Abidjan, 04 juin 2023 (AIP)- La Fondation Orange a organisé, samedi 3 juin 2023, une rencontre avec les acteurs du projet-pilote baptisé « Dispositif d’accompagnement des familles d’enfants à spectre autistique », pour l’esquisse d’un bilan à mi-parcours.
Lancé en octobre 2022, ce projet de 12 mois vise la prise en charge éducative et l’encadrement du couple parents-enfant, une meilleure compréhension de l’autisme par le parent pour mieux comprendre les besoins, difficilement perceptibles, exprimés par l’enfant et l’expérimentation proprement dite du projet au sein de 35 familles de différentes régions de la Côte d’Ivoire.
Le directeur du comité de gestion de la Fondation Orange, Habiib Bamba, a expliqué qu’il s’agit d’accompagner l’Association autisme Côte d’Ivoire et le Centre Marguerite Té Bonlé de prise en charge des enfants d’Adjamé. Il s’agit d’un partage d’expériences avec les parents et les intervenants (éducateurs spécialisés bénévoles recrutés après appel à candidatures, qui visitent et travaillent avec les familles, à domicile, deux fois, deux heures par semaine).
Il a réaffirmé la disponibilité et la disposition de sa fondation à accompagner le projet jusqu’à son terme et surtout à la réussite de cette phase pilote pour qu’elle puisse être prise en compte par les politiques de lutte contre ce handicap qui touche un enfant sur 150 dont quatre garçons sur cinq, à travers le monde.
Lors d’un panel organisé à cette occasion, la présidente de l’Association autisme Côte d’Ivoire, Larissa Goubo, la coordinatrice-adjointe du projet, la psychologue clinicienne, enseigneur-chercheur, Dr Yapi Lawrence, et la pédopsychiatre, chef de service du Centre Marguerite Té Bonlé, Dr Anna-Corinne Bissouma Coulibaly, ont surtout battu en brèche les préjugés. Ils ont encouragé les parents à chercher à découvrir et révéler les trésors de talents, de créativité, d’enthousiasme que recèle l’enfant autiste sous les oripeaux de ses difficultés de communication, de parole, retards et lenteurs d’apprentissage, d’adaptation à son environnement.
« Les parents d’enfants à spectre autistique, ne sont pas des parents comme les autres » et à ce titre, il leur incombe au moins 80% de la prise en charge de l’enfant, de ne pas s’alarmer des difficultés de son inclusion scolaire en faisant le deuil de l’enseignement classique (alphabet : a b c d, arithmétique : 1 2 3 4) pour le difficile mais indispensable Projet personnalisé d’intervention (PPI) qui permet d’évaluer les échecs et les succès d’apprentissage et de socialisation de l’enfant en fonction d’un listing précis des activités.
Quand il se plaint par exemple de ses échecs face à ses amis, le parent doit l’amener à comprendre qu’il y parviendra parce qu’on ne réussit pas tout toujours en même, en mettant plutôt en valeur ses succès et réussite, a conseillé Dr Yapi Lawrence à une mère qui se demandait comment faire comprendre à l’enfant qu’il est autiste et que état est « normal ».
Au total, les parents et intervenants se sont félicités de cette expérience nouvelle de travail à domicile avec les enfants et leurs parents, en dehors des salles de classe et centres spécialisés, même si dans la commune de Cocody, l’indisponibilité de certains parents contrarie l’avancée du projet.
L’autisme fait partie des Troubles du spectre autistique (TSA). C’est un handicap neurodéveloppemental qui affecte la façon dont une personne communique et interagit avec les autres, plus globalement avec tout son environnement.
Il n’existe aucun centre de prise en charge des adolescents et adultes victimes d’autisme en Côte d’Ivoire. Les coûts de la prise en charge des enfants sont prohibitifs, même si les résultats sont excellents lorsque l’enfant est diagnostiqué très tôt, dès les premiers signes (apathie générale, absence de réponse aux mimes d’aurevoir, aux injonctions ferme-ouvre la porte la porte, éteints-allume la lumière…), selon les spécialistes de ce trouble neuronal.
