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Trois questions à Bruno Smadja, fondateur et directeur du Mobile Film Festival Africa


  10 Juin      98        Culture (1465),

 

Rabat, 10/06/2023 (MAP)- En marge de la cérémonie de remise des prix de la deuxième édition du Mobile Film Festival Africa, le fondateur et directeur du festival, Bruno Smadja, a accordé un entretien à la MAP, dans lequel il est revenu sur la naissance du festival, l’accompagnement et le suivi du festival à ses lauréats, la place des films africains dans un monde où les canaux de diffusion cinématographique se sont diversifiés et le rayonnement du cinéma africain.

1- Comment est né le Mobile Film Festival ?

Ce festival est né dans mon esprit il y a 18 ans, avec l’idée que tout le monde dispose d’un téléphone portable, que nous avons voulu utiliser comme un outil démocratique et égalitaire d’accès à la création.

Cela étant dit, nous avons ajouté une contrainte de temps pour départager les candidats, les appelant à créer des films forts et synthétiques d’une minute, ce qui représente un enjeu de taille au niveau de l’écriture scénaristique.

Ainsi, en mêlant le côté pratique du Smartphone et la contrainte de temps, nous sommes arrivés à créer un festival accessible et très sélectif pour ceux qui peuvent y participer.

2- Que pouvez-vous nous dire à propos de l’accompagnement et du suivi des lauréats du festival et Quelle place ont les films africains dans un monde où les canaux de diffusion cinématographique se sont diversifiés ?

Lors de cette édition, nous allons distribuer $ 51.000 de bourse d’aide à la création dans le but d’accompagner et d’encourager les jeunes réalisateurs à se lancer dans le cinéma et le long métrage.

A titre d’exemple, le gagnant de la précédente édition panafricaine, un jeune sénégalais qui s’appelle Marcel Moussa Diouf, a écrit un très bon scénario et le festival l’a accompagné en cherchant des financements pour lui et en lui trouvant des producteurs locaux pour le soutenir.

Cette année, un de nos anciens lauréats que l’on a accompagné, a été sélectionné avec son court métrage pour la Palme d’or à Cannes.

Personnellement, je trouve que tout nouveau canal de diffusion est une chance pour les réalisateurs africains et que nous assistons aujourd’hui à l’émergence de nombreuses plateformes de diffusion africaines.

Je soutiens également l’idée que ce qui importe aujourd’hui c’est de faire des films africains, fait par des africains, qui racontent des histoires d’africains, pour des africains.

Dans beaucoup de salles de cinéma à travers le Continent, nous avons constaté que ce sont surtout des films américains ou étrangers qui sont diffusés, ce pourquoi nous avons tenté de changer la donne en encourageant la projection de films africains.

A l’heure actuelle, nous pouvons compter sur le soutien de 600 écrans de cinéma à travers le Continent qui diffusent nos court-métrages.

3- Quel regard portez-vous sur le rayonnement du cinéma africain ?

Aujourd’hui, nous constatons que de plus en plus d’États africains mettent en place des procédures pour développer des co-productions sud-sud, avec des logiques de financement et d’accompagnement aux réalisateurs et créateurs.

Quant au rayonnement du cinéma africain, je suis intimement convaincu qu’il faut d’abord commencer par soutenir les histoires africaines et en faire des succès cinématographiques au niveau local avant d’aller à la conquête de nouveaux marchés internationaux.

Avec ce festival, nous sommes complètement ancrés dans cette dynamique, puisque nous donnons la parole aux africains pour raconter des histoires africaines contemporaines.

Par ailleurs, je pense que l’Afrique dispose d’une diaspora mondiale qui a un lien indéfectible avec son pays, le défi est de l’encourager à soutenir la diffusion des films africains.

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