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Face à l’échec de son appel au rassemblement, Jean Ping invite ses partisans à l’usage de la force

Libreville, 16 décembre (AGP) – L’opposant Jean Ping qui continue de contester la victoire de l’actuel président gabonais, Ali Bongo Ondimba, a appelé samedi ses partisans à faire usage de la force, au regard de l’ échec des voies diplomatiques et notamment, de l’appel au rassemblement qu’il a lancé le 3 novembre dernier au cours d’une déclaration prononcée à son quartier général.

Reconnaissant que tous ses arguments sont épuisés, l’Opposant gabonais, a appelé ses partisans à la confrontation avec le pouvoir.

«Je ne vous retiens plus, la voie est libre. J’ai épuisé tous autres arguments. La main tendue le 3 novembre est restée désespérément vide. Celle-ci s’est fermée pour devenir un coup de poing. C’est l’heure de la confrontation», a-t-il dit.

Pour l’opposant Jean Ping, l’appel à la confrontation constitue une autre alternative vu que celle de la diplomatie a échoué.

«J’ai toujours pensé que qu’il faut deux fers au feu. Un pour la négociation et une pour le rapport de force», a-t-il déclaré tout en poursuivant que le «temps de la négociation et du rassemblement est fini et qu’à partir de maintenant ça passe ou ça casse».

Et pour joindre l’acte à la parole, une mini-marche a été entamée avant d’être stoppée par les forces de sécurité pour n’avoir pas été autorisée.

Après cet appel à la confrontation, la première question qui se pose est de savoir si l’ensemble de ses partisans pourront suivre ce mouvement, sachant que la Coalition pour la Nouvelle république (CNR) qu’il dirige a enregistré la démobilisation de plusieurs leaders et leurs formations politiques. Ils ont du reste participé aux dernières élections législatives et locales des 06 et 27 octobre derniers et faisaient partie de l’ensemble des 46 partis politiques de tous bords sur les 54 formations politiques que compte le pays.

C’est le cas de Guy Nzouba Ndama et son parti Les démocrates (LD), d’Alexandre Barro Chambrier et son Rassemblement héritage et modernité (RHM), de Zacharie Myboto et sa formation politique l’Union nationale (UN), de René Ndémézo’Obiang et sa chapelle politique, Démocratie nouvelle (DN) et bien d’autres.

La seconde question que le président de la CNR devrait se poser est de se demander si ses partisans vont tous répondre à son appel à la «confrontation», eu égard aux dégâts causés par des violences postélectorales de 2016. Des dégâts que la Cour pénale internationale (CPI), à l’issue de son enquête préliminaire, avait indiqué que les éléments fournis ne nécessitaient pas l’ouverture d’une enquête pour crime contre l’humanité. Seul l’avenir le dira.

Stéphane Nguéma