Johannesburg, 25/01/2023 -(MAP)- La corruption et la criminalité sont ancrées au sein de la compagnie d’électricité publique sud-africaine « Eskom », causant des délestages électriques qui plongent le pays dans l’obscurité, a indiqué mercredi le directeur général de l’entité étatique, Andre de Ruyter.
« La criminalité est assez bien organisée et profondément enracinée au sein de la compagnie, ce qui rend son redressement une tâche très difficile », a déclaré M. De Ruyter lors de la présentation de son bilan devant la Commission permanente des comptes publics du Parlement (Scopa).
L’Afrique du Sud est confrontée à une crise énergétique paralysante qui dure depuis plus d’une décennie. Et pour cause, le vieillissement des unités de production d’électricité, tombant en panne de manière récurrente.
Un autre problème de taille d’Eskom réside dans le sabotage de ses infrastructures et le pillage de ses ressources par des gangs criminels organisés.
À cet égard, M. De Ruyter a souligné que la compagnie a plaidé depuis longtemps pour une application accrue de la loi, une meilleure collecte des renseignements et une plus grande assistance des forces de l’ordre dans la protection de l’entreprise.
Exprimant sa déception face à l’incapacité de la police à intervenir, il a noté que la compagnie a été obligée d’approcher des entreprises privées pour mener une opération de renseignement afin de recueillir des informations sur la criminalité et la corruption qui la gangrènent.
La Force de défense nationale sud-africaine (SANDF) a annoncé récemment avoir déployé quelque 200 soldats dans les différentes régions du pays pour protéger les centrales électriques d’un « danger imminent ».
Selon les observateurs, le sabotage et le pillage des infrastructures électriques en Afrique du Sud causent à l’économie des dommages estimés à des milliards de dollars par an et contribuent à l’aggravation de la crise de l’électricité qui plombe le pays depuis plusieurs années.
L’année 2022 est sans conteste celle où cette crise a atteint son pic. Les coupures de courant imposées par Eskom n’ont jamais été aussi intenses, plongeant la nation arc-en-ciel dans le noir.
L’approvisionnement du pays en électricité n’a cessé de se détériorer depuis l’hiver dernier (mai-octobre), Eskom ayant décidé de passer aux niveaux supérieurs de délestages électriques, appelés « loadsheddings », après les nombreuses pannes qui ont plombé sa capacité de production