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Ramaphosa, un Président dans la tourmente, mais s’accroche au pouvoir (Portrait)


  17 Décembre      36        Politique (25287),

 

Johannesburg, 17/12/2022 -(MAP)- Syndicaliste puis homme d’affaire à succès avant de prendre les rênes de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa brigue un deuxième mandat à la tête du Congrès National Africain (ANC au pouvoir) malgré son implication dans le scandale Phala Phala.

Faisant de la lutte contre la corruption son cheval de bataille, le protégé de Nelson Mandela est tombé dans la disgrâce après qu’une Commission parlementaire indépendante a publié un rapport confirmant des accusations criminelles portées contre lui en juin dernier, concernant la dissimulation du vol en 2020 d’importantes sommes en dollars dans l’une de ses fermes à gibier.

La résurgence de cette affaire, deux ans plus tard, a pris de court le chef de l’État, juste avant la Conférence élective nationale de l’ANC, qui se tient du 16 au 20 décembre courant à Nasrec, dans la banlieue de Johannesburg.

Ramaphosa (70 ans) semble ainsi être dans une impasse sans précédent avec la multiplication des appels à sa démission, aussi bien par ses adversaires dans l’opposition qu’au sein même de son parti qui dirige le pays depuis la fin de l’apartheid en 1994.

Son image est fortement entachée à cause de cette affaire. Il se trouve ainsi face à un dilemme éthique et politique qui va déterminer son avenir et son image de leader au sein du pays. Le chef de l’Etat risque ainsi de faire face à une forte opposition des 4500 délégués du parti qui sont autorisés à voter lors de ce conclave.

Né en 1952 à Soweto, Ramaphosa s’est illustré dès son jeune âge dans le militantisme étudiant dans les années 1970 contre le régime ségrégationniste blanc de l’apartheid. Arrêté en 1974, il passe onze mois à l’isolement en cellule.

Diplômé en droit, il se tourne vers le syndicalisme et fonde en 1982 le Syndicat national des mineurs (NUM) qui devient une machine de guerre rassemblant près de 300.000 membres.

Son implication dans la grande grève du secteur minier en 1987, qui fait vaciller le régime de l’apartheid, lui vaut d’être remarqué par les dirigeants de l’ANC.

À sa sortie de prison en 1990, Nelson Mandela fait du jeune syndicaliste l’un de ceux qui vont négocier la transition politique avec le pouvoir en place. Il figurait parmi « les plus doués de la nouvelle génération », écrit « Madiba » dans ses mémoires.

Dans la foulée des premières élections démocratiques de l’histoire du pays, en 1994, il devient président de l’Assemblée constituante. Négociateur redoutable, c’est lui qui dirige la rédaction de la Constitution sud-africaine.

Après son échec pour succéder à Nelson Mandela à la tête de l’ANC en 1999, Ramaphosa coupe les ponts avec son propre parti pour se lancer dans les affaires.

À la tête de la holding Shanduka, il fait fortune en siégeant aux conseils d’administration de la Standard Bank, en présidant celui de l’opérateur de téléphonie MTN ou en rachetant toutes les licences des restaurants McDonald’s du pays, bénéficiant de la politique d’émancipation économique des Noirs (BEE).

Mais son divorce avec la politique n’est que de courte durée. Vice-président de l’ANC en 2012, vice-président du pays en 2014, Ramaphosa est de retour avec l’ambition de diriger le pays. Pour parvenir à ses fins, il compte sur son image modérée et son passé de « héros » de la lutte anti-apartheid pour séduire les classes moyennes et les investisseurs.

Succédant à l’ex-président Jacob Zuma, contraint de démissionner après une série de scandales de corruption et de «capture de l’État», Cyril Ramaphosa s’est engagé à débarrasser la Nation arc-en-ciel des maux qui la rongent, à leur tête la corruption.

Cependant, ce sentiment d’optimisme s’est vite dissipé avec la succession de scandales de corruption qui ont terni l’image de son gouvernement, le coup de grâce à cette nouvelle ère ayant été donné par l’affaire de la ferme «Phala Phala» qui a complétement décrédibilisé le chef de l’État, ainsi que son parti au pouvoir.

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