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Zimbabwe: Mnangagwa, «le Crocodile», face à la titanesque mission de faire sortir le pays de son état de dégradation avancée


  4 Août      59        Politique (25161),

 

.-Par Abdelghani AOUIFIA-.

Johannesburg, 04/08/2018 (MAP) – Emmerson Mnangagwa, qui vient d’être porté à la magistrature suprême du Zimbabwe au terme d’élections entachées par la violence, fait désormais face à une mission pour le moins compliquée de faire sortir le pays de son pays de son état de dégradation avancée.
Agé de 75 ans, ce pur produit de l’appareil militaro-sécuritaire de l’ancienne Rhodésie, est devant de nombreux dossiers, les uns aussi épineux que les autres. Il doit tout d’abord honorer les engagements pris lors de la campagne électorale de briser l’isolement du pays, attirer les investissements étrangers et remettre l’économie sur les rails après de longues années de faillite totale en raison des politiques du régime totalitaire de son prédécesseur, Robert Mugabe.
Sur le plan politique, les regards scrutateurs des analystes seront tournés vers «le Crocodile» pour voir comment il affrontera les puissants alligators de l’appareil militaire.
Mnangagwa hérite d’un pays politiquement divisé. Les élections de cette semaine n’ont fait qu’aggraver ces divisions, en particulier après les manifestations violemment réprimées par l’armée.
Les analystes s’accordent à dire que le nouvel homme fort d’Harare n’est certes pas populaire. Mais, il a réussi à construire une base de loyalistes au sein de l’armée et de l’appareil sécuritaire qui pourrait, selon ces analystes, lui permettre d’installer son pouvoir, en dépit de l’opposition aguerrie et enhardie après l’exercice électoral de cette semaine.
Les observateurs soulignent que Mnangagwa doit se garder d’imiter son prédécesseur, dont les politiques ont conduit un pays, pourtant riche en ressources naturelles, à la faillite.
Mnangagwa a évolué dans l’ombre de Mugabe pendant plus de 37 ans, durant lesquelles il a été l’homme de main du «camarade Bob». Après avoir occupé plusieurs postes dans les différents gouvernements zimbabwéens depuis l’indépendance en 1980, il a accédé au poste de vice-président en 2014 avant d’être limogé par Mugabe en 2017 pour quitter le pays pendant une courte période.
Après l’éviction de Mugabe suite à un coup d’Etat en novembre de la même année, Mnangagwa a été fait président de la république suite à un vote au parlement où la Zanu-PF, le parti au pouvoir, détient la majorité des sièges.
Lors de la campagne ayant précédé le scrutin de lundi dernier, Mnangagwa s’est attelé à soigner son image de dirigeant redouté, tentant tant bien que mal de se montrer proche et à l’écoute des 17 millions de Zimbabwéens qui ont payé un lourd tribut de la dictature de son ancien mentor.
Il a axé toute sa campagne sur les questions économiques et politiques, promettant, dans la foulée, de mettre en place un exécutif tourné vers les affaires et capable de reconstruire une économie en ruine.
Cependant les images des unités de l’armée déployées à Harare cette semaine pour réprimer par la force des manifestants sortis dans les rues pour protester contre les résultats des législatives ayant donné la majorité absolue à la Zanu-PF de Mnangagwa dans la future Assemblée nationale.
Au moins six personnes ont été tuées dans ces violences, qui rappellent, selon de nombreux analystes, le visage peu populaire de l’armée de Mugabe.
Les analystes estiment que cette intervention musclée montre qu’il serait difficile pour le nouveau patron du Zimbabwe d’agir indépendamment de l’armée, dont il est l’un des fondateurs.
«Mnangagwa est un homme dur qui fait partie de la culture autoritaire de la Zanu-PF», commente Alex Magaisa, spécialiste des questions zimbabwéennes.
Après son élection, Mnangagwa doit tenter de reconstruire une image de leader plus conciliant, capable de rassembler les Zimbabwéens autour d’un même projet de société, ajoute l’analyste.
Le nouveau président semble conscient de cet impératif quand il a promis peu après son élection de faire de sa victoire «un nouveau départ» pour le Zimbabwe.
«Je suis honoré d’être élu président de la deuxième république du Zimbabwe», a-t-il dit dans un message diffusé sur les sites sociaux.
«Même si nous étions divisés lors des élections, nous sommes unis par nos rêves. C’est un nouveau départ», a-t-il dit, appelant ses compatriotes à travailler main dans la main dans la paix et l’unité pour bâtir un nouveau Zimbabwe.
Les Zimbabwéens attendent désormais le discours d’investiture de leur nouveau président pour avoir une idée sur la trajectoire future que le pays prendra sous la nouvelle administration.

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