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Afrique du Sud: La controverse s’intensifie au sujet de la réforme foncière


Par Abdelghani AOUIFIA-.

Rabat, 10/10/2018 (MAP)- Présentée comme solution pour corriger les inégalités commises à l’égard de la majorité Noire d’Afrique du Sud, la réforme foncière ne cesse de susciter une large controverse dans ce pays, menaçant une paix sociale fragilisée par une profonde crise économique.
Le président Cyril Ramaphosa, qui peine à remettre l’économie agonisante sur les rails d’une croissance crédible, se trouve dans une situation de plus en plus inconfortable avec la montée de la grogne contre son projet de réforme, en particulier dans les rangs du très puissant groupe ethnique, la nation zouloue.
Goodwill Zwelithini, roi de ce groupe, s’est attiré les feux de la rampe, lundi dernier, quand il est monté au créneau pour demander à Ramaphosa d’exclure officiellement les terres sous son contrôle de son projet de réforme en discussion au sein du parti de l’African National Congress (ANC, au pouvoir depuis 1994).
Ce chef tribal, dont l’autorité s’étend sur 12 millions de sujets en Afrique du Sud et dans les pays limitrophes, exige un accord signé pour protéger les terres de sa nation, un territoire de la taille d’un pays comme la Belgique.
«Le président (Ramaphosa) doit venir ici pour me dire, à moi et à la nation zouloue, que le pays des Zoulous ne sera pas touché par la réforme agraire», a déclaré le roi, qui contrôle 2,8 millions d’hectares dans le cadre d’une entité appelée Ingonyama Trust.
Mardi, la tension a pris une nouvelle tournure avec la décision du roi zoulou de brandir la carte des élections pour augmenter les pressions sur l’ANC afin de l’amener à exclure ses terres de la réforme.
«Quiconque veut être élu par notre peuple doit venir s’agenouiller ici et s’engager à ne jamais toucher notre terre», a déclaré le chef zoulou, qui contrôle des millions d’électeurs dans l’importante province du Kwazulu Natal.
D’autres leaders traditionnels ont également demandé à l’ANC de ne pas saper leur autorité sur les 13 pc du territoire sud-africain qu’ils dirigent. Une grande partie de ces terres regorgent de riches mines notamment de platine.
Dans une démarche visant à maintenir les pressions à leur plus haut degré, le roi Zwelithini a signé un accord avec AfriForum, un groupe de nationalistes Afrikaans qui s’oppose farouchement au plan de réforme foncière. En théorie, l’accord porte sur le développement des vastes terres que le chef zoulou contrôle.
Ces développements interviennent au moment où l’ANC se prépare à introduire un amendement de la Constitution visant à permettre des expropriations sans compensation.
Il s’agit d’une question lancinante depuis 1994, date de la fin officielle du régime de la ségrégation raciale. Cependant, le débat a été rendu plus compliqué par une situation sociale devenue explosive sous l’effet d’une crise économique qui s’enlise.
Aujourd’hui, plus d’un quart de siècle après l’avènement de la démocratie en Afrique du Sud, les inégalités restent non seulement réelles mais s’aggravent, selon certaines analyses.
En dépit de la tension, le président Ramaphosa s’attache à son projet, mettant en garde contre la persistance des inégalités dans le pays.
Selon lui, la persistance de ces inégalités s’apparente à une guerre. «La paix n’est pas possible dans un monde caractérisé par l’inégalité et aucune société ne peut être en paix si tous ses citoyens ne jouissent pas des mêmes droits», a-t-il dit, lors de la conférence annuelle Desmond Tutu de la paix, tenue le weekend dernier.
«En tant que Sud-Africains, nous savons que la paix ne consiste pas simplement en l’absence de guerre, mais également en l’absence d’injustice», a-t-il poursuivi.
Les chiffres corroborent les inquiétudes du chef d’Etat sud-africain. La minorité blanche qui représente 8 pc d’une population globale d’environ 56 millions d’habitants, possède 72 pc des fermes, alors que les Noirs, qui comptent pour 80 pc de la population n’en possèdent encore que 4 pc seulement.
Les différentes analyses émanant des grands think-tanks estiment que cette injustice représente un des plus importants freins à la croissance que Ramaphosa veut redynamiser.

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