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MOLY KANE RACONTE LE TRAUMATISME DE LA NUIT NUPTIALE D’UNE FUTURE MARIÉE DANS SON FILM « LES TISSUS BLANCS »


  8 Octobre      436        Cinéma (431),

 

Dakar, 8 oct (APS) – « Les tissus blancs », le dernier court métrage du réalisateur sénégalais Moly Kane en compétition officielle au Festival international de film francophone (FIFF) de Namur (2-9 octobre) en Belgique, raconte le traumatisme d’une jeune future mariée qui tente à tout prix de retrouver sa virginité perdue.

La veille de son mariage, Zuzana Gaye, personnage interprété par Madjiguène Seck, parcourt les rues de Dakar, de sa banlieue natale à un hôpital du centre-ville, en quête de solutions à son problème : effacer son passé et devenir la femme qu’on attend d’elle, avec la complicité de sa mère, de sa sœur et de son ex-copain.

Tout a été pourtant bien préparé avec cette capsule de sang cachée dans une boite au fond d’une armoire, mais c’était sans compter avec sa nièce qui a ruiné ses plans.

Cette fiction dramatique de 20 minutes, se veut très réaliste et traduit l’angoisse vécue par de futures mariées hantées par la cérémonie nuptiale lors de laquelle la chasteté de la femme est mise à rude épreuve.

Le réalisateur Moly Kane compte dénoncer par ce moyen « l’hypocrisie » qu’il y a autour de ce rite traditionnel pratiqué par plusieurs ethnies au Sénégal, en Afrique et même ailleurs dans le monde.

« Je dénonce cette hypocrisie et cette façon de rabaisser, de déshonorer et de mettre une certaine pression sur des gens dans nos sociétés et surtout la femme. Si demain tu es voilée ou tu portes une mini-jupe, les gens te rabaissent pour ton habillement », dénonce le cinéaste dans un entretien avec l’APS.

La virginité de la femme « appartient à la femme et non à tout le monde. La femme a son intelligence, plus importante que son corps », estime le jeune réalisateur sénégalais.

Il dit qu’en se basant sur les recherches qu’il a effectuées, cette pratique existe dans certaines communautés au Sénégal bien sûr et ailleurs sur le continent africain, mais aussi en Amérique Latine ou encore chez les Gitans en Europe ainsi que les Berbères en Afrique du Nord.

Moly Kane dénonce surtout « le mensonge » de certaines familles qui en toute discrétion, cherchent à cacher la vérité, même s’il ne se fait pas prier pour magnifier tout un univers culturel autour de cette pratique, notamment les chants et danses « très folkloriques et beaux à voir ». Cela explique les plans larges sur ces chants et danses au début et à la fin du film.

Il a dit s’être inspiré dans sa mise en scène du film « Deux jours, une nuit » des réalisateurs belges Jean-Pierre et Luc Dardenne, ainsi que de « 4 mois, 3 semaines, 2 jours » de Cristian Mungiu de la Roumanie.

« C’est dans la dramaturgie, dans leur manière de filmer, d’aborder le sujet, dans l’artistique que je me suis inspiré d’eux. Quant à la référence à Sembène Ousmane », c’est du point de vue africain, dans la manière « de parler de nos cultures et coutumes qui sont souvent lourdes’’, explique le cinéaste.

Le film est porté par des acteurs nouveaux comme d’autres confirmés à l’image du jeune Khadim Sène dans le rôle de Ousmane l’ex-copain de Zusanna, ou alors de Mentor Ba, personnage principal de la série sénégalaise « Golden ».

Il y a aussi l’animatrice de la Télé Futurs médias (TFM, privée) Khady Ndiaye « Bijou » et la journaliste Oumy Ndour.

Après son film « Muruna » (2015) sur le viol des enfants, « Goom Bi » (La plaie) sorti en 2018 et consacré à l’esclavage en Libye, Moly Kane revient avec « Les tissus blancs », tourné en début 2020 et produit par « Babubu Film Production » (Sénégal) et « Film Grand Huit » (France).

La 35ème édition du Festival international du film francophone de Namur, qui s’est adapté au contexte de la pandémie de COVID-19 en misant sur des projections sur le mode virtuel, va dévoiler son palmarès vendredi.

Le film « La nuit des rois » de l’Ivoirien Philippe Lacôte est aussi en lice dans cette compétition, pour le compte de la catégorie long métrage.

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