Porto-Novo, 25 Fév. 2021 (ABP) – A l’initiative des responsables de l’association béninoise d’assistance à l’enfant et à la famille (ABAEF), soutenus par le centre de promotion sociale d’Adja-Ouèrè, une trentaine de filles ont marché, mardi, à travers la ville d’Adja-Ouèrè, pour dire non aux violences faites aux filles et appeler à œuvrer pour la lutte contre les grossesses en milieu scolaire, afin de garantir un avenir meilleur aux filles dans cette localité, a constaté sur place l’Agence Bénin Presse.
« Je suis élève, je ne veux pas être maman, je suis un enfant », « Je suis une jeune fille et non une femme au foyer », « Ne gâches pas ma vie, mon avenir avant tout », « Toute forme de harcèlement exercé sur l’enfant est interdite », « Non au harcèlement sexuel des élèves et des apprenties », « Permettons aux filles de participer au développement de leur commune », « Merci de me permettre de finir mes études d’abord », « Pardon mon frère, nous sommes encore mineures », sont entre autres messages qu’on peut lire sur les pancartes et lancés à travers la ville. Elèves, apprenantes et filles d’autres couches socioprofessionnelles ont à travers la marche démarré à Ita-Obi et qui a chuté à la mairie de la localité, invité au respect des droits des enfants et appelé également à lutter contre les grossesses en milieu scolaire à travers des messages de sensibilisation à l’endroit des uns et des autres.
Selon la présidente de l’ABAEF, Céline Dagba Sodjiédo, il s’agit de mettre l’accent sur les différentes interdictions que le code de l’enfant à prévu, pour protéger les filles contre toutes sortes de violences sexuelles.
« Cette marche est une occasion pour nous de nous adresser à vous chers autorités de la commune d’Adja-Ouèrè. Aidez-nous à réduire les grossesses en milieu scolaire. Nous sommes fatigués de voir nos pairs porter des grossesses sur les bancs et limiter ainsi leur avenir. Nous ne voulons plus donner raison à ceux qui pensent qu’envoyer une fille à l’école c’est du gâchis. Nous voulons aller au bout de nos études, de nos formations professionnelles et contribuer ainsi au développement de notre pays », a laissé entendre la représentante des filles de la commune d’Adja-Ouèrè, Judith Olawolé à la fin de la marche.
Au nom de ses pairs, elle a par ailleurs pris l’engagement d’adopter désormais des comportements vertueux et responsables pour éviter les grossesses afin d’être une relève de qualité pour la commune.
Pour sa part, le maire de la commune d’Adja-Ouèrè, Cyrille Adégbola a salué l’initiative avant d’inviter les filles de sa commune à lire et s’approprier les différents messages dont elles sont porteuses. L’éducation de la fille, souligne-t-il, est une chose permanente qui doit continuer au niveau des parents, des autorités et des différentes structures de sensibilisation mais le principal acteur, c’est vous-mêmes. « Les pancartes que vous brandissez, tournez-les vers vous-mêmes, et remémorez les messages dès que vous rentrez et continuez le travail dans vos milieux de vie », a lancé l’autorité communale avant de prodiguer de sages conseils aux filles. « On ne s’engage pas dans la vie conjugale et on regarde encore derrière. Ce n’est pas possible. Soyez prête d’abord. Dites à votre entourage de vous laisser continuer ce que vos parents veulent de vous », leur a-t-il conseillé.
Rappelons que l’initiative entre dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Amplification de la lutte contre les grossesses en milieu scolaire et promotion du droit de la jeune fille dans le département du Plateau en République du Bénin » initié dans le cadre d’un partenariat entre Open Society Initiative For West Africa (OSIWA) et l’ONG ABAEF.