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Un livre sur Khaly Amar Fall pour ‘’réarmer’’ la jeunesse


  21 Mars      43        Culture (1467),

 

Pire, 19 mars (APS) – Le poète et écrivain Malamine Diouf a dit, samedi, à Pire (ouest), chercher à ‘’réarmer’’ la jeunesse avec son livre intitulé ‘’Xaali Amar Faal, fondateur de l’université Pir Sañaxoor’’.

S’exprimant lors d’une séance de présentation et de dédicaces de l’ouvrage, il a affirmé avoir rappelé ‘’un passé glorieux du Sénégal’’ en évoquant cette figure islamique.

Préfacé par le professeur Moussa Daff, le livre de 119 pages relate le passé glorieux de Pire, un haut-lieu de la culture arabo-islamique du 17e siècle. ‘’Cet ouvrage peut donner à la postérité de quoi réfléchir pour nous recentrer dans nos repères’’, a commenté M. Daff, confirmant la volonté affichée par l’auteur.

Un avis que partage l’essayiste et professeur de philosophie Alpha Amadou Sy, modérateur d’un panel à l’occasion de la cérémonie de présentation et de dédicaces du livre.

‘’C’est le fruit d’une lumineuse réflexion’’, a ajouté M. Sy en évoquant le rôle important de Pire, ‘’la cité de Khaly Amar Fall’’, dans la promotion des valeurs de l’islam.

Son collègue, Ibrahima Wane, professeur de lettres et de civilisations africaines à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, abonde dans le même sens. ‘’Malamine Diouf narre l’originalité et la démarche pédagogique des pères fondateurs des foyers de l’islam au Sénégal. Tout est là. Du Cayor au Fouta en passant par le Ndiambour, le Saloum et le Baol, la préoccupation était toujours la même : apprendre et aller divulguer le savoir utile, caractérisé par les valeurs de la culture arabo-islamique’’, a expliqué M. Wane au public, dans lequel il y avait des guides religieux venus de plusieurs régions du Sénégal.

‘’Ce livre parle de l’université de Pire, l’une des plus importantes places intellectuelles d’Afrique de l’Ouest’’, a dit l’auteur, Malamine Diouf, philosophe de formation, conservateur de bibliothèque, ancien directeur de la bibliothèque centrale de l’université Gaston-Berger de Saint-Louis (nord) et petit-fils de Khaly Amar Fall.

‘’Il m’a semblé important, dans le cadre de notre tendance à toujours revisiter ce qu’on appelle la bibliothèque africaine, d’exhumer des lieux de mémoire encore méconnus, qui ont joué un rôle fondamental dans nos trajectoires politique et sociale’’, a expliqué M. Diouf.

En parlant de Pire, il précise que ‘’c’est une université à proprement parler, avec toutes les caractéristiques que l’on peut retrouver dans une université : l’autonomie, les franchises universitaires, des enseignements qui […] prennent en compte le savoir des anciens, l’astrologie, les mathématiques, l’arithmétique…’’

Ces disciplines ont ‘’contribué à façonner l’islam sénégalais’’ et ont été enseignées à la plupart des premiers intellectuels sénégalais, selon Malamine Diouf, qui cite, parmi eux, Mame Marame Mbacké, un ancêtre de Cheikh Ahmadou Bamba, Maba Diakhou Bâ, Abdou Khadre Kane et Souleymane Baal.

De ‘’nombreux obstacles’’ à la production du livre

Ce livre fait croire que les ancêtres de tous ceux qui ont fondé les premiers centres religieux au Sénégal ont fait leurs humanités à l’université de Pire, selon le poète et écrivain.

L’Afrique, qui ‘’était au début à la pointe de l’humanité, est aujourd’hui à la traîne’’, a dit M. Diouf, soulignant que ‘’la jeunesse peut avoir des raisons d’espérer’’.

Il prône l’exhumation de cette ‘’histoire oubliée’’ de l’Afrique mais somme toute glorieuse. ‘’Si nous revisitons davantage tout ce qui a été […] enseveli par des siècles d’esclavage, des siècles de colonisation qui nous font oublier nos  mémoires, si nous exhumons tout cela, nous donnerons à notre jeunesse des valeurs [sur lesquelles] on pourra s’adosser pour nous  projeter dans un futur où l’Afrique retrouvera sa souveraineté autour des valeurs de ‘jom’ (détermination), de courage, de ‘tabé’ (générosité)’’, assure l’auteur.

Il évoque les ‘’nombreux obstacles’’ à la production de son récit, dont la rareté des sources écrites.

Il dit avoir fait recours aux textes de Cheikh Moussa Camara et de Demba Lamine Diouf, en même temps qu’à la thèse d’Etat de Thierno Kâ et à la tradition orale.

‘’Ce qui a facilité les choses ici, c’est que les écrits et la tradition orale se sont mis d’accord sur l’essentiel, à propos de Pire’’, a souligné M. Diouf.

Khaly Amar Fall, ‘’le premier recteur de l’Université sénégalaise’’, est présenté par le conservateur de bibliothèque comme ‘’l’un des savants les plus importants de son époque’’.

L’expérience de Pire en matière d’études islamiques est ‘’inédite dans l’histoire de l’intelligentsia en Afrique de l’Ouest’’, a-t-il souligné. »

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