Johannesburg, 14/09/2023 -(MAP)- Le Trésor national sud-africain a averti, jeudi, que des coupes dans les dépenses pourraient être nécessaires pour contrer la baisse des recettes et un déficit budgétaire plus important que prévu.
Les pressions budgétaires ont été aggravées par les appels lancés au gouvernement pour qu’il prolonge une allocation sociale mensuelle de 350 rands introduite en 2020, suite à la pandémie de Covid-19.
Cette semaine, le Trésor national a proposé d’introduire un nouvel objectif budgétaire dans le cadre des mesures visant à contenir la hausse de la dette et à restaurer la crédibilité budgétaire du pays.
Pour de nombreux économistes, réduire les dépenses sera une tâche difficile pour le Congrès National Africain (ANC au pouvoir), étant donné qu’il doit se présenter aux élections l’année prochaine et que les sondages d’opinion montrent qu’il risque de perdre sa majorité nationale pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 1994.
Les données publiées par la banque centrale en juin ont montré que le Trésor n’avait pas atteint son objectif de réaliser un excédent budgétaire primaire au cours de l’exercice 2022-23.
Le Trésor estime que pour retrouver sa crédibilité budgétaire à long terme, l’Afrique du Sud se doit d’adopter des règles budgétaires, qui incluent des points d’ancrage tels qu’un plafond de la dette ou un objectif de solde primaire et des processus budgétaires plus solides, comme l’évaluation du coût du cycle de vie des projets d’investissement.
«Les règles, qui devraient de préférence être légiférées, devraient être fixées conformément à un objectif souhaité et inclure un mécanisme que le gouvernement peut contrôler», souligne le Trésor national. Il a, à cet égard, mis en garde que les changements proposés ne constituaient pas une panacée aux problèmes du pays et que le gouvernement devra néanmoins maintenir le cap lorsqu’il s’agira de garantir «un cadre macroéconomique clair et stable et une mise en œuvre plus rapide et plus décisive des réformes économique».
Parmi les autres propositions avancées par le Trésor figurent l’augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée de 2 %, la suppression de programmes, la réduction ou la fusion de certains départements gouvernementaux et d’entreprises publiques, la gestion de la masse salariale du secteur public et la réforme du prélèvement pour le développement des compétences.