Abidjan, 17 mai 2024 (AIP) – Le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a souligné, mardi 30 avril 2024 au symposium du 50e anniversaire de la Banque islamique de développement, le besoin urgent d’une « approche audacieuse et innovante » des banques multilatérales de développement pour relever efficacement les défis en rapide évolution auxquels le monde est confronté.
M. Adesina a rappelé plusieurs initiatives transformatrices qui s’alignent à la fois sur les Objectifs de développement durable et sur l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Il s’exprimait sur le thème du symposium intitulé « Envisager les propositions de valeur futures pour les banques multilatérales de développement : de nouveaux horizons pour la coopération ».
Participaient également à ce panel de haut niveau, Muhammad Al Jasser, président de la Banque islamique de développement (BID), Alamine Ousmane Mey, ministre camerounais de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire et Ousmane Dione, vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
Leurs discussions ont porté sur l’évolution du rôle des banques multilatérales de développement (BMD) face aux défis complexes auxquels sont confrontés les pays du Sud. « Nous vivons dans un monde où les défis sont énormes, un monde qui évolue rapidement et qui nécessitera une nouvelle approche », a déclaré M. Adesina.
Il a souligné l’engagement de la BAD en faveur de ses priorités transformatrices, les « High 5 » — Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie, Nourrir l’Afrique, Industrialiser l’Afrique, Intégrer l’Afrique, Améliorer la qualité de vie des populations en Afrique — qui sont étroitement alignées sur les Objectifs de développement durable et sur l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Akinwumi Adesina a indiqué qu’une étude indépendante menée par le Programme des Nations unies pour le développement a conclu que « si l’Afrique parvient à atteindre ces « High 5 », elle aura réalisé 90 % de l’ensemble des Objectifs de développement durable et de l’Agenda 2063. »
Il a révélé que lors de la finalisation de la Stratégie décennale 2024-2033 du Groupe de la Banque, qui a été récemment approuvée, les pays membres ont massivement appuyé la poursuite des « High 5 ».
Le président de la BAD a souligné l’importance cruciale d’augmenter le financement concessionnel pour les pays à faible revenu, en particulier en Afrique. La part de la dette commerciale de l’Afrique est passée de 17 % à 44 % entre 2000 et 2024.
Adesina a plaidé en particulier pour un triplement des ressources du Fonds africain de développement, le guichet de financement concessionnel du Groupe de la Banque, pour atteindre au moins 25 milliards de dollars lors de son prochain cycle triennal de reconstitution de ses ressources.
Le symposium a réaffirmé l’urgence de remodeler l’avenir du financement du développement, en veillant à ce que les banques multilatérales de développement restent des catalyseurs indispensables du progrès et de la prospérité durables dans les pays du Sud.