Niamey, 7 nov (ANP)- L’enquête EDSN-MICSIII, 2006 renseigne que seules 46% des femmes enquêtées ont effectué au moins une consultation prénatale au Niger où plus de 500 femmes décèdent en donnant la vie et 81 enfants meurent sur 1000 naissances.
Or pour renverser cette tendance, des professionnels de la santé préconisent un simple respect du calendrier des consultations et de vaccinations pour à la fois minimiser les risques de complications de grossesses ou les décès liés aux maladies infantiles.
‘’Les consultations CPN et post natales ont pour but de vérifier l’état général de santé de la mère ainsi que le développement du fœtus, dépister et traiter toutes les anomalies, prévoir les conditions de l’accouchement et en cas de besoin, le transfert dans un établissement mieux équipé pour faire face aux éventuelles complications’’, fait savoir Hadjia Aichatou sage-femme au CSI/Lamordé2 de Niamey.
Et l’agent de santé d’ajouter : il s’agit en plus d’informer et éduquer la mère sur le déroulement de la grossesse et un espacement de naissance qui peut être nécessaire, l’alimentation de la mère et de l’enfant et tant d’autres’’, notant que ‘’vu que la femme enceinte est souvent inquiète, stressée, il est donc important de savoir l’écouter, lui apprendre, lui expliquer des choses indispensables à son état de santé et à la santé de l’enfant à naitre, en un mot la suivre durant la grossesse, d’où les consultations prénatales (CPN)’’.
Ces consultations prénatales ‘’ sont faites normalement en quatre étapes dont la 1ère qui se fait avant la fin du troisième mois de la grossesse et a pour but de confirmer la grossesse, déterminer sa période, savoir si c’est une grossesse à risque ou pas, faire son pronostic, informer et éduquer la femme sur le déroulement de sa grossesse, sur l’hygiène à respecter et sur l’alimentation qu’elle doit prendre, prévenir les maladies par les vaccinations et établir un programme de surveillance’’, détaille en plus hadjia Aichatou.
Et la professionnelle d’indiquer : la 2ème étape quant à elle, ‘’ se fait autour du 6ème mois de la grossesse et vise à surveiller l’évolution normale de la grossesse, la vitalité du fœtus ainsi que son développement et dépister les anomalies’’ a-t-elle poursuivi en annonçant les 3ème et 4ème étapes qui ‘’se font durant la 36ème, la 38ème semaine respectivement’’.
Ces deux dernières consultations, a-t-elle expliqué, ‘’sont très importantes et visent à surveiller l’évolution normale de la grossesse, dépistage des anomalies, établir le pronostic de l’accouchement et préparer physiquement et psychologiquement la femme à l’accouchement’’.
Cependant, a-t-elle souligné, compte tenu du fait que de nos jours les femmes ont des grossesses un peu plus compliquées, ‘’une femme peut avoir jusqu’à cinq voire même huit consultations surtout pour les hypertendues, les grossesses à risque‘’.
En outre, a poursuivi l’agent de santé, ‘’les femmes enceintes ou en âge de procréer reçoivent le vaccin anti tétanique (VAT) qui est effectué en 5 étapes.
Néanmoins, a-t-elle souligné, ‘’beaucoup de femmes ignorent l’importance de ces consultations pour leur santé ainsi que celle de leurs bébés à naitre, par conséquent négligent ou refusent catégoriquement de suivre leurs consultations. Il y a des femmes qui c’est au moment où on détecte en elles une maladie qu’elles abandonnent les consultations, surtout les femmes atteintes du VIH’’.
Du coté des femmes, certaines prennent bien le soin de suivre à la norme leurs consultations et s’en sortent vraiment satisfaites comme le cas de Mme Ibrahim qui explique avoir toujours suivi ses consultations et suit à la lettre tout ce que son médecin lui prescrit pour son bien-être et celui de son enfant à naitre. Ainsi, a-t-elle souligné, ‘’mon enfant évolue normalement dans mon ventre, et cela grâce aux consultations que je suis à la lettre et fais exactement ce qu’on me prescrit’’.
Par ailleurs, Mme Ibrahim d’appeler les femmes à bien suivre leurs consultations afin que leurs grossesses puissent évoluer normalement et avoir des enfants en bon état de santé à la naissance car selon elle, ‘’nos enfants que nous portons dans nos ventres, leur bien-être ainsi que leur santé reposent uniquement sur nous, on est dans l’obligation de nous faire suivre par les médecins pour ne pas avoir des complications au moment de l’accouchement ou avoir des enfants malades’’.
Cependant, cet avis n’est pas partagé chez d’autres femmes pour qui, les consultations n’ont vraiment pas de si grande importance comme Mariama qui a indiqué avoir juste la première consultation à son troisième mois de grossesse car comme elle le dit, ‘’j’y suis jamais retournée, car j’ai vraiment peur des piqures’’.
Après l’accouchement
A partir du moment où l’enfant vient au monde, il reçoit ses premières consultations post natales (CPON) qui consistent quant à elles au suivi régulier du nouveau-né de la naissance jusqu’à deux ans. Ces consultations ont pour but de veiller sur le bien-être de l’enfant à travers les soins nécessaires, son alimentation, le suivi de son développement physique et psychomoteur, ainsi que ses vaccinations.
‘’Dès les premiers jours de naissance, l’enfant reçoit ses premières doses de vaccinations dont entre autres, le BCG, le polio et l’hépatite B qui peuvent tous être administrés dès le jour de la naissance ou dès que possible’’, a précisé Hadjia Aichatou qui poursuit qu’à partir de là, ‘’l’enfant continue à recevoir ses CPON régulièrement jusqu’à l’âge de 24 mois dans le but de contrôler son évolution à savoir son poids, son alimentation ainsi que les traitements auxquels il doit être soumis en cas de maladie’’.
Et la professionnelle de santé de déplorer l’attitude de bon nombre de femmes qui négligent ces consultations qui sont primordiales dans le développement d’un enfant tout en invitant ces dernières au respect des conseils , du calendrier vaccinal et de consultation et au suivi à la lettre des prescriptions pour les aider à se protéger et protéger leurs enfants.
‘’Je leur demande de bien faire vacciner leurs enfants pour les protéger contre toutes sortes de malades évitables par vaccination’’, conclut-elle.
Djamila Boubacar Zanguina
