Casablanca, 09/10/2024 (MAP) – La culture d’innovation et la formation constituent des atouts essentiels pour le développement et la rétention des talents digitaux au Maroc, ont affirmé, mercredi à Casablanca, les participants à un panel organisé dans le cadre de la 6ème édition de l’African Digital Summit.
Intervenant lors de ce panel placé sous le thème « Augmented Talents : How to Prepare Future Digital Talents in Morocco », Salma Hamdouch, directrice marketing et communication chez Les Eaux minérales d’Oulmès, a souligné l’importance de la composante humaine dans la transformation digitale, qui dépasse largement les infrastructures technologiques.
Selon elle, un manager en marketing digital doit allier des compétences fonctionnelles (outils, e-commerce, métriques, etc.) à la construction de marque (brand building), et naviguer entre l’analyse technique et la création de contenu pertinent, tout en faisant preuve d’agilité dans la gestion de projets et dans l’exercice de ses compétences managériales.
Ainsi, face à la pénurie de talents disposant de cette double compétence, Mme Hamdouch a mis en avant le rôle important de la formation continue et du recrutement de profils possédant certaines compétences, ainsi que leur développement à travers des programmes de formation adaptés.
Elle a également mis l’accent sur la pertinence de la culture du « test and learn », qui nécessite de surmonter les obstacles liés à la prise de risque et à l’acceptation de l’échec, tout en préconisant des allocations budgétaires adaptées et des collaborations avec des startups ainsi que l’intégration de jeunes talents pour favoriser l’innovation.
Pour sa part, Fatima Zahra Chraibi, conseillère auprès du ministère de la Transition Numérique et de la Réforme de l’Administration, a passé en revue la stratégie de développement des talents digitaux au Maroc, qui s’inscrit dans le cadre de la vision Maroc Digital 2030, dont l’objectif est de faire du Royaume un véritable hub digital, moteur du développement socio-économique.
Cette stratégie repose sur deux axes majeurs, à savoir la digitalisation des services publics et le développement de l’économie numérique, a rappelé cette experte en développement des talents numériques, précisant que les mesures concrètes prises pour former 100.000 jeunes talents d’ici 2030 incluent la formation initiale dans les universités avec une attention particulière à l’adaptation des cursus aux besoins du marché, ainsi que la formation des formateurs et le soutien à la recherche et développement dans le domaine digital.
De son côté, Othman Benayad, directeur général de Publicis Group, a mis en relief les défis auxquels les agences sont confrontées en matière de recrutement dans le secteur digital, précisant que celles-ci peinent à trouver des profils adéquats pour répondre aux exigences du marché.
Il a aussi noté que cette difficulté est amplifiée par l’évolution rapide des technologies, le temps nécessaire pour former des talents spécialisés ne correspondant plus à la vitesse des changements technologiques.
Évoquant la saturation du marché digital, M. Benayad a fait remarquer que la demande pour des profils hautement spécialisés dépasse l’offre disponible, limitant ainsi la capacité des agences à innover, précisant que les contraintes financières restreignent les investissements dans le recrutement de profils spécialisés, ce qui, in fine, réduit l’innovation et la créativité des agences.
Placé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, l’African Digital Summit vise à rapprocher les acteurs du secteur digital à travers le continent, tout en explorant les opportunités et défis posés par l’intégration de l’intelligence artificielle.
Depuis son lancement en 2014 par le Groupement des Annonceurs du Maroc (GAM), ce sommet est devenu une véritable plateforme d’échange et de networking, réunissant marques, annonceurs et startups, pour une immersion complète dans les dernières tendances du digital.