Libreville, le 08 décembre 2022 (AGP) – Après la secousse sismique ressentie dans plusieurs provinces, et d’autres enregistrées dans les années antérieures, deux enseignants-chercheurs du département des sciences de la Vie et de la Terre de l’École normale supérieure (ENS), ont organisé, mercredi une conférence de presse, sous le thème: ‘’Secousses sismiques, Éboulements et Valorisation des Formations Géologiques supergènes au Gabon ».
Cette conférence avait pour but d’alerter les pouvoirs publics sur ce phénomène naturel. Le Dr Jean-Eudes Boulingui, spécialiste en Géomatériaux, a expliqué les causes probables de ces phénomènes liés au sol. Selon lui, elles sont dues au fait que le Gabon est déjà isolé et exposé par des grands accidents sur le socle du carcan du Congo.
«Les séismes survenus jusque-là ont été plutôt de faible intensité. Toutefois, le risque d’avoir des secousses dans l’intervalle de magnitude compris entre 6,9 dit fort et 9,0 dit exceptionnel, n’est pas à exclure. Et dans ce cas, l’on peut craindre des destructions d’infrastructures allant des zones jusqu’à environ 180 km de l’épicentre, à des dommages plus sérieux à des centaines de kilomètres», a alerté l’enseignant-chercheur à l’Ecole normale supérieure (ENS).
A en croire le Maître Assistant CAMES (Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur), il était question de démontrer l’urgence pour le pays d’avoir ses propres spécialistes qui puissent aider le gouvernement dans la prise de décision et ainsi minimiser l’impact en cas de séisme majeur.
Plusieurs recommandations ont été formulées par les conférenciers. Il s’agit de la formation des spécialistes dans le domaine de la géophysique appliquée à la sismique : les sismologues dans l’étude des tremblements de terre, et des docteurs spécialistes des questions liées aux déformations de l’écorce terrestre et ou de la lithosphère mantellique et terrestre.
Ils ont suggéré la création de deux laboratoires, dont le premier pour l’étude sismique qui aura pour mission, la simulation, la formulation et le contrôle du territoire national sur la prévention des séismes probables au Gabon. Le deuxième sera spécialisé à l’étude et d’analyse des géomatériaux naturels terrestres et aura pour mission, la simulation, la formulation des biens des services issus des matériaux et minéraux des formations supergènes, susceptibles d’aider le gouvernement dans sa prise de décisions sur les grands travaux.
Autre recommandation, la création d’un centre de formation avec pour mission principale, la formation des techniciens spécifiques, à savoir, des prospecteurs géologues, des géophysiciens dans l’applicabilité de la sismique, la recherche des eaux souterraines dans les zones enclavées, ainsi que des laborantins dans la maîtrise de l’applicabilité et l’expérimentation du matériel de laboratoire lié à la sismique, la céramique, les géomatériaux naturels.