-Par Larbi Atmani-.
Nouakchott, 10/9/2018 -(MAP)- Les résultats provisoires des élections législatives, municipales et régionales du 1er septembre en Mauritanie, annoncés dans la soirée de samedi à dimanche, n’ont pas apporté de surprise à même de renverser l’équation politique ou produire des changements radicaux dans ce pays maghrébin.
Après une expectative d’une semaine, ayant provoqué l’ire de l’opposition radicale, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a publié les résultats du scrutin, dans son premier tour, confirmant de la sorte la domination de l’Union Pour la République (UPR/au pouvoir) en tant que première force politique en Mauritanie, suivie du Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (Tawassol) qui a pu, lui aussi, s’imposer comme deuxième acteur sur la scène politique du pays.
Les résultats provisoires ont ainsi montré une nette avance du parti au pouvoir sur son plus proche rival, raflant 67 sièges des 157 sièges de l’Assemblée nationale, quatre des 13 Conseils régionaux en lice, ainsi que 104 municipalités parmi 219 conseils municipaux. Quant au parti Tawassol, il est arrivé deuxième avec 15 sièges du parlement, sur les 31 sièges qui reviennent aux partis d’opposition radicaux réunis.
Commentant ces résultats, Ahmed Andary, professeur de sciences politiques à l’Université de Nouakchott, a constaté qu’ils sont ainsi venus consacrer la grande avancée de l’Union Pour la République et sa domination sur la scène politique du pays, rappelant à cet égard que le parti au pouvoir était également arrivé en tête lors des élections législatives et municipales de 2013.
Dans une déclaration à la MAP, Andary a estimé nécessaire d’attendre l’issue des résultats du second tour des élections, prévue samedi prochain, avant de trancher sur cette domination, d’autant plus que le parti au pouvoir, tout comme les autres partis, sera présente dans 12 cercles parlementaires, neuf conseils régionaux et 108 conseils municipaux, qui n’ont pas été tranchés lors du premier tour.
S’agissant des résultats obtenus par Tawasoul, l’expert a expliqué que, contrairement aux doutes émis par certains observateurs sur la capacité de cette formation d’opposition à rééditer l’exploit de 2013 (16 sièges parlementaires), le parti a prouvé, encore une fois, sa capacité à rivaliser avec l’UPR, en soulignant que, malgré la participation de tous « l’opposition traditionnelle » aux dernières élections, Tawasoul a pu conserver son statut de principale force politique d’opposition avec 14 sièges parlementaires.
Les résultats obtenus par ce parti ne sont pas le fruit du hasard, mais résultent d’un travail de longue haleine lui permettant de convaincre un large éventail de la société mauritanienne de son projet sociétal.
En ce qui concerne le second tour de ces élections, Andary estime qu’il peut être affecté par le retard accusé dans l’annonce des résultats du premier tour, d’autant plus que les forces politiques en compétition n’ont pas assez de temps pour se réorganiser et se préparer.
Le second tour de ces élections devra connaitre une rude concurrence entre le parti au pouvoir et les partis de la majorité présidentielle, d’une part, et les partis de l’opposition radicale, d’autre part, d’autant plus que l’Union pour la République n’a pas pu obtenir une majorité parlementaire écrasante comme il l’avait espéré dès le premier tour.
Le vote lors de ces élections municipales, législatives départementales et régionales s’est déroulé dans 4080 bureaux répartis sur l’étendue du territoire mauritanien et dans six circonscriptions électorales externes. Le taux de participation était de 73,44 %, selon le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante, Mohamed Vall Ould Bellal.
HR.
KA
