Dakar, 14 mars (APS) – Les deux tiers des personnes vivant avec le VIH au Sénégal sont dépistées, soit un taux de réalisation de 70% du premier volet de l’objectif « 90-90-90 » assigné par l’ONUSIDA, a indiqué la secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le VIH-Sida, Safiatou Thiam.
L’ONUSIDA, en vue de mettre fin au Sida en 2030, souhaite qu’à l’horizon 2020, 90% des personnes séropositives connaissent leur statut sérologique, 90% des personnes dépistées séropositives aient accès aux traitements ARV et 90% des personnes sous ARV disposent d’une charge virale indétectable.
Le Sénégal, en vue d’atteindre cet objectif, a mis en œuvre le TATARSEN (Test and Treat and Retain/Sénégal), une stratégie visant à améliorer l’état de santé des personnes dépistées positives et à réduire la transmission du VIH.
Dans cette perspective, les antirétroviraux sont désormais utilisés non seulement pour le traitement mais aussi pour la prévention de l’infection à VIH.
« Au Sénégal pour le premier 90 (de l’objectif assigné par l’ONUSIDA), nous sommes à près de 70%, donc on peut dire que les deux tiers des personnes vivant avec le VIH sont dépistées », a dit Safiatou Thiam dans un entretien avec l’APS.
Selon la secrétaire exécutif du CNLS, les objectifs arrêtés dans ce cadre consistent « à ce que 90 % des personnes positives soient dépistées » en 2020, que « 90% de ses personnes soient mises sous traitement et que les 90% des personnes mises sous traitement ne transmettent plus le VIH », une manière de « couper la transmission », a-t-elle relevé.
Le traitement est « non seulement bon pour les personnes qui restent en bonne santé mais aussi pour la prévention contre de nouvelles infections », a souligné docteur Safiatou Thiam.
« On s’est dit que si on atteint ce résultat, on peut espérer mettre fin à la transmission du VIH d’ici 2020 parce qu’on a remarqué que les personnes mises sous traitement ne transmettent plus le VIH », a-t-elle ajouté.
Dans cette perspective, les personnes infectées bénéficient de traitements gratuits mais elles doivent en contrepartie accepter un suivi, « ce qui n’est pas évident dans certains groupes comme chez les prostituées. »
Aussi plaide-t-elle pour la mise en place de « programmes qui leur sont favorables et qui ne sont pas stigmatisants pour elles. »
« C’est pourquoi nous travaillons avec des organisations communautaires, surtout celles qui sont issues du même milieu par exemple, pour dérouler une intervention chez les prostituées », a expliqué Mme Thiam, soulignant la nécessité de « travailler avec des personnes de ce milieu. »
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