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Le sol : un premier capital de l’agriculteur à soigner et à protéger

Kinshasa, 06 décembre 2019 (ACP).- La République démocratique du Congo figure parmi les pays en voie d’émergence ayant la sécurité alimentaire la moins assurée au monde. Elle a célébré le jeudi 5 décembre 2019,la journée mondiale des sols qui s’est accompagnée d’une campagne »Empêchons l’érosion des sols, protégeons notre avenir ».

Cette journée internationale a été instituée par les Nations unies pour rappeler l’importance des sols dans l’alimentation de la population mondiale. Elle a visé également la sensibilisation de la population à l’importance du maintien des écosystèmes sains pour le bien-être humain, en abordant les défis croissants liés à la gestion des sols et à accroître la visibilité de ce thème en encourageant les gouvernements, les organisations, les communautés et les individus du monde entier à s’engager activement pour améliorer la santé des sols.

Depuis plusieurs années, les défis pour la sécurité alimentaire d’une grande tranche de la population de la RDC sont énormes. Des statistiques officielles indiquent que près de 10 millions de personnes vivent dans l’insécurité alimentaire sévère et que les gouvernements qui se sont succédé au pays depuis 1960, s’évertuent à relancer le secteur agricole afin de nourrir cette population galopante. Nombre d’experts soutiennent sans se tromper qu’il faille d’abord soigner et protéger le premier capital pour l’agriculteur qu’est le sol.

 

Assurer la durabilité des sols par la fertilisation

 

En effet, la RDC est parmi les pays qui utilisent le moins d’engrais chimiques pour faire l’agriculture. La moyenne nationale se situe autour de 4 kg par hectare. La plupart des systèmes agricoles sont encore basés sur une agriculture sur brûlis avec des jachères ou sur une surexploitation de la terre, suite à la croissance démographique.  Cette technique, note-t-on, ne préserve nullement les sols.

Il se révèle par contre que les sols tropicaux n’ont pas la même fertilité naturelle qu’ailleurs à l’exception des sols volcaniques. Cependant,  la pression démographique contraint les producteurs agricoles à abandonner la jachère sans pour autant compenser les nutriments exploités par la récolte, appauvrissant ainsi les sols. L’intégration de l’élevage à l’agriculture s’est avérée insuffisante car la matière organique en provenance du fumier ne permet pas non plus de fertiliser toutes les terres.

Par ailleurs, les meilleurs rendements sont obtenus par une gestion réfléchie de la fertilité des sols par une application des principes agro écologiques (association arbres et cultures) dans la gestion intégrée de la fertilité des sols(GIFS). Les producteurs familiaux de l’Est de la RDC ont montré que l’augmentation de la production grâce aux engrais et à la GIFS n’est pas seulement théorique mais aussi une réalité congolaise. Le recours à cette pratique mène à l’amélioration des sols et assure en outre d’une agriculture durable.

Le GIFS améliore durablement les revenus des paysans et restitue sans faute au sol ce que les cultures lui ont pris durant l’année culturale. Tout compte fait, la sécurité alimentaire est possible en RDC en fertilisant les cultures vivrières diversifiées sur un sol durable et protégé.

Il convient de rappeler que la journée internationale des sols a été promulguée par l’Union internationale de la Science du sol(IUSS) lors de son 17ème congrès mondial qui se tenait précisément à Bangkok en août 2002. Elle est associée à la date anniversaire de sa Majesté le Roi de Thaïlande, Rama IX qui est connu pour ses nombreuses actions pour promouvoir la science des sols  et de sa promotion.