Lomé, le 8 nov. (ATOP) – Un atelier de renforcement des capacités des professionnels des radios sur « La couverture médiatique des violences basées sur le genre » a réuni le jeudi 8 novembre à Lomé, une quarantaine de participants en majorité des femmes venus de la région Maritime.
Cet atelier a été organisé par le Réseau international des femmes de l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires, section Togo (RIF-AMARC-Togo), avec l’appui du Fonds de développement pour la femme africaine (AWDF). Il s’inscrit dans le cadre de leurs actions visant à lutter contre les violences basées sur le genre aux côtés du gouvernement et autres Organisations de la société civile (OSC).
Cet atelier a permis d’outiller ces professionnels des médias sur les connaissances, les attitudes et aptitudes leur permettant de faire une couverture efficiente des violences basées sur le genre au Togo.
Les participants ont approfondi leurs connaissances sur ces violences au Togo et les techniques de production radiophonique pour mieux couvrir cette thématique. Un guide de référence sur la thématique et sur les techniques de production radiophonique a été également mis à leur disposition.
A terme, les participants devront produire et diffuser des émissions interactives sur les violences basées sur le genre qui feront l’objet de concours doté de prix.
Le rapporteur de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), Mathias Ayéna a, félicité le RIF-AMARC-Togo, soulignant que son initiative est stratégique dans le changement de comportements des auteurs de ces violences. Il a rappelé que les violences basées sur le genre sont l’une des violations des droits fondamentaux les plus fréquentes dans le monde car elles mettent en péril la santé, la dignité, la sécurité des victimes et ont des conséquences graves sur leur santé sexuelle et reproductive
Entre autres conséquences, il a cité le VIH, le viol, les agressions sexuelles, les agressions physiques, les mariages précoces et forcés, les violences psychologiques et émotionnelles.
Pour la présidente du RIF-REMAR-Togo, Mme Edoh-KoudossouDodzi, son réseau envisage amener à travers cette formation les participants à acquérir des compétences et des techniques pour une collaboration dynamique avec des partenaires en développement afin de combattre efficacement ces violences. Cette formation, a-t-elle indiqué, permettra de créer un réseautage des radios avec des émissions interactives sur cette thématique et de mettre les auditeurs et auditrices à contribution en vue de l’acquisition d’une culture saine et participative de lutte contre les violences basée sur le genre.
Selon le vice-président de l’Observatoire togolais des médias (OTM), RigobertBassadou, son institution constate parfois avec amertume que certains professionnels des médias foulent aux pieds les fondamentaux du journalisme ainsi que les règles d’éthique et de déontologie en abordant dans leurs émissions ou articles des thématiques qu’ils ne maîtrisent pas. Pour cela, il a convié les participants à l’atelier à une démarche participative, à tisser des partenariats pour une éducation de qualité de masse au Togo.
Une étude réalisée en matière des violences basée sur le genre au Togo en 2010 par la Direction générale du genre et de la promotion de la femme, a révélé que « plusieurs formes de violences basées sur le genre ont été identifiées dans toutes les régions du Togo. Les formes les plus vécues par les femmes sont, entre autres, les violences psycho-morales (90,5%) ; les violences physiques (40,6%), les violences économiques (34,2%) ; les violences sexuelles (32,8%) ; les violences institutionnalisées (19,5%) et les mutilations génitales féminines (6,9%) ».
