ES: ESSAJIDE Lhassan
Rabat, 12/06/2019 (MAP), Les institutions financières africaines jouent un rôle majeur dans le processus d’intégration régionale du continent, a indiqué, mardi à Malabo, le vice-président de la Banque africaine de développement (BAD) en charge du secteur privé, des infrastructures et de l’industrialisation, Pierre Guislain.
Lors de l’ouverture d’un atelier organisé par l’association des institutions africaines de financement du développement (AADFI) en marge des Assemblées annuelles de la BAD (11 au 14 juin), M. Guislain a mis en avant le rôle clé des institutions financières africaines dans le financement du secteur privé, qui doit devenir le moteur de l’intégration régionale en Afrique.
Il a, en outre, relevé que « la réalité de l’intégration régionale est, avant tout, économique et sociale grâce aux entreprises qui contribuent à réaliser cette intégration avec l’appui financier des institutions de développement ».
En Afrique, a poursuivi le responsable, cohabitent 54 systèmes financiers « assez isolés les uns des autres », mettant l’accent sur la nécessité de « trouver les moyens d’intégrer ces systèmes, de permettre aux banques d’avoir un champ d’action plus large que leur marché national, de favoriser les liens entre marchés de capitaux et de développer l’émission d’obligations au niveau régional ».
Pour sa part, le vice-président de l’AADFI, Lucas Mesos, s’est attardé sur l’objectif de l’atelier consistant à réfléchir à des synergies entre les différentes institutions afin d’être plus efficaces ensemble, soulignant que l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) cette année justifie cette volonté collective.
De son côté, Mohan Vivekanandan, dirigeant de la Banque de développement d’Afrique Australe, a indiqué que les gouvernements africains doivent accorder la priorité aux grands projets d’infrastructure impliquant plusieurs pays car ils sont cruciaux pour l’intégration régionale, relevant que leur défi majeur est de respecter les délais en améliorant leur coordination.
« Nous devons prioriser à la fois les efforts d’assistance technique et les provisions de financement à long terme pour que ces grands projets complexes se réalisent », a-t-il expliqué.
Le président directeur général de la Banque maghrébine d’investissement et de commerce extérieur (BMICE), Noureddine Zekri, a relevé, quant à lui, que la Banque finance exclusivement le secteur privé dans les cinq pays du Maghreb, soit en direct avec les petites et moyennes entreprises, soit en passant par des établissements bancaires à qui nous accordons des lignes de crédit.
L’AADFI, qui tient également sa 45ème Assemblée générale à Malabo, dans le cadre des Assemblées annuelles de la Banque, est une organisation panafricaine créée en 1975 sous l’égide de la Banque africaine de développement. Les principales activités de l’association sont la fourniture d’informations et de formation sur les techniques bancaires et financières ainsi que des conseils en matière de politique de développement aux banquiers africains et aux agents financiers.
Les assemblées annuelles de la BAD constituent l’événement le plus important du Groupe de la Banque. Environ 3.000 participants prennent part à ce rendez-vous , parmi lesquels des ministres des finances, des gouverneurs de banques centrales, des banquiers, des parlementaires, des représentants de la société civile, des dirigeants d’organisations internationales et des chefs d’entreprises de premier plan issus des États membres de la BAD pour partager leurs points de vue sur les efforts à réaliser dans l’intégration régionale et d’échanger sur les défis majeurs du développement en Afrique.