Dakar, 20 août (APS) – Les Niayes doivent bénéficier d’un plan d’aménagement visant à préserver les espaces dédiés à l’agriculture dans cette bande côtière comprise entre Dakar et Saint-Louis et qui assure une grande partie de la production nationale en légumes frais, suggère Cheikh Mbacké Mboup, président la coopérative des producteurs de fruits et légumes et d’élevage de Keur Birame Ndao.
Un tel plan permettrait de pérenniser l’activité agricole dans cette zone tout en maintenant les producteurs dans leurs activités, a-t-il expliqué dans un entretien avec l’APS.
Sans ce plan d’aménagement, les producteurs des Niayes risquent de perdre leurs terres menacées par la spéculation foncière et d’autres agressions d’origine chimique, a souligné Cheikh Mbacké Mboup.
Il participait vendredi à un atelier sur « les enjeux de l’eau », organisé par l’association Africa 21 à l’intention de plusieurs journalistes. Une rencontre au cours de laquelle ce producteur a présenté une communication sur « l’eau et le développement de l’agriculture périurbaine dans la zone des Niayes ».
Les producteurs des Niayes, qui ne sont pas habitués à d’autres milieux physiques, pourraient difficilement faire leur reconversion s’ils perdaient leurs terres, a prévenu le président la coopérative des producteurs de fruits et légumes et d’élevage de Keur Birame Ndao.
« Même s’ils ne les perdent pas, les terres seront agressées chimiquement et ne sont plus productives », d’où la nécessité d’une réflexion globale visant à mieux définir l’occupation de l’espace dans les Niayes, a indiqué Cheikh Mbacké Mboup.
« Aujourd’hui, c’est une zone agréable du point de vue climatique avec toutes les commodités nourricières (fruits, légumes, mer, du poisson). Tout le monde veut habiter cette zone du littoral. Mais il faut protéger cette agriculture car demain, ce serait du béton et c’est l’économie sénégalaise qui perdra », a alerté le producteur.
Les Niayes, bande de terre côtière dont la largeur est comprise entre 10 et 40 km, est une zone soumise aux vents froids provenant des Iles Canaries et à la mousson. Cela fait que le climat y est très doux, avec des températures moyennes comprises toute l’année entre 23 et 25°C.
« C’est une zone très favorable à la culture des fruits et légumes », relève M. Mboup selon qui cela s’explique par la particularité des Niayes, « une zone de dunes et de cuvettes qui captent les eaux douces dans des nappes très peu profondes, profitant aux cultivateurs qui en font des puits (…)’’ servant à arroser leurs productions.