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Festival Aïn Asserdoun des Arts plastiques à Béni Mellal : éclairages à propos des influences africaines sur les travaux des artistes peintres occidentaux

Béni Mellal, 21/10/2018 (MAP) – Animant une conférence en clôture samedi du festival Ain Asserdoun des arts plastiques de Béni Mellal, le romancier marocain Abdelkrim Jouiti a mis en exergue les influences de la culture et des traditions africaines sur les travaux des artistes peintres occidentaux, notamment sur les plans esthétique et de la liberté dans l’utilisation des formes.

Dans son intervention lors de cette causerie intitulée  »Le patrimoine africain et sa relation avec les arts plastiques », il a indiqué que les formes géométriques ont longtemps été le trait dominant des œuvres réalisées par la majorité des artistes peintres occidentaux avant que ces derniers ne découvrent la richesse naturelle, humaine et culturelle de l’Afrique, et adopter par émerveillement une nouvelle démarche fondée sur de nouvelles formes et une lumière inexistante sous leurs cieux.

Le lauréat en 2017 du prix du Maroc du livre pour son roman en arabe  »les Marocains » cite à l’appui le célèbre peintre français Eugène Delacroix (1798-1863) qui découvre le Maroc lors d’un voyage de six mois en 1832 dans le cadre d’une mission diplomatique. Une expérience qui a permis à Delacroix de s’approprier le dernier genre pictural qu’il n’avait pas réussi à découvrir jusque-là : la scène du genre, le fait de représenter le quotidien, les mœurs d’un peule. Et aussi Jacques Majorelle (1886-1962) qui a perpétué une tradition familiale d’artistes en se consacrant à la peinture, inspirée par sa vie au Maroc, surtout à Marrakech où se trouvent ses jardins toujours luxuriants. Ou encore, l’artiste-peintre allemand Paul Klee (1879-1940) qui est considéré en Occident comme un de ces privilégiés qui ont su donner au monde de l’art une nouvelle orientation spirituelle qui faisait défaut à son époque. Il a rencontré sa vocation de peintre lors de son voyage en Tunisie en 1914. La découverte de ce pays l’a profondément marqué :  »Patrie ? », s’interroge-t-il dans son journal de voyage.

Il a également évoqué les expériences d’artistes africains et marocains et leur influence à l’échelle internationale, notamment, Farid Belkahia (1934-2014), Mohamed Kacimi (1942-2003) et Ahmed Cherkaoui (1934-1967), qui est considéré comme l’un des précurseurs de la peinture moderne au Maroc.

Le festival Ain Asserdoun des arts plastiques de Béni Mellal a été organisé du 18 au 20 octobre courant sous le signe de l’Afrique, à l’initiative de l’association  »Manbaa pour des arts plastiques ». Un choix de l’Afrique comme thématique en reconnaissance des liens très solides unissant le Royaume avec les pays africains qui partagent les mêmes valeurs et les mêmes ambitions face aux défis posés, comme l’avait souligné à l’ouverture le président de cette association, Nourredine L’himer.

L’événement a été marqué par la participation d’artistes peintres marocains et d’autres représentant la Tunisie, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Congo Démocratique, le Yémen, le Liban, l’Arabie Saoudite et l’Espagne.