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THIÈS : LA PLACE DE FRANCE RESTE TOUJOURS CE HAUT-LIEU DE RENCONTRES POLITIQUES


  19 Février      43        Politique (25362),

 

Dakar , 19 fev (APS) – Les années et les évènements politiques passent, mais la mythique Place de France ou Promenade des Thiessois reste toujours, comme depuis la période coloniale, ce haut-lieu de rassemblements politiques.

La présidentielle de 2019 n’a pas dérogé à la régle, car l’endroit a encore abrité les meetings des candidats à la présidentielle du 24 février prochain.

Le Bloc démocratique sénégalais (BDS) de Senghor et la SFIO de Lamine Guéye y avaient organisé leurs meetings avant l’indépendance, se souvient Habib Fall, délégué du quartier DVF (Derrière la voie ferrée).

Des hommes qui ont marqué l’histoire politique locale et nationale, comme Lamine Guéye, Boubacar Sall, surnommé  »le Lion du Cayor » et membre fondateur avec Abdoulaye Wade, du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) et Abdou Diouf ont foulé son sol. C’était lors d’élections municipales, législatives et présidentielles.

Située en face de la mairie et des tribunaux d’instance (TI) et de grande instance (TGI), cet endroit au cœur de la ville, a vu passer tous les maires de Thiès, du premier, Léopold Sédar Senghor (1956-1960), à l’actuel édile, Talla Sylla.

Remplir la Promenade des Thiessois continue d’être un défi pour les hommes politiques durant cette campagne de 2019.

Après le meeting d’ouverture du candidat Idrissa Seck le 3 février, la Place a accueilli dimanche celui du candidat Macky Sall.

Les rassemblements politiques de Madické Niang d’Ousmane Sonko sont prévus respectivement mardi et mercredi.

Si en temps normal, l’espace génère un tant soit peu de recettes pour la ville de Thiès, ce n’est pas le cas lors de la campagne présidentielle.

Les organisateurs de meeting s’adressent à la préfecture pour une autorisation, explique Aby Kane Guèye, de la division des recettes, de la direction des finances et comptabilité de la mairie de Thiès.

La mesure vise à lever toute suspicion de partialité dans l’attribution des autorisations, dans un contexte politique particulier, laisse-t-elle entendre.

 »Depuis le début de la campagne, on n’a rien encaissé », relève Mme Guéye, précisant que la gestion de Place reviendra à la mairie, après la campagne.

En tant normal, hormis les initiateurs d’événements religieux qui utilisent la place à titre  »gratuit », tous les autres doivent payer des tarifs variables, selon le type d’activité.

Des prix plafond sont fixés. Pour la Place de France proprement dite, l’on peut payer jusqu’à  »150.000 francs maximum ». Les tarifs de ses deux autres entités que sont la Place Agora et la Place Mamadou Dia sont, respectivement, de 20.000 et 25.000 francs, selon Mme Guéye.

Des montants qu’ elle juge encore  »faibles » comparés aux rémunérations des agents en charge de l’entretien des lieux.  »On a un maire trop social », commente-t-elle.

Après chaque rencontre, le lieu est jonché de sachets plastiques entre autres déchets.

L’espace fait partie des quelques rares sources de revenus de la ville, après que les marchés ont été confiés aux trois communes d’arrondissement dans le cadre du découpage administratif, explique M. Fall, vice-président de l’association des délégués de quartier.

 »Du temps de la colonisation, c’est sur cette place que se promenaient les toubabs », se souvient ce sexagénaire natif de Thiès. Il se remémore le jardin verdoyant qui y était aménagé à l’endroit occupé aujourd’hui par un complexe de restaurant, fast-food et aire de jeu.

 »C’est une place mythique qui était au centre-ville. L’ambiance qu’il y a, ça a toujours été comme ça », note avec fierté le doyen Habib Fall.

C’est sur cette aire pouvant contenir au moins trois terrains de football, que l’armée française célébrait le 14 juillet et le 11 novembre, raconte ce vieil homme, qui, enfant, venait y jouer.

Le lendemain, c’était la fête des enfants, avec à la clef une diversité de jeux allant de la course à dos d’âne ou avec les jambes dans un sac, la montée de mâts avec jouets suspendus. Des fois, on y organisait des cirques, avec des lions, léopards et autres fauves.

Sur une partie de la Place était construit le dispensaire qui a par la suite été délocalisé au quartier 10-ème.

Après l’indépendance, une bonne partie de la place est restée longtemps un terrain nu, sablonneux.

Les matches de football, les manifestations culturelles et folkloriques y avaient aussi droit de cité, la nature ayant horreur du vide.

En 2004, dans le cadre des chantiers de Thiès, Idrissa Seck, alors maire de Thiès, réhabilite la place. Elle est reverdie et pavée.

Il la rebaptise Promenade des Thiessois. Un nom qui n’arrive toujours pas à se substituer à l’ancienne appellation, qui a la peau dure, comme le fait remarquer un habitué des lieux souhaitant garder l’anonymat.

Véritable lieu de rencontre, surtout prisé par les personnes du troisième âge, cette place est aussi prise d’assaut par une foule immense, après la retraite au flambeau ou lors du réveillon, note-t-on.

Toute une activité économique se développe tout autour. Des vendeurs de journaux, de chaussures, de moustiquaires, des marchands ambulants, etc. la fréquentent.

C’est aussi le vélodrome favori de beaucoup de garçons de la ville pour leurs tours et pirouettes à vélo.

Mme Guéye déplore certains comportements qui ont contribué à dégrader cette place, dont les fleurs ont disparu. Un aspect qui a atténué l’éclat de ce lieu sans l’arracher à l’affection de nombre de Thiessois.

ADI/OID/ASG

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