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Violences au Sénégal: Les médias invités à faire davantage preuve de responsabilité dans un contexte de fortes tensions (communiqué)


  3 Juin      73        Médias (2829),

 

Dakar, 03/06/2023 (MAP) – Le Conseil pour l’Observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED) a invité les journalistes et techniciens au Sénégal à faire davantage preuve de responsabilité dans ce contexte de fortes tensions marquées par des violences dans le pays et des affrontements entre partisans de l’opposant Ousmane Sonko et les forces de l’ordre, ayant fait 11 morts et des dégâts matériels importants.

Dans un communiqué, l’instance d’autorégulation invite les médias ‘’à faire davantage preuve de responsabilité dans la collecte, le traitement et surtout la diffusion des informations dans ce contexte de fortes tensions’’.

Elle appelle les médias à ‘’ne pas se faire écho de propos qui peuvent mettre à mal la stabilité sociale’’ et les exhorte à ‘’ne pas relayer les appels à la violence, les discours stigmatisants, les propos haineux, les images choquantes, les injures et/ou tout ce qui pourrait porter atteinte à la dignité humaine’’.

Le CORED invite les médias à ‘’faire preuve d’humanité en respectant la dignité des victimes et la douleur des familles’’, rappelant les Articles 57 du Code de la presse et 10 de la Charte des journalistes du Sénégal.

Le Conseil ‘’condamne fermement le saccage des locaux et biens du CESTI (Centre d’études des sciences et techniques de l’information) et d’autres endroits de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD)’’.

Il dit également condamner ‘’avec fermeté la coupure du signal de la télévision Walfadjri’’ et déplorer ‘’les restrictions d’accès à internet et aux réseaux sociaux’’.

L’organe d’autorégulation estime que ces décisions prises par les autorités remettent ‘’en cause la liberté d’expression’’ et constituent ‘’une violation flagrante de l’Article 8 de la Constitution du Sénégal’’.

Des actes de violences ont éclaté ces deux jours à Dakar et dans d’autres villes du Sénégal, suite à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko, chef du parti Pastef et candidat déclaré à la présidentielle de 2024, à 2 ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse.

Le Sénégal, pays réputé comme un rare îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest, a vécu jeudi l’une de ses pires journées de contestation depuis des années avec la mort de neuf personnes, selon le ministère de l’Intérieur.

Des heurts  ont été signalés également hier vendredi dans la capitale Dakar , les banlieues et en Casamance (sud). Des affrontements se sont également déroulés à Cap Skirring, une station balnéaire de Casamance, faisant un mort lors de l’attaque d’une caserne de la gendarmerie par des manifestants, a indiqué le porte-parole du gouvernement  Abdou Karim Fofana sur la télévision TFM.

« Ce sont des moments difficiles pour la nation sénégalaise, qu’on va dépasser », a déclaré Abdou Karim Fofana. « Ce n’est pas une manifestation populaire avec des revendications politiques », mais plutôt « des actes de vandalisme et de banditisme » de la part de « malfaiteurs », a-t-il affirmé.

Les médias locaux rapportent également qu’un garçon a été tué lors de manifestations survenues à Guinaw Rail, une commune d’arrondissement située dans le département de Pikine (ouest), portant à onze le nombre de victimes de ces violences.

Pour rétablir l’ordre et le calme, les autorités sénégalaises ont déployé vendredi des soldats des forces armées à Dakar, avec notamment deux blindés sur la place de l’Indépendance, à quelques mètres du Palais présidentiel et aussi des véhicules sur la Corniche et au quartier Plateau et dans d’autres zones de la ville.

Par crainte des saccages, les commerces, les magasins et les banques sont restés fermés vendredi. Le gouvernement a annoncé avoir restreint les accès aux réseaux sociaux comme Facebook, WhatsApp ou Twitter pour faire cesser, selon le le ministre de l’intérieur, « la diffusion de messages haineux et subversifs ».

A l’université Cheikh Anta Diop UCAD de Dakar, théâtre d’affrontements prolongés et d’importantes destructions de biens et d’infrastructures jeudi, les étudiants ont reçu la consigne de partir et plusieurs d’entre eux ont déjà quitté le campus, après la suspension des cours jusqu’à nouvel ordre.

Les cours ont été également suspendus à l’Université de Ziguinchor (Casamance, sud) .

De même, la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP) et la Fédération sénégalaise de rugby (FSR), ont reporté jusqu’à une date ultérieure la tenue de leurs activités sportives en raison des scènes de violence meurtrières qui ont éclaté après l’annonce de la condamnation de Sonko.

Ces incidents ont poussé nombre de joueurs internationaux sénégalais à s’exprimer pour appeler à un retour au calme dans le pays. La star des Lions, Sadio Mané, estime que « trop de sang a déjà coulé depuis 2 ans » et considère qu’il « est essentiel que toutes les parties prenantes de la nation unissent immédiatement leurs efforts pour retrouver la paix ». « Attention ! Nous devons préserver notre Jeunesse, c’est notre première richesse », avertit le joueur du Bayern.

De son côté, Idrissa Guèye en appelle à Dieu pour aider les dirigeants à agir « avec justice et sagesse » et faire « que la vérité et la justice prévalent sur l’oppression ».

Les Sénégalais comme les étrangers vivant dans ce pays craignent surtout une éventuelle arrestation de l’opposant Sonko, laquelle pourrait raviver encore la tension.

Acquitté jeudi des charges de viols et menaces de mort contre une employée d’un salon de beauté où il allait se faire masser entre 2020 et 2021, Sonko a en revanche été condamné à deux ans de prison ferme pour avoir poussé à la « débauche » cette jeune femme de moins de 21 ans.

A rappeler que Ousmane Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de 2024, a été déjà condamné fin mars à six mois de prison avec sursis pour « diffamation » contre le ministre du tourisme.

Cette condamnation à elle seule, si elle est maintenue en cassation, menace l’éligibilité de Ousmane Sonko à la Présidentielle du 25 février 2024.

M. Sonko n’a cessé de nier les accusations, dénonçant un  »complot » pour l’écarter de la présidentielle, ce que le pouvoir réfute et dit qu’il s’agit d’une affaire privée » entre deux citoyens sénégalais .

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