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Année 2018 : prorogation du mandat des élus locaux, préparatifs des élections sur fond de discorde autour de la loi électorale

Niamey, 31 déc (ANP) – L’année qui s’achève a été marquée au Niger au plan politique par la prorogation du mandat des élus locaux en fin de mandat depuis 2016 et la cristallisation des débats autour de certaines dispositions de loi électorale, outil de base pour les consultations générales prévues en fin 2020.

Les conseillers municipaux et régionaux élus en 2011 pour 5 ans ont été maintenus comme le prévoit le code général des collectivités territoriales avec des prorogations de leur mandat par décret.

Au même moment, la commission électorale indépendante (CENI) sans les représentants de l’opposition qui conteste la nouvelle configuration définie dans la loi électorale de 2017 s’attèle aux actions de communication et de préparatifs de fichier biométrique. En juin dernier, elle a lancé des audiences foraines pour la confection des documents d’état civile.

Il est attendu la délivrance de 6 millions d’acte de naissance, un million de certificats de mariages et le même nombre d’acte de décès.

Le budget des différentes consultations a été estimé par la CENI à quelque 87 milliards de FCFA. L’Etat assure avoir pris des dispositions et certains partenaires ont annoncé leur disponibilité à appuyer le processus.

Les principaux acteurs de ce processus ne sont pas sur la même longueur d’onde : Les débats se polarisant autour de certaines dispositions du code électoral relatives aux conditions d’éligibilité et à la composition de la CENI.

Il s’agit en particulier de l’article 8 qui définit les conditions d’éligibilité et d’inscription sur la liste électorale, frappant d’inégibilité les personnes condamnées à un an d’emprisonnement ferme et non réhabilitées. L’opposition réclame l’inclusivité, dénonçant le caractère ciblé de cette disposition, visant un de ses leaders en rapport avec l’affaire des bébés nigérians.

Cette dernière a appuyé cette revendication par l’organisation des marches notamment à Niamey. Pour ce qui est de la configuration de la CENI, certains partis dénoncent le droit de vote des représentants de l’administration.

De son coté la majorité soutient que l’article 8 reconduit des dispositions existantes et que celles-ci sont en conformité avec le code pénal.
Le Conseil National de dialogue politique, un organe de règlement des différends politiques placé sous la présidence du premier ministre est dans l’impasse depuis de mois.

L’opposition dont les representants boycottaient les sessions du CNDP avait accepté en octobre dernier de siéger au sein d’un comité ad hoc pour la révision du code électoral notamment. Mais, ces derniers ont annoncé leur retrait du processus, dénonçant les velléités du principal parti de la majorité à faire blocage au consensus.

Dans le cadre des futures consultations, plusieurs missions en particulier de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) ont séjourné au Niamey pour échanger avec les différents acteurs.

En 2018, on a noté le départ du Gouvernement de deux partis de la mouvance présidentielle à savoir la formation de l’ancien ministre des affaires étrangères et celle de l’ancien ministre d’Etat de transport.

Ces deux partis ont rejoints les rangs de l’opposition regroupée au sein de deux fronts qui ont annoncé leur volonté de faire une lutte commune.

Le Gouvernement a connu de légers réaménagements techniques par deux fois avec notamment la création du portefeuille dédié au porte parole du gouvernement intervenue en juin dernier.