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LES JEUNES RURAUX EN BUTE À DES OBSTACLES DONT L’ACCÈS À LA TERRE (RAPPORT)


  26 Avril      37        Agriculture (4136),

 

Thiès, 26 avr (APS) – Le troisième rapport de l’observatoire des exploitations familiales du Réseau des organisations paysannes et de producteurs d’Afrique de l’Ouest (ROPPA), présenté lundi, à Thiès (ouest), fait apparaître les ‘’blocages’’ auxquels les jeunes ruraux sont confrontés au sein des familles, dont la difficulté d’accéder à la terre.

Le document, consacré à la place des jeunes ruraux dans les exploitations familiales dans neuf pays ouest-africains, met aussi à nu le ‘’manque de considération’’ des adultes qui monopolisent la prise de décision et font une ‘’gestion opaque’’ des bénéfices des campagnes. Le rapport signale que les jeunes ‘’se sentent exploités par les adultes’’.

Ses auteurs constatent que les jeunes ruraux reprochent aux pouvoirs publics des aides ‘’inadaptées’’. Et quand elles existent, ces aides sont ‘’insuffisantes’’ et leur gestion ‘’n’est pas transparente’’.

Le rapport indique par ailleurs que les jeunes déplorent aussi le fait que ces aides sont ‘’utilisées à des fins politiques et sont apportées de façon sélective, voire discriminatoire’’.

Dans cette étude, l’observatoire des exploitations familiales a choisi de donner la parole à 600 jeunes ruraux de neuf des 13 pays d’Afrique de l’Ouest dont les organisations paysannes sont membres du ROPPA, au sein duquel le Sénégal est représenté. Le but de l’exercice était de recueillir leurs avis de l’exploitation familiale, de sa gouvernance, de ses perspectives, etc.

L’observatoire s’est aussi entretenu avec des adultes conduisant des exploitations familiales dans diverses filières et zones agro-écologiques.

Les conclusions de cette étude conduite en huit mois – en 2019 et 2020 – figurent dans deux livrets présentés à des acteurs, lors d’un atelier de lancement, au siège de la Fédération des organisations non gouvernementales du Sénégal.

Les deux documents intitulés respectivement ‘’Regards de jeunes ruraux ouest-africains sur leurs parcours’’ et ‘’Regards de jeunes ruraux ouest-africains sur l’exploitation familiale’’ tentent de contribuer à une meilleure connaissance du vécu des jeunes pour mieux les aider.

Le rapport décrit neuf scénarios qui attendent les jeunes ruraux, selon qu’ils misent ou non sur l’agriculture, a relevé Nazirou Sow, le président du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR) et secrétaire général du ROPPA.

Quand les jeunes ruraux ne misent pas du tout ou seulement partiellement sur l’agriculture pour construire leur avenir, quatre scénarios s’offrent à eux. Ils peuvent soit partir et couper tout lien avec la famille, soit réussir ailleurs et aider leur famille à distance, ou ne pas réussir ailleurs et revenir, souvent en dernier recours, à l’exploitation familiale, a-t-il détaillé. Enfin, ces jeunes peuvent exercer simultanément des activités non agricoles et agricoles.

Quant aux jeunes ruraux qui comptent sur l’exploitation familiale pour préparer leur avenir, le rapport décline cinq scénarios : ils peuvent continuer d’évoluer dans l’exploitation familiale de leurs parents ou de leur mari, tout comme ils peuvent rester dans l’exploitation familiale en aidant les parents à la transformer.

Il y a aussi la possibilité de créer une entreprise rurale féminine, de créer sa propre entreprise agricole en quittant l’exploitation familiale de ses parents, ou encore envisager de revenir plus tard à l’agriculture.

Il est attendu des organisations paysannes qu’elles s’approprient ces livrets et en fassent une restitution à la base, pour la mise en application des recommandations qu’ils contiennent, parmi lesquelles la facilitation de l’accès à la terre, mais aussi l’instauration du dialogue inclusif au sein des exploitations familiales.

Pour Alioune Badara Diongue, le président du collège des jeunes du CNCR et premier vice-président du collège des jeunes du ROPPA, ‘’ce n’est pas avec des mannes d’argent qu’on va résoudre le problème de l’emploi des jeunes’’. Il estime qu’il faut, au contraire, ‘’écouter les jeunes, les comprendre, communiquer avec eux, pour les accompagner et résoudre leurs problèmes’’.

Pour lui, les jeunes doivent avoir la place qui sied, tant du point de vue institutionnel qu’organisationnel.

‘’Ces livrets serviront de base pour un plaidoyer efficace en faveur des jeunes’’, écrit le président du ROPPA, Ibrahima Coulibaly, dans la préface du rapport.

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