Johannesburg, 30/11/2022 -(MAP)- Une commission indépendante a donné, mercredi, le feu vert au Parlement sud-africain pour ouvrir un débat sur la destitution du président Cyril Ramaphosa, suite aux accusations criminelles portées contre lui dans le cadre de l’affaire de « farmgate ».
Le panel constitué de trois membres et présidé par l’ancien juge en chef Sandile Ngcobo, a évalué dans un rapport remis à la présidente de l’Assemblée nationale si Ramaphosa avait violé son serment d’office en relation avec la prétendue dissimulation d’un vol de millions de dollars en devise dans sa ferme Phala Phala dans la province du Limpopo (nord-est).
« Nous pensons que le Président a un dossier à répondre sur l’origine de la devise étrangère qui a été volée, ainsi que sur la transaction sous-jacente (concernant la vente du gibier de la ferme, NDLR) », indique le rapport du panel publié mercredi soir.
Il ajoute qu’ »il y a des considérations importantes qui nous laissent un doute substantiel quant à savoir si la devise étrangère volée est effectivement le produit de la vente. »
« Il s’agit d’une affaire très grave qui, si elle est établie, constitue selon l’article 96 de la Constitution et de la Loi sur la prévention et la lutte contre la corruption (PRECCA) une violation et une faute graves », averti le rapport .
Le panel indépendant a été nommé après qu’une motion de censure ait été déposée par le chef parti du Mouvement de transformation africaine (ATM), Vuyo Zungula. La requête accusait Ramaphosa d’avoir enfreint la loi en effectuant un travail rémunéré en dehors de ses fonctions, en omettant de signaler le cambriolage à la police et en ordonnant à son chef de la sécurité, Wally Rhoode, d’enquêter sur le crime de manière clandestine.
À cet égard, le panel a souligné qu’il y avait également des preuves prima facie que Ramaphosa avait sollicité l’aide de son homologue namibien pour retrouver les suspects du cambriolage et que M. Rhoode s’est rendu dans le pays voisin pour poursuivre les enquêtes.
La présidence a réagi à la publication de ces conclusions en soulignant qu’elles « requièrent une lecture attentive et une considération appropriée dans l’intérêt de la stabilité du gouvernement et du pays ».
C’est donc la première fois qu’un panel indépendant est nommé pour évaluer de telles preuves, ce qui pourrait marquer un tournant décisif dans l’avenir politique du chef de l’État qui brigue un deuxième mandat à la tête du Congrès National Africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud depuis 1994.