Johannesburg, 31/12/2024 (MAP) – Des centaines de mineurs illégaux, bloqués depuis deux mois dans la mine d’or de Stilfontein, dans le Nord-ouest de l’Afrique du Sud, ont recours au cannibalisme, étant obligés de se nourrir des cadavres de leurs collègues décédés pour survivre, a indiqué mardi un groupe de défense des droits de l’homme.
Une requête déposée par le groupe des communautés affectées par l’exploitation minière auprès de la Cour constitutionnelle détaille les conditions de vie désastreuses de centaines de mineurs illégaux qui se trouvent toujours bloqués dans la mine d’or.
«Les derniers rapports des mineurs bloqués sous terre indiquent que la situation s’est encore détériorée au point que certains mineurs ont dû se nourrir de la chair de ceux qui ont fini par mourir de faim», peut-on lire dans le rapport, qui précise que d’autres corps sont encore présents sous terre.
Certains mineurs sont morts et beaucoup d’autres ont pu quitter la mine, où certains tunnels ont été bloqués par la police pour forcer les mineurs illégaux, appelés Zama Zama, à remonter à la surface. La mine d’or atteint jusqu’à 2 km de profondeur.
Le groupe de pression estime que le refus de l’État de secourir les mineurs contrevenait à son mandat légal. «Des centaines de personnes restent bloquées et sont confrontées à la famine et à une mort imminente», a-t-il mis en garde.
Il relève également que le refus de secourir les mineurs bloqués pendant des mois témoigne d’un état d’anarchie ou d’une atteinte délibérée à la loi par les personnes qui devraient la faire respecter. Des mineurs pris au piège ont été reconnus coupables et condamnés à mort par la police, sans aucun recours aux principes constitutionnels qui devraient sous-tendre leurs actions, déplore le groupe.
Neuf corps de mineurs illégaux ont jusqu’à présent été ramenés à la surface de la mine de Stilfontein. «Les cadavres ont commencé à s’accumuler sous terre alors que la faim et la déshydratation font des ravages parmi les mineurs illégaux», ont déclaré des mineurs qui ont refait surface.
Les mineurs, qui travaillent sous terre depuis des mois, ont dû faire face à un grave manque de nourriture et d’eau après que la police a bloqué les approvisionnements pour tenter de les forcer à sortir.
De nombreux zama zamas ont refusé de remonter par crainte d’être arrêtés après les opérations policières dans la région.