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2è Sommet de Dakar: Les infrastructures « constituent le socle, le nœud gordien des problématiques du développement en Afrique » (Moussa Faki)


  2 Février      33        Infrastructure (723),

 

Diamniadio, 02/02/2023 (MAP)-Les infrastructures « constituent le socle, le nœud gordien des problématiques du développement en Afrique », a affirmé jeudi à Diamniadio, 30 km de Dakar,  le président de la commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat, soulignant que l’état des lieux montre que le continent  » accuse un retard considérable dans ce secteur ».

« La transformation structurelle de nos économies, à travers l’accélération de l’intégration régionale et continentale, et l’amélioration de la compétitivité de nos économies, l’intensification des flux commerciaux inter- africains, l’augmentation de la productivité industrielle et agricole et la réduction des inégalités, exigent des infrastructures modernes et de qualité », a dit M. Faki lors du deuxième sommet de Dakar sur les infrastructures en Afrique, ouvert ce jeudi.

 » Ici comme ailleurs, il nous faut tenir un langage de vérité. L’état des lieux montre que l’Afrique accuse un retard considérable dans ce secteur, ce qui induit un manque à gagner en termes de croissance économique estimé à 2% par an. L’Agenda 2063 de l’Union africaine l’a en substance proclamé de manière structurée, précise et claire », a-t-il lancé lors de la cérémonie d’ouverture de ce sommet, en présence du chef de l’Etat Sénégalais Macky Salla, président en exercice de l’UA, et de son homologue rwandais Paul Kagamé.

Selon le président de la commission de l’Union africaine,  » les retards en terme d’ampleur des déficits et de lenteur des rythmes de progrès sont patents dans les secteurs des transports, notamment les routes, les ports, les chemins de fer et plus encore de l’électrification, de l’eau et des technologies de l’information. Ce déficit d’infrastructures nous coûte 40% en terme de perte de productivité ».

« A l’heure actuelle, seulement 38 % de la population africaine a accès à l’électricité, moins de 10 % est connectée à internet et seulement 25 % du réseau routier africain est pavé », a fait noter Moussa Faki, soulignant que  « les appels constants de notre continent pour des investissements de grande ampleur dans les infrastructures productives, conséquences logiques de cet état de fait, cherchent à inverser cette tendance. Pour ce faire, l’Union africaine a pris un certain nombre d’initiatives ».

« Je peux signaler le Programme de Développement des Infrastructures (PIDA1) au niveau régional et continental et le programme de l’Initiative présidentielle pour le Développement des Infrastructures, ainsi que le plan d’action prioritaire du PIDA PAP 2 pour la période 2021-2030. Ce portefeuille, basé sur un inventaire des projets proposés par les Communautés Économiques Régionales et les États Membres de l’Union Africaine, est sérieusement documenté, ambitieux et quantifié. Ce portefeuille contient des projets avec des retours importants sur investissement et un contexte de risque maîtrisé », a-t-il indiqué.

« Pourquoi alors sommes-nous au stade rappelé dans l’état des lieux ? Ce n’est certainement pas par défaut d’initiatives africaines diverses que nos retards s’expliquent. N’est-il pas alors temps d’orienter la recherche de réponses en nous-mêmes, c’est à dire dans les déficits de volonté politique, d’innovation dans la gouvernance et d’audace visionnaire dans la construction de nos destins ? », s’est interrogé le président de la Commission de l’UA.

« Les infrastructures ne tombent pas du ciel. Elles se conçoivent, se planifient et se réalisent avec méthode, acharnement et détermination transformatrice. Tous ceux qui les ont réalisées en Asie et en Amérique latine et avant ceux-là ailleurs, ont suivi ce chemin, l’unique conduisant à l’accomplissement des ambitions » , dit- il . « Je note ici que le train express régional de Dakar est un exemple probant de volonté politique pour lequel je félicite le gouvernement du Sénégal, le President Macky Sall en particulier », a poursuivi Moussa Faki.

Soulignant que « le financement des infrastructures en Afrique est d’abord une affaire des Gouvernements », Moussa Faki a expliqué que  « les chiffres nous indiquent que 80% de nos infrastructures sont financées sur nos ressources publiques ». « Or, l’espace budgétaire de plus en plus réduit de nos Etats ne permet pas de relever le défi de ce devoir à l’égard de nos peuples. Tous nos experts sont unanimes sur l’urgence d’une redynamisation cohérente des efforts de mobilisation de nos ressources domestiques. C’est dans ce contexte de restrictions budgétaires que prendra un relief particulier la mobilisation du secteur privé africain et l’intéressement du secteur privé international », a-t-il fait observer .

« Mais cela ne suffit pas. Il faut aller au-delà. Il nous faut imaginer, inventer de nouveaux instruments, des modèles et scénarios de financement pour combler les besoins estimés entre 130 et 170 milliards de dollars par an. Il nous faut creuser davantage l’idée de partenariats innovants, des fonds de pension et des fonds souverains. En impliquant plus fortement nos fonds souverains et nos fonds de pension dans le financement à long terme de nos projets d’infrastructures bancables, nous démontrerons notre volonté d’appropriation de notre destin », a-t-il lancé  aux participants à ce sommet .

Il  relevé à cet égard qu’à titre de contribution, « la Commission de l’Union africaine tente de renforcer la lutte contre les flux illicites de capitaux qui nous coûtent plus de 70 milliards de Dollars par an ».

De même, la Commission a pris des initiatives visant à éliminer les obstacles inhérents à la mise en œuvre des projets PIDA, en soumettant ces difficultés aux chefs d’Etat pour la prise de décisions conséquentes, a ajouté Moussa Faki.

En outre, l’Union africaine, à travers son agence de développement AUDA-NEPAD, a lancé en 2016 le Continental Business Network dont l’objectif est d’attirer le secteur privé africain dans le processus de financement et d’appui aux projets d’infrastructures au niveau national, régional et continental, a-t-il encore rappelé.

« Une autre initiative clé est celle que portent l’agenda 5 % et l’African Infrastructure Garantee Mechanism censés tous deux mobiliser la Communauté africaine des investisseurs institutionnels et atténuer les risques pesant sur les projets de PIDA », a  souligne le responsable de l’UA.

Les travaux  de ce 2eme sommet tenu sous le thème « Maintenir l’élan vers des infrastructures de classe mondiale en Afrique », se sont ouverts, jeudi, avec la participation de représentants de pays africains, dont le Maroc.

La cérémonie d’ouverture de cette rencontre de deux jours a été présidée par le Chef de l’Etat sénégalais, en présence notamment du Président rwandais, Paul Kagamé et de la directrice générale de l’Agence de développement de l’UA (AUDA-NEPAD), Nardos Bekele-Thomas.

Le Maroc prend part à cet événement organisé par l’Agence de Développement de l’UA (Auda-NEPAD) et le gouvernement du Sénégal, avec une délégation composée de MM. Mustapha Faress, Secrétaire général du ministère de l’Equipement et de l’Eau, Mohamed El Hassani El Idrissi, Chef de division à la Direction du Grand Maghreb et des affaires de l’UMA et de l’UA au ministère des affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Ahmed Chalabi, Directeur général du Conseil Ingénierie Développement (CID), et de l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi au Sénégal, M. Hassan Naciri .

Le programme du Sommet auquel prennent part des ministres, des partenaires, des représentants d’institutions internationales,  ainsi que des représentants des secteurs privé sénégalais et international,  comprend une Table ronde présidentielle sur « Le financement des priorités de l’Afrique en matière d’infrastructures dans le cadre du Programme de développement des infrastructures en Afrique   et plan d’action prioritaire , PIDA PAP2 », et de Panels de Haut niveau portant sur les thèmes: « Synergies pour le financement des corridors économiques dans le cadre du PIDA PAP2″,  » « Solutions de financement pour l’accès à l’énergie »,  » Financement de la préparation de projets d’infrastructure » et « Une décennie de développement des infrastructures régionales en Afrique: premier rapport d’étape sur 10 ans du Pida ».

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