Johannesburg, 18/10/2023 -(MAP)- L’inflation en Afrique du Sud a augmenté à 5,4 % en septembre contre 4,8 % en août, s’éloignant encore du point médian de la fourchette cible de la Banque centrale, ce qui fait craindre aux consommateurs une nouvelle hausse des taux d’intérêt.
Réagissant aux nouveaux chiffres sur l’inflation publiés mercredi par l’Agence gouvernementale des statistiques (StatsSA), l’économiste Yvonne Mhango a souligné que le taux d’inflation a été supérieure aux prévisions de 5,2 % annoncées par l’agence Bloomberg, qui ont sous-estimé la hausse des prix de l’énergie.
« Cette forte reprise de l’inflation, par rapport à 4,8 % en août, signifie qu’une nouvelle hausse du taux directeur de la banque de réserve n’est pas à exclure », a ajouté l’Agence.
Même son de cloche chez le groupe de recherche économique Oxford Economics Africa, qui a estimé que l’accélération de l’inflation globale dans le pays augmente les perspectives d’un nouveau resserrement de la politique monétaire.
« La Banque de réserve sud-africaine (SARB) ne devrait pas abaisser son taux directeur de sitôt, car l’inflation s’éloigne du point médian de la fourchette cible de l’institution », précise-t-on.
Pour sa part, Frank Blackmore, économiste principal chez KPM, a relevé que « le taux directeur de la banque centrale restera élevé plus longtemps, la probabilité d’un sursis des taux d’intérêt lors de la réunion du comité monétaire prévue en novembre dépendra largement des chiffres de l’inflation d’octobre.
La SARB, qui a maintenu ses taux d’intérêt à 8,25 % lors de sa dernière réunion de politique monétaire en septembre, envisage d’ancrer l’inflation autour du point médian de sa fourchette cible de 3 % à 6 %.
Dans sa revue semestrielle de la politique monétaire publiée mardi, la SARB a déclaré que même si l’inflation était revenue dans sa fourchette cible, elle ne s’était toujours pas stabilisée autour du point médian de 4,5% de manière convaincante et durable.
Elle a expliqué qu’ »un certain nombre de risques mondiaux et nationaux qui pèsent sur les perspectives d’inflation restent élevés et peu d’entre eux semblent susceptibles de se dissiper dans un avenir proche ».
Ces risques incluent les conditions météorologiques induites par le phénomène climatique d’El Niño, les restrictions sur les exportations de céréales imposées par les principaux producteurs tels que l’Inde et les coupures d’électricité persistantes qui contribuent à faire monter les prix des denrées alimentaires, a-t-elle précisé.