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« LE RECOUVREMENT DES AVOIRS, UNE PRÉOCCUPATION », SELON LA PRÉSIDENTE DE L’OFNAC

Dakar, 11 juil (APS) – La problématique des flux financiers illicites
en général et l’équation du recouvrement des avoirs sont devenus un
sujet de préoccupation des Etats et organismes de développement
international et organes de contrôle, a indiqué, jeudi, la présidente
de l’Office national de lutte contre la Fraude et la Corruption
(OFNAC), Seynabou Ndiaye Diakhaté.

« La problématique des flux financiers illicites en général et
l’équation du recouvrement des avoirs, en particulier, sont devenues
un sujet de préoccupation non seulement pour tous les Etats du fait de
la mondialisation, mais aussi pour organismes de développement
international et des organes de contrôle », a déclaré la présidente de
l’OFNAC.

Elle s’exprimait à l’occasion de la cérémonie de commémoration de la
Journée africaine de lutte contre la corruption axée sur le thème :
« Vers l’élaboration d’une position africaine commune sur le
recouvrement des avoirs ».

Selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI), les
dessous-de-table versés chaque année sont estimés entre 1500 et 2000
milliards de dollars américains, soit 2% du PIB mondial.

A l’échelle continentale, un rapport de la Banque mondiale (BM) et de
l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime estimait
qu’avec 100 millions de dollars d’avoir illicite restitués, un pays en
développement aurait pu financer l’achat de 10 millions de
moustiquaires imprégnées, l’acquisition de 100 millions de traitements
curatifs contre le paludisme.

Selon le même rapport, cette manne financière permettrait également le
traitement de première intention contre le VIH/sida pour 600 mille
personnes pendant un an, le raccordement de 250 mille foyers à l’eau
potable ainsi que la construction de 240km de routes goudronnées à
deux voies.

Ce qui fait dire à la présidente de l’OFNAC que « le recouvrement de
ces avoirs est donc une œuvre de salubrité publique ».

Elle a toutefois déploré « des contraintes majeures liées à la longueur
des procédures mises en places, aux disparités relevées dans les
législations nationales ainsi qu’à un contexte juridique et judiciaire
complexe ».

A ces limites « vient se greffer l’absence de stratégie globale sur le
traitement de cette question qui est source d’inefficacité dans la
lutte pour le recouvrement », a-t-elle ajouté, soulignant que c’est
cette situation qui a motivé l’Union africaine (UA) à choisir ce thème
de la troisième Journée africaine de lutte contre la corruption.

Il s’agit là d’une manière « d’inciter les Etats à harmoniser leurs
positions sur le recouvrement des avoirs pour plus d’efficacité dans
leurs interventions », selon la présidente de l’Ofnac, rappelant sur ce
point qu’au niveau national, « des efforts doivent être faits pour que
le Sénégal dispose d’une stratégie (sur le recouvrement) des avoirs
cohérente et performante ».

Pour cela, « il conviendrait au-delà de cette stratégie, de tout mettre
en œuvre pour porter sur les fonts baptismaux cet organisme de
recouvrement et de gestion des avoirs saisis et confisqués dont la
création fait l’objet de recommandations récurrentes de la part des
évaluateurs de notre dispositif de lutte contre la corruption »,
a-t-elle soutenu.