Dakar, 16/01/2023 (MAP) – Les journaux africains de ce lundi abordent plusieurs sujets notamment l’annonce au Sénégal de la grève ‘’illimitée’’ des transporteurs en réactions aux mesures prises par le gouvernement pour prévenir les accidents de la circulation, la comparution mardi du Premier ministre du Gabon devant les députés, et le renforcement de l’axe Abidjan-Bamako.
Les quotidiens africains s’intéressent également à la célébration de l’épiphanie éthiopienne, au renforcement de la surveillance de l’épidémie de choléra dans plusieurs comtés du Kenya et à la crise de l’électricité qui ne cesse de s’aggraver en Afrique du Sud.
Au Sénégal, le journal « Enquête » écrit « c’est désormais officiel. Les transporteurs lancent le bras de fer avec le gouvernement pour protester contre les mesures prises, afin de renforcer la sécurité routière. »
« Nous nous sommes réunis aujourd’hui pour annoncer ensemble une grève illimitée à partir de ce 17 janvier à minuit, souligne le le journal, citant une déclaration du secrétaire général du Syndicat national des travailleurs du transport du Sénégal, Alassane Ndoye, à l’issue d’une Assemblée générale tenue samedi de ladite organisation.
« A partir de cette date, nous voulons qu’aucune voiture de transport de marchandises ou de transport en commun ne se mette en route », ajoute-t-il, estimant que les mesures annoncées le lundi 9 janvier par le Premier ministre Amadou Ba ont été concoctées avec « une minorité d’acteurs du secteur. Donc, ces mesures ne nous concernent pas, car nous n’avons jamais été impliqués ».
Les 23 mesures ont été annoncées par le Premier ministre, au lendemain du terrible accident survenu le 8 janvier 2022, à Sikilo (Kaffrine) et dont le dernier bilan est passé à 42 morts et 99 blessés, explique la publication, notant que lors d’un Conseil interministériel, le gouvernement a pris certaines décisions visant à limiter le nombre de morts sur les routes sénégalaises, dont les interdictions de « circuler sur les routes interurbaines entre 23 h et 5 h », de la « transformation de véhicules destinés au transport de marchandises en véhicules de transport de passagers ou « visant à augmenter les places assises pour les passagers ou à créer des porte-bagages supplémentaires ».
Pour sa part « Sud Quotidien », qui titre « Grève générale des transporteurs, dès ce mardi à minuits », indique que c’est parti pour un bras de fer entre transporteurs publics de voyageurs du secteur privé et le gouvernement, notant que les décisions issues du Conseil interministériel sur la sécurité routière tenue à Diamniadio, au lendemain du tragique accident de Sikilo (Kaffrine), sont suffisants pour déclencher l’ire des transporteurs du privé qui annoncent déjà, à compter de demain, mardi 17 janvier, à minuit, une grève illimitée pour faire reculer le gouvernement.
« Ca va dans les tous sens. Les acteurs du secteur des transports veulent engager le bras de fer avec le gouvernement. Certains pour protester contre les mesures jugées lourdes prises à la suite de l’accident de Sikilo, d’autre en réponse à la hausse du prix du carburant » relève, de son côté, « Les Echos ».
Les journaux sénégalais se sont concentrés aussi sur des sujets politiques comme « l’Observateur » qui s’est intéressé à la coalition présidentielle.
‘’Le PS et la candidature de 2024, l’Afp dans le tourmente : BBY, ce rempart fragile de Macky’’, écrit la publication qui interroge à ce sujet Maodo Malick Mbaye, un responsable de la coalition de la majorité à Thiès qui indique que ‘’le président n’a plus rien à attendre de cette coalition’’.
En perspective de la présidentielle de 2024, le journal « Vox populi » a mis l’accent sur la sortie du porte-parole du Parti socialiste, Abdoulaye Wilane.
‘’Le porte-parole du PS brule le 3ème mandat’’, écrit la publication.
Sur cette sortie du président du Conseil régional de Kaffrine, « Walf Quotidien » titre ‘’présidentielle 2024 : le PS conjugue Macky au passé’’.
Sur un autre registre, le quotidien « Le Soleil » s’intéresse à l’Agriculture en citant le ministre en charge de secteur, Aly Ngouille Ndiaye qui annonce que « le président de la République réceptionnera 300 tracteurs le 30 janvier ».
Le journal annonce aussi ‘’83 milliards de francs CFA sur 3 ans pour l’acquisition de matériel et que ce matériel sera composé de 700 tracteurs équipés, 50 moissonneuses-batteuses, 100 magasins de stockage, 20 entrepôts frigorifiques et 70 motoculteurs’’.
Au Gabon, « GabonMediaTime » écrit que, nommé Premier ministre le 9 janvier dernier, Alain-Claude Bilie-By-Nze sera devant les députés dès mardi prochain pour faire sa déclaration de politique générale.
Son programme de politique générale devrait tourner autour du triptyque qu’il souhaite imprimer à son action, à savoir le patriotisme, le pragmatisme et la proximité, ajoute le journal, ajoutant que cette même ambition d’aller vite a déjà emmené le nouveau Premier ministre à convoquer un premier conseil interministériel juste après la prestation de serment du gouvernement et le premier conseil des ministres.
Alors que la Constitution donne quarante-cinq jours à tout nouveau chef du gouvernement pour venir exposer son programme de politique générale, l’élu du 2ème arrondissement et du canton Ntang-Louli dans l’Ogooué-Ivindo, veut hâter les choses, salue l’article, notant qu’à la différence de ses prédécesseurs à cette fonction qui préféraient attendre les quarante-cinq jours avant de se rendre au Palais Léon-Mba et après avoir pris le pouls de la société gabonaise, le nouveau chef du gouvernement a préféré être devant les députés le plus tôt possible.
En Côte d’Ivoire et dans un article intitulé «Relations ivoiro-maliennes: Une journée de paix pour renforcer l’axe Abidjan-Bamako», ’’Fraternité Matin’’ écrit que la détention des 49 soldats ivoiriens, pendant 6 mois au Mali, a effrité les relations ivoiro-maliennes.
L’auteur de l’article souligne à cet effet qu’avec la libération de ces militaires de l’armée de Côte d’Ivoire, le Collectif des journalistes pour la paix et la démocratie en Afrique (Cjdpa) veut renforcer à nouveau l’axe Abidjan-Bamako.
Selon lui, le président de cette structure, Zizi Moulay a annoncé, dans cette perspective, l’organisation, le 16 février à Abidjan, d’une manifestation pour célébrer et promouvoir les liens de fraternité qui ont de tout temps meublé les rapports entre des deux États.
La manifestation sera marquée par une conférence publique pour retracer les points saillants des négociations qui ont abouti à la libération des soldats ivoiriens, un match de gala qui opposera Maliens et Ivoiriens et un dîner-gala au profit des acteurs de la paix.
’’Patriote’’ écrit, de son côté, que la Côte d’Ivoire a enregistré des progrès importants dans la transformation des noix de cajou.
De 9% en 2018 avec 68 515 tonnes de noix brutes transformées, le taux de transformation locale a atteint 14,1% en 2021 avec 136 854 tonnes et 21,25% en 2022 pour plus de 218 000 tonnes, explique la publication.
Et d’ajouter que le ministre d’État, ministre de l ́Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, a félicité le Conseil du Coton et de l’Anacarde, les acteurs et tous les partenaires techniques et financiers, nationaux et internationaux, qui ont œuvré pour l’atteinte de ces résultats.
En Ethiopie, « Fana bc » s’intéresse à la célébration de l’épiphanie éthiopienne en relevant que les voyagistes et les hôtels se sont dits prêts à accueillir chaleureusement les touristes pour cette commémoration en Ethiopie.
L’épiphanie éthiopienne, inscrite au patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO, est un festival annuel pour commémorer le baptême de Jésus-Christ, rappelle le média, notant qu’elle sera célébrée cette année, jeudi, dans toute l’Éthiopie avec diverses cérémonies illustrant les valeurs religieuses et culturelles.
Cité par le média, le président de l’Association éthiopienne des voyagistes (ETOA), Ashenafi Kassa, a affirmé que tout est prêt pour accueillir chaleureusement les touristes qui vont assister à cette célébration.
Suite à la résolution pacifique du conflit dans le nord du pays, les touristes du monde entier expriment leur intérêt à visiter l’Ethiopie, a souligné Ashefa Kassa, ajoutant que la promotion numérique des différentes destinations touristiques du pays est assurée par les opérateurs touristiques.
Le média qui cite, d’autre part, le président de l’Association des propriétaires d’hôtels d’Addis-Abeba, Aster Solomon, a noté que les hôtels ont finalisé les préparatifs et sont prêts à accueillir les clients à l’occasion de cette célébration.
Au Kenya, « The Sar » rapporte que le ministère de la Santé a renforcé la surveillance de l’épidémie de choléra dans plusieurs comtés.
Citant le chef de la surveillance des maladies au ministère, Emmanuel Okunga, le journal fait savoir que 3.970 cas ont été signalés au 14 janvier, tandis que 70 personnes sont mortes.
Des cas de choléra ont été détectés dans 14 comtés,indique la publication, ajoutant que la maladie a été contrôlée dans quatre de ces comtés.
Selon le responsable, des mesures ont été imposées notamment dans les restaurants et au niveau des réservoirs d’eau, alors que le ministère de l’Eau et les compagnies de distribution d’eau mènent des opérations de déblocage des égouts.
L’auteur de l’article ajoute que le ministère prévoyait également une vaccination orale contre le choléra dans deux semaines, notant que plusieurs partenaires et organismes ont été mobilisés, tels que l’Unicef, l’OMS et le HCR.
Des centres de traitement et des cliniques ont été mis en place dans les comtés touchés, relève le journal, soulignant que l’approvisionnement en eau salubre et l’assainissement sont essentiels pour prévenir et contrôler la transmission du choléra et d’autres maladies d’origine hydrique.
En Afrique du Sud, les journaux continuent de se focaliser sur la crise de l’électricité qui ne cesse de s’aggraver.
Citant l’expert en énergie, Chris Yelland, « Eyewitness News » rapporte que la demande d’électricité s’est accélérée durant les derniers jours après la pause marquée durant les fêtes de fin d’année.
Il précise qu’alors que les différents secteurs économiques du pays reprennent leurs activités, le pays devrait faire face à une escalade des délestages électriques, replongeant tout le pays dans l’obscurité.
« Le pays a connu durant les derniers mois des coupures de courant incessantes en raison de pannes imprévues, d’infrastructures vieillissantes et d’épuisement de la capacité de production », explique la publication.
Pour sa part, « Independent Online » signale que la fédération d’entreprises sud-africaines Business Unity South Africa (Busa) a affirmé que l’Afrique du Sud était en état de crise à cause des délestages d’électricité.
Le président du patronat, Bonang Mohale, a exprimé ses préoccupations face à la direction que prend le pays, écrit la publication, notant que chaque fois que le courant est interrompu, l’économie du pays perd 6 milliards de rands (plus de 350 millions de dollars).
