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21è Festival du cinéma africain de Khouribga: Face au buzz, la critique cinématographique est plus que jamais appelée à s’adapter aux nouveaux médias (colloque)


  16 Décembre      128        Arts & Cultures (2984), Cinéma (431), Photos (4436),

 

.- Envoyé Spéciaux -.

Khouribga, 16/12/2018 (MAP) – Face à la prolifération de la culture du buzz imposée par les réseaux sociaux, la critique cinématographique classique doit tirer profit des nouveaux médias afin de pérenniser la passion pour le 7è art. Tel est l’appel lancé, dimanche à Khouribga, par des experts en marge de la 21ème édition du Festival du cinéma africain de Khouribga (FCAK).

Intervenant dans le cadre du colloque principal de cette édition sous le thème « La critique cinématographique à l’heure des réseaux sociaux », le président de la Fondation du Festival du cinéma africain de Khouribga (FFCAK), Noureddine Sail, a relevé que « la critique cinématographique, qui est un travail littéraire marqué par un rapport très personnel avec le film, vit un marasme et risque de devenir obsolète ».

Face à la « puissance » désormais certaine des réseaux sociaux, un film peut être « détruit » ou surévalué, avant même sa sortie, du fait de la viralité des opinions partagées sur les réseaux, a affirmé M. Sail, notant que les prises de position d’un ou de deux critiques lors d’un Festival peuvent désormais se transformer en un acte décisif dans la vie d’une production.

Cette notion de viralité n’a jamais existé dans la critique traditionnelle et c’est ce qui peut astreindre les utilisateurs des réseaux « à parler novlangue avec pour unique d’ambition de faire le buzz », a-t-il mis en garde.

Pour l’universitaire Boubker Hihi, la critique cinématographique n’est plus du seul ressort du support papier puisqu’elle se développe davantage sur internet, de même que les salles de cinéma n’ont plus l’apanage des projections de films qu’on retrouve désormais à domicile sur des supports numériques.

Ce coup de grâce porté au support classique fait évoluer le cinéma loin de son cadre traditionnel, a précisé le président du ciné-club de l’Atlas à Marrakech, expliquant que ce « clavardage » n’a pas que des vertus puisque les portails électroniques s’adonnent davantage à la couverture de la fête qu’à la critique du cinéma lors des festivals.

Voilà pourquoi, a-t-il poursuivi, les critiques classiques doivent tenter de tirer profit des supports numériques à même d’accueillir aussi bien le texte que le son et l’image et se détacher de la nostalgie des temps passés en vue de faire perdurer la passion pour le cinéma.

Pour sa part, Baba Diop, journaliste sénégalais, a rappelé qu’avant d’entamer l’acte critique il faut avoir connaissance des divers courants et mouvements cinématographiques de sorte à disposer des outils nécessaires pour défendre le cinéma qui dépasse le divertissement, soulignant « l’extrême complexité d’un film » du fait de la multitude d’éléments qui rentrent dans sa construction et qui ont chacun un langage spécifique.

Qu’il s’agisse d’éclairage, de musique ou de costume, le cinéma représente un confluent pour les autres arts et les différents éléments qui concourent à sa production, a estimé M. Diop, déplorant la vitesse, corollaire aux réseaux sociaux, qui fait que les critiques ne disposent plus du recul nécessaire pour juger une œuvre et se contentent de partager des ressentis.

La critique c’est d’abord une réflexion sur soi, sur le travail des autres et une envie de faire comprendre des choses et de les partager, loin de la culture du buzz qui sévit en ce moment, a-t-il dit.

Avant l’avènement du numérique, le critique avait trouvé sa place entre l’écran et le spectateur, a indiqué, quant à lui, l’auteur français, Serge Toubiana qui était présent lors de la première édition du FCAK en 1977, expliquant que son travail consistait en trois mots: voir, écrire et transmettre.

Plus récemment, le film est devenu un objet virtuel qui se diffuse sur divers supports modifiant ainsi le lien entre le spectateur et le film et donc celui du critique au récepteur, a fait savoir le membre du jury du Festival de Cannes en 1992.

Dans cette évolution, M. Toubiana, a tenu a souligné l’engouement que suscitent de plus en plus les séries, notamment chez les jeunes, signalant toutefois que les séries ont beau offrir un accès plus simple à l’univers de fiction, elles ne font que reproduire le schéma du cinéma qui conserve une valeur patrimoniale absolue.

La 21è édition du FCAK, qui se tient du 15 au 22 décembre, est placée sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Quelque 15 films réalisés par des cinéastes de 14 pays africains et produits entre 2017 et 2018 sont en lice pour le Grand Prix  »Ousmane Sembène » de cette édition.

Cette grand-messe du cinéma africain, organisée annuellement depuis la création de la FFCAK, a pour objectif de faire connaître le Royaume, ses spécificités, ses potentialités en matière de cinéma et son interaction avec le cinéma des pays de l’Afrique. Le festival œuvre également à la promotion de la culture et de l’industrie cinématographiques africaines, outre la création d’espace de dialogue, de communication et d’échange d’expériences entre les cinéastes du continent.

SM—ES.

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