Addis-Abeba, 04/09/2020 (MAP) – Le genre doit être au cœur des initiatives de relance économique post-COVID en Afrique afin de réduire les vulnérabilités croissantes des femmes, a souligné la Directrice de la Division du genre, de la pauvreté et de la politique sociale, à la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA-ONU), basée à Addis-Abeba, Thokozile Ruzvidzo.
«À moins qu’une perspective genre ne soit adoptée dans les initiatives de relance post-COVID-19, la pandémie de santé mondiale en cours amplifiera les disparités existantes entre les sexes, conduisant à de pires résultats pour les femmes en termes de moyens de subsistance et de bien-être», a relevé Mme Thokozile Ruzvidzo qui s’exprimait jeudi lors d’une campagne en ligne sur les effets de la pandémie de coronavirus sur les hommes et les femmes.
Mme Ruzvidzo a ajouté que les initiatives de politique de relance face au COVID-19 doivent adopter une perspective genre afin de réduire les vulnérabilités croissantes des femmes, en particulier dans le commerce transfrontalier. «Les femmes dans les pays africains sont en général concentrées dans l’entrepreneuriat de nécessité dans le secteur des services, des activités commerciales et du commerce transfrontalier dans l’économie informelle. On s’attend à ce que les répercussions dues aux fermetures de frontières et restrictions du marché pour faire face au COVID-19 soient importantes », note la responsable onusienne.
La Directrice à la CEA-ONU ajoute que les femmes de l’économie informelle se trouvent plus souvent dans les situations les plus vulnérables. «La prédominance des femmes dans le commerce transfrontalier informel est souvent attribuée aux contraintes de temps et de mobilité de celles-ci, ainsi qu’à leur accès limité aux ressources productives et aux systèmes de soutien, faisant de ces activités l’une des rares options dont elles disposent pour gagner leur vie», a-t-elle affirmé.
Elle a, d’autre part, noté que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) présente de nouvelles opportunités pour les femmes en Afrique, ce qui peut aider à accélérer leur autonomisation économique au lendemain du COVID -19 et des efforts de relance connexes.
«Bien qu’il n’y ait pas de chapitre distinct sur le commerce et le genre dans l’Accord de la ZLECA, cette dernière reconnaît l’importance de promouvoir l’égalité hommes-femmes », indique Mme Ruzvidzo, ajoutant que «l’intégration du genre dans les stratégies nationales de mise en œuvre de la ZLECA est une stratégie clé visant à faire avancer l’objectif de l’égalité des sexes dans le cadre de l’Accord de la ZLECA».