Bamako, 28/02/2023 (MAP) -Le projet de nouvelle Constitution au Mali renforce les pouvoirs du président, lui permet d’ordonner la mobilisation générale dans ce pays et relègue le français au rang de « langue de travail », selon le texte final remis lundi au président de la transition, le colonel Assimi Goïta.
Le projet remis au colonel, qui s’est fait investir président en 2021 après un second putsch en moins d’un an, amende un avant-projet divulgué en octobre 2022.
Dans la nouvelle Constitution, ce serait le président qui « détermine la politique de la Nation », et non plus le gouvernement; le président nommerait le Premier ministre et les ministres et mettrait fin à leurs fonctions. « Le gouvernement est responsable devant le président », et non plus devant l’Assemblée nationale. L’initiative des lois appartiendrait au président et aux parlementaires, et non plus au gouvernement et à l’Assemblée nationale.
Par rapport à l’avant-projet de 2022, le nouveau projet, dévoilé par des médias, rétablit le pouvoir du président de dissoudre l’Assemblée nationale.
Le président serait élu pour cinq ans et ne pourrait effectuer plus de deux mandats, selon le texte qui n’a pas été encore publié officiellement mardi.
Le nouveau projet introduit la possibilité pour le président d’ordonner la mobilisation générale, applicable à partir de 18 ans.
Dans l’avant-projet de 2022 comme en 1992, le français était « la langue d’expression officielle » et les langues locales avaient vocation à devenir « langues officielles ».
Dans le nouveau projet, « les langues nationales sont les langues officielles du Mali » et « le français est la langue de travail ».
Le projet affirme que le Mali est une « République indépendante, souveraine, unitaire, indivisible, démocratique, laïque et sociale ».
Depuis 2012, le Mali est en proie à des incursions terroristes et des violences intercommunautaires ayant fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.