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PROSPER ET ABDOU, PROFILS RENOUVELÉS DE MARAÎCHERS DAKAROIS


  12 Février      46        Société (45064),

 

Dakar, 11 jan (APS) – Ils sont devenus des maraîchers tous les deux par un concours de circonstances mais leurs trajectoires différentes au début, les a amenés à se retrouver désormais autour d’une passion commune qui rythme leur vie.

Prosper Kama, la soixantaine, se voyait plutôt occuper un poste prestigieux dans la haute administration à l’image de son ancien camarade d’école, l’ancien ministre du Budget Birima Mangara. Abdou Dramé, ancien commerçant et trentenaire, a vu ses rêves de fortune contrariés par les troubles électoraux de 2011 qui l’ont orienté vers l’horticulture.

Voisin de champ de Prosper Kama, Dramé qui a réussi sa reconversion dans le maraichage, s’est fixé comme objectif de retourner dans son village natal Darou Salam (Kaolack) pour y installé un grand périmètre agricole destiné uniquement au maraîchage avec un matériel adéquat.

Cet originaire du Saloum dont le retour à la terre a été conditionné par les évènements post-électoraux de 2011 ambitionne également de disposer d’un permis de conduire pour mener d’autres activités en parallèle.

Quand il se faisait renvoyer du lycée technique Ahmadou Bamba en classe de première pour raisons de grève, Prosper ne s’imaginait pas qu’il finirait agriculteur. Il rêvait plutôt d’un poste prestigieux dans la haute administration.

Les mauvaises surprises s’enchainant, celui qui a commencé ses études dans les missions catholiques sera obligé de jouer le rôle de père pour ses jeunes frères suite au décès de son père en 1985.
‘’Il fallait que je prenne sa place pour aider la famille à survivre’’, se rappelle-t-il.

Il a ainsi monnayé ses talents de veilleur de nuit pendant 6 ans, prenant le relais de son défunt père au même poste que celui-ci occupait à son décès.

Natif de Batal, dans la région de Diourbel (Centre), Prosper s’est ensuite reconverti dans la culture maraichère depuis 2004.

‘’Comme on était en location, il fallait quelqu’un pour soutenir la famille. J’ai quitté les études pour soutenir la famille et je ne le regrette pas”, indique-t-il, le regard fuyant.

Ce père de trois enfants dit avoir choisi l’agriculture pour être plus autonome financièrement, se disant désormais convaincu que cette activité est ‘’le seul moyen de sortir le Sénégal du sous-développement’’.

‘’Nous avons la terre, l’eau et la main d’œuvre nécessaire, on a tout ce qu’il nous faut pour attaquer l’ennemi (le sous-développement) par la terre’’, théorise l’ancien vigile.

Abdou Dramé, son voisin dans les périmètres maraîchers, a renoncé au commerce à la suite des troubles préélectoraux de 2011, évènements dans lesquels il dit avoir perdu 800.000 francs CFA, une somme qui suffit comme investissement dans le commerce informel au Sénégal.

Le retour à la terre de cet originaire du Saloum a été conditionné par cet épisode malheureux, mais il n’en est pas pour autant dépaysé pour avoir pratiqué l’horticulture pendant son enfance.

Abdou qui n’a jamais fait l’école française, considère que le travail vaut bien la religion, en bon ‘’Baye Fall’’. Aussi compte-t-il faire son possible pour disposer d’un permis de conduire, pour qu’il lui soit possible de mener d’autres activités en parallèle.

‘’Pour réussir dans ce bas monde et se faire respecter, il faut travailler’’, répète ce musulman d’obédience mouride, qui s’active dans le maraîchage depuis près de 10 ans.

Si Abdou ne tire pas un trait sur d’autres activités à moyen et long terme, Kama est déterminé à donner tout pour le maraîchage, la seule chose qui lui reste vraiment à faire vu son âge.

De plus, toutes ces années dans ce secteur l’ont amené à aimer plus que tout ce qu’il fait. “J’ai vu mon petit frère faire le maraîchage, j’ai loué un champ pour faire du maraîchage’’, renseigne-t-il sur ces débuts dans cette activité.

Tous deux nourrissent toutefois l’espoir de voir leurs conditions de travail nettement améliorées. Ils comptent pour cela sur les pouvoirs publics et leur soutien renouvelé au secteur de l’agriculture.

‘’C’est fatiguant de travailler de la sorte’’, rouspète Abdou Dramé, teint noir, costaud, en culotte, pieds nus, tenant entre ses mains un arrosoir, qui attend de l’Etat une bonne politique d’adduction d’eau.

‘’Si le maraîchage ne fait plus rêver, c’est que l’Etat ne favorise pas nos produits’’, renchérit Prosper Kama, déplorant l’invasion du marché local par des produits venus de l’étranger.

Une autre des craintes des deux maraîchers concerne les vols répétés dont leurs exploitations font l’objet.

Ils se plaignent des vols récurrents intervenant quand les cultures arrivent à maturité. Un grand problème, disent les deux maraîchers.
Il y a aussi qu’en raison des difficultés d’accès à leurs périmètres, les clients se font rares, car ils n’ont plus de voie de passage pour accéder à leurs périmètres, notent-ils.

Abdou et Prospère ne se plaignent pourtant pas outre mesure, compte tenu des revenus qu’ils tirent de leurs activités de maraîchage.

‘’J’ai une grande famille à ma charge que j’entretiens grâce à ce travail. Chaque mois, j’achète deux sacs de riz. Il m’arrive d’avoir un revenu de plus de 200.000 francs CFA en un mois, vraiment j’y trouve mon compte”, confie Abdou qui a retrouvé ses marques loin de son Saloum Natal.

Mais ce n’est pas tout, puisque le natif de Darou Salam s’est fixé comme objectif de retourner dans son village natal pour y installer un grand périmètre agricole doté de moyens modernes.

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