Johannesburg, 16/01/2019 (MAP)- La crise qui frappe actuellement le Zimbabwe représente un appel à l’éveil à l’adresse de l’Afrique du Sud, qui souffrent de graves déficits sociaux, a estimé Mmusi Maimane, chef du parti de l’Alliance Démocratique (DA), principale formation d’opposition.
La crise au Zimbabwe est un message fort que les mouvements de libération ne sont pas capables de répondre aux défis actuels, a dit Maimane lors d’une rencontre mardi soir au Press Club du Cap (sud de l’Afrique du Sud).
Le dirigeant de la DA a formulé des critiques acerbes à l’égard de ce qu’il a qualifié d’«échec» du parti de l’African National Congress (ANC, au pouvoir depuis 1994) de régler les problèmes dont souffre le pays, notamment le chômage, les inégalités, la pauvreté, la criminalité et les troubles sociaux.
En effet, plus de deux décennies après la fin du régime de la ségrégation raciale, l’Afrique du Sud souffre toujours des disparités sociales les plus élevées au monde. Le pays est également décimé par un chômage qui frappe officiellement plus de 27 pc de la population active et une pauvreté plombant plus de la moitié d’une population d’environ 56 millions d’âmes. La criminalité demeure aussi l’une des plus élevées au monde, avec plus de 50 meurtres commis par jour.
«Dans le cadre du débat engagé au sujet de notre trajectoire d’avenir, la situation au Zimbabwe doit nous interpeller», a dit Maimane.
Le Zimbabwe, qui fait face à sa pire crise économique et sociale, est le théâtre d’émeutes violentes, qui ont éclaté suite à une décision du gouvernement d’augmenter les prix du carburant.
Selon le chef de la DA sud-africaine, cette crise illustre l’échec des mouvements de libération, qui ont pris le pouvoir dans certains pays.
Ces mouvements ont échoué dans leur rôle de gouvernement, a-t-il estimé, ajoutant qu’en dépit de leurs échecs, les mouvements de libération «tentent de convaincre les électeurs qu’ils ont besoin d’être libérés de quelqu’un et de quelque chose».
«Ils (les mouvements de libération) créent des ennemies imaginaires et s’engagent dans des guerres imaginaires», a martelé Maimane, soulignant que «les discours, les idéologies et les idées de ces mouvements sont depuis longtemps dépassés».
AO