Dakar, 29 nov (APS) – Le garde des Sceaux, ministre de la Justice,
Malick Sall, a décliné, vendredi, les nouvelles orientations du
système judiciaire qui visent une justice indépendante, équitable,
accessible et adaptée aux besoins des justiciables et des acteurs
économiques, à l’horizon 2023.
« Dans le cadre de ses orientations, le ministère de la Justice se fixe
à l’horizon 2023, la vision d’un système judiciaire indépendant,
équitable, accessible, adapté aux besoins des justiciables et des
acteurs économiques », a-t-il déclaré à l’Assemblée nationale, lors d
ela plénière consacrée à l’examen du budget 2020 de son département
ministériel.
Selon Me Sall, la nouvelle vision déclinée a pour objectif global
d’assurer « le bon fonctionnement des systèmes judiciaire et
pénitentiaire afin d’offrir, en toute indépendance, aux justiciables,
aux détenus et aux citoyens, un service public accessible, efficace et
efficient, à même de protéger les libertés, de garantir les droits
individuels et collectifs et de promouvoir la bonne gouvernance ».
Pour ce faire, cinq programmes ayant trait à la gestion
administrative, à la justice judiciaire, à la protection judiciaire
des enfants, à l’administration pénitentiaire, la bonne gouvernance et
aux droits humains, seront ainsi mis en œuvre, a-t-il indiqué.
« Ces cinq programmes de développement permettront, par leur synergie
et leurs effets, de promouvoir les principes fondamentaux de l’Etat de
droit, des droits humains et de la justice », a fait savoir le garde
des Sceaux.
Il estime que « la justice doit relever le défi fondamental du
renforcement de l’Etat de droit » et également, « constituer un levier
de bonne gouvernance par la régulation des rapports politiques,
institutionnels, économiques et sociaux ».
Ce qui suppose, selon lui, « un cadre juridique garantissant le respect
des droits humains, la justice sociale, la protection des personnes et
des biens, l’existence d’un système juridictionnel indépendant et apte
à assurer l’application cohérente et uniforme de la loi ».
« La traduction de cette nouvelle vision en acte doit passer d’abord
par la révision du procès de Karim Wade, condamné de manière
arbitraire pour des raisons politiques, conformément à la décision
rendue récemment par le groupe de travail des Nations unies sur les
Droits de l’Homme », a avancé la députée de l’opposition, Mame Diarra
Fam.
Mais de l’avis du garde des Sceaux, la « décision rendue par ce groupe
de travail et non par le comité des Droits de l’Homme, organe
habilité, n’a aucune valeur contraignante ».
Pour le député Déthié Fall du parti Rewmi, « la vision de cette justice
indépendante, équitable, accessible et adaptée aux besoins des
justiciables et des acteurs économiques sera impossible à atteindre,
tant que des réponses politiques seront apportées aux questions de
droit ».
Il soutient que la première mesure à prendre, devrait être « le retrait
du Président de la République du Conseil supérieur de la
magistrature ».