Abidjan, 12 fév (AIP) – Dans un rapport publié lundi, Amnesty International dénonce des manquements au respect des droits humains, à savoir la répression d’expression constatée, des conditions carcérales « inhumaines » et une impunité présente en Côte d’Ivoire.
Pour le chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International, François Patuel, les autorités utilisent « les dispositions liberticides qui existent dans le droit ivoirien pour réprimer les opinions dissidentes dans le code pénal, le code de la presse qui a été adopté il y a eu peu, mais aussi la loi sur la cybercriminalité ».
« L’usage de lois répressives pour écraser le droit à la liberté d’expression se traduit par la détention arbitraire de très nombreux citoyens », a-t-il déploré.
Au moins 17 détentions arbitraires de journalistes et blogueurs ont été recensées ces cinq dernières années. Et le Conseil national de la presse a sanctionné des organes de presse à maintes reprises, leur imposant interruptions de publication et lourdes amendes, a dénoncé le chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.
Amnesty international dit avoir recensé, également, des cas de torture « notamment à la Direction de la surveillance du territoire (DST), dans les postes de police et de gendarmerie ».
Cette organisation des droits de l’homme s’alarme des « conditions carcérales inhumaines » dans le pays, soulignant qu’« au moins 152 décès en détention ont été recensés depuis août 2014 dans les 34 prisons ivoiriennes », selon ses investigations.
Selon François Patuel, l’impunité est vraiment « le démon qui continue de poursuivre la Côte d’Ivoire ». « Malgré les plaintes qui sont déposés par des victimes de violations de droits humains auprès des autorités ivoiriennes, il y a peu de poursuites qui sont envoyés à l’encontre des auteurs des auteurs de violations des droits humains », relève l’ONG international.
« Plusieurs responsables FRCI accusés de crimes contre l’humanité occupent actuellement des postes importants au sein des forces de sécurité et certains d’entre eux sont montés en grade en janvier 2017 », indique le rapport.
Contacté par l’AIP, le ministère ivoirien de la Justice et des Droits de l’Homme a promis incessamment faire un communiqué pour donner son avis sur ce rapport d’Amnesty International.
Cette communication intitulée « Côte d’Ivoire, la situation en matière des droits humains demeure fragile » de cette ONG international intervient avant l’Examen périodique universel (EPU) sur la Côte d’Ivoire prévu en mai prochain.