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Le directeur des MSAD salue la clairvoyance de Senghor


  7 Février      64        Economie (20953),

 

Thiès, 6 fèv (APS) – Le processus de rapatriement des œuvres d’arts africains détenus dans des musées français conforte aujourd’hui la pertinence de l’option du président Léopold Sédar Senghor de mettre en place les Manufactures sénégalaises des arts décoratifs (MSAD), a souligné le directeur général de l’entreprise, Aloyse Diouf.

L’ouverture en 1966 à Thiès des Manufactures sénégalaises des arts décoratifs traduisait une volonté de montrer à la face du monde tout le génie créateur de l’homme noir. C’était un combat à mener à travers la culture, a-t-il notamment déclaré à l’APS à quelques jours de la tenue à Thiès d’un Conseil des ministres qui sera présidé par le chef de l’Etat, Macky Sall.

Le directeur général des MSAD estime que l’histoire avait donné raison au président Léopold Sédar Senghor à travers le processus de rapatriement des œuvres d’arts africains encore détenus dans des musées européens notamment français.

Le président français Emmanuel Macron avait commis l’historienne d’art, Bénédicte Savoy et l’économiste et musicien sénégalais, Felwine Sarr, pour déterminer les conditions et les modalités de restitution du patrimoine culturel africain gardé en France.

Les deux experts, avaient, dans leur rapport, proposé une évolution de la législation française pour permettre de restituer aux Etats demandeurs des milliers d’œuvres d’art

‘’En inaugurant cette manufacture nationale de tapisserie (…), nous ne faisons que revenir à l’Afrique-mère. Car l’origine de la tapisserie se situe en Afrique en Egypte, 3000 avant Jésus Christ’’, disait le président Senghor dans son discours inaugural.

Il parlait notamment de la nécessité de trouver les instruments ‘’les plus propres à exprimer, dans la diversité des tempéraments individuels, notre communauté de pensée et de sentiment’’.

Selon Aloyse Diouf, le président Léopold Sédar Senghor fera plus tard de la manufacture un levier essentiel de ‘’la diplomatie culturelle’’ du Sénégal.

‘’Il offrait toujours des œuvres de la manufacture à des visiteurs du Sénégal et à ses hôtes lors de ses déplacements à l’étranger’’, renseigne le directeur général des Manufactures sénégalaises des arts décoratifs

La résistance face au ‘’tout numérique’’

Devant ces bâtiments à l’architecture coloniale, les manufactures sénégalaises des arts décoratifs attirent le regard de tout visiteur du quartier dixième de Thiès.

A l’intérieur, les pensionnaires avec une nette domination des femmes montrent un certain épanouissement à travers ce travail manuel, alliant concentration et patience.

Les travailleurs, d’anciens pensionnaires de la manufacture, s’activent dans trois ateliers portant notamment sur la tapisserie murale et les tapis de sol ou de prière, renseigne Sidy Ndiaye Gaye, un des responsables d’atelier.

Le jeune homme avec sa barbe d’une semaine, situant la moyenne d’âge des travailleurs à 25 ans considère que l’originalité des œuvres réalisées dans les MASD reposait encore dans le travail manuel. ‘’En évoquant la manufacture on fait référence au travail manuel, donc vouloir basculer vers la mécanisation intégrale serait synonyme de lui enlever tout son charme’’’, martèle-t-il.

‘’(…) Si c’était vraiment la technologie, je crois que les chinois ne viendraient pas visiter nos ateliers’’, a encore fait valoir Sidy Ndiaye Gaye. De son côté, le directeur général des MSAD soutient que ‘’le charme de la tapisserie, c’est le fait main’’.

Mettant en exergue la patience et la concentration que requiert ce travail, Sidy Ndiaye Gaye soutient que les manufactures pourraient constituer ‘’une réponse de Senghor à une jeunesse de plus en plus paresseuse et impatiente’’.

La tapisserie, un produit de luxe

Aloyse Diouf a toutefois déploré le manque de ‘’culture muséale’’ des sénégalais, ajoutant que les thématiques abordées dans les tapisseries portent sur des réalités locales.

A ceux qui fustigent la cherté des tapisseries au Sénégal, le directeur général des MSAD oppose l’argument selon lequel ‘’la manufacture a toujours été élitiste’’, remontant son histoire à l’Egypte ancienne.

‘’On parle souvent de la cherté des produits, mais les tapisseries, comme toute œuvre artistique, valent ce qu’elles valent’’, souligne le directeur des manufactures sénégalaises des arts décoratifs de Thiès.

Parlant d’une phase de ‘’’diversification’’ et de ‘’rajeunissement’’ des effectifs, grâce à un programme de ‘’formation-insertion’’ entamé depuis 2011, le directeur des MSAD renseigne que leur clientèle est composée essentiellement de ‘’collectionneurs et d’institutions’’.

Aloyse Diouf s’est ainsi félicité des belles tapisseries qui décorent les grandes institutions du monde, comme le tableau intitulé Magal de Touba accroché sur un pan du hall du siège à l’Organisation des Nations unies à New- York

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