Libreville, 18 Décembre (AGP) – Plongé dans une crise profonde ayant paralysé la discipline depuis trois ans, le Comité national olympique (CNO) du Gabon, dont la Fédération internationale vient récemment de confier la mission de reconstruire le taekwondo gabonais, a réuni, le samedi 15 décembre dernier, la grande famille du taekwondo gabonais. Outre la mise en place d’un comité ad hoc, les différentes parties ont décidé de repartir à zéro afin de reconstruire cette discipline olympique en proie à divers problèmes.
Le président du Comité national olympique (CNO), Léon-Louis Folquet, sait pertinemment qu’il ne peut remplir sa mission, sans les acteurs du taekwondo national. Sans eux, tout ce qu’il tentera d’entreprendre pour sortir cette discipline de l’engrenage dans laquelle elle se trouve, cet art-martial accouchera d’une souris. Alors qu’il s’est vu confier, la charge de la reconstruction du taekwondo gabonais, par l’instance internationale, le CNO, s’est entretenue samedi dernier, avec la grande famille du taekwondo. Les acteurs de cette discipline qui a inscrit le nom du Gabon sur la carte, avec la médaille d’argent remportée en 2012 par Anthony Obame, aux Jeux olympiques de Londres, ont répondu massivement présent à l’appel du CNO.
Après des échanges fructueux de près trois heures, qui ont permis aux responsables du Comité national olympique de véritablement cerner le nœud de la crise chronique, un plan d’actions de sortie de crise a été élaboré par le CNO et présenté à l’assemblée. En effet, ce plan comprend, entre autres, la vérification des clubs et des ligues de manière physique, la rédaction des nouveaux textes juridiques et les élections des présidents de ligues et celui du bureau fédéral dans six mois.
Approuvés par les acteurs (civils et militaires), un Comité ad hoc et deux sous-commissions ont été mises en place collégialement. C’est le magistrat Guy-Martial Boucalt qui a été porté à la tête du comité spécial avec pour vice-président, Paterne Sougou. André Angoué et José Walter Foula sont dans ce bureau en qualité de membres. Quant à la sous-commission technique, chargée du suivi des athlètes lors des compétitions nationales et internationales, elle est composée des experts nationaux notoirement connus. Il s’agit des maîtres Claude Boulon (4e dan), Ouattara Nzé (2e dan), et Fiacre Padou Eboula (4e dan).
Pour la sous-commission relations extérieures, elle sera dirigée par les maîtres Fulbert Ollomo Edzang (6e dan) et Bakissi. Au sortir de cette consultation, Léon-Louis Folquet, qui s’est donné un délai de six mois pour remplir la mission complexe mais exaltante du World Taekwondo Fédération, s’est confié à l’AGP. Ce dernier a dit constater une détermination de la famille olympique de sortir finalement de cette crise. «Tous les acteurs sont d’accord du schéma que nous leur avons proposé, mais aussi, le contenu. Ils ont été également consensuels sur le choix des hommes», a relevé le président du CNO qui compte sur l’implication de la tutelle.
Le manque de moyen financier étant l’une des causes de l’échec du Comité de normalisation, conduit par Samuel Nzé, il y a plus d’un an, on se pose la question comment ce Comité ad hoc dirigé par le CNO trouvera les ressources financières pour remplir sa mission ? Une interrogation qui vaut son pesant d’or d’autant plus qu’elle préoccupe également le président du CNO. «Nous ne disposons pas de moyens pour faire le tour du Gabon. C’est au ministère des Sports de nous accompagner dans ce sens», a-t-il clairement indiqué. Avant d’avertir : «Je ne fais pas l’avocat du diable, si d’ici deux mois les moyens ne sont pas mis à la disposition, le Comité national olympique aura le courage de dire à la World Taekwondo Fédération que le Gabon n’a pas de volonté politique pour développer cette discipline. Au moins nous aurons le courage de le dire à l’international, conséquence le Gabon ne participera plus aux Jeux olympiques. Du coup, le Gabon sera rayé de la carte taekwondo mondial», a déclaré le patron du CNO.
Si l’instance nationale olympienne venait à saisir la Fédération mondiale, les athlètes gabonais tels qu’Anthony Obame et Maria Mouenga, seront »out » pour les compétitions internationales. Ce qui sera un gros manquement pour ces deux sportifs confirmés et pour le Gabon. Le ministre d’Etat, en charge du Sport, Alain-Claude Bilié-By-Nzé, permettra-t-il qu’on y arrive à ce niveau ? La balle est dans son camp.
Toutefois, les taekwondokas gabonais et le Comité ad hoc se sont engagés à remettre cette discipline coréenne sur les bons rails.
Kennedy Ondo Mba