Johannesburg, 02/09/2024 -(MAP)- Les partis politiques sud-africains se sont dits, lundi, préoccupés par l’augmentation « inquiétante » des crimes violents en Afrique du Sud, certains les qualifiant de «bain de sang».
Quelque 6.198 meurtres et 9 000 viols ont été recensés entre avril et juin de cette année en Afrique du Sud, des chiffres alarmants qui attisent le sentiment d’insécurité dans ce pays d’Afrique australe, selon le ministère de la Police.
«Les crimes contre les femmes et les enfants demeurent également une préoccupation sérieuse», ont souligné des dirigeants de partis politiques dans des déclarations à la presse, en réaction à la publication des statistiques trimestrielles sur la criminalité dans le pays.
Les statistiques montrent que 966 femmes ont été assassinées au cours de la même période, soit une augmentation de 7,9 %, alors que plus de 13 000 femmes ont été victimes d’agressions avec l’intention de causer des lésions corporelles graves. 314 enfants ont également été tués au cours de cette période, précise-t-on.
Commentant ces chiffres macabres, le Secrétaire général du parti Good, Brett Herron, a déclaré que les statistiques «dressent une fois de plus un tableau horrible de ce que c’est que d’être une femme en Afrique du Sud», tout en appelant à davantage de financement et d’actions pour lutter contre ce fléau.
Pour sa part, le porte-parole de l’Action Démocratique, Ian Cameron, a décrit ces chiffres comme «un bain de sang».
«Il est extrêmement inquiétant de voir le bain de sang dans lequel tant de Sud-africains doivent essayer de survivre chaque jour», a-t-il déploré.
Des experts estiment que des mesures urgentes doivent être prises si l’Afrique du Sud veut trouver un moyen d’enrayer le fléau de la criminalité. Ils appellent à des réformes urgentes face à la montée en flèche du taux de criminalité, citant des stratégies policières inefficaces et des ressources inadéquates.
Gareth Newham, de l’Institut des études de sécurité (ISS) a déclaré que cette année a été la pire en termes de criminalité, notamment en termes de crimes violents. «C’est inquiétant car cela indique que la police n’a pas été en mesure d’adapter ou d’améliorer ses opérations, ses renseignements et ses enquêtes», a-t-il dit.
L’expert a expliqué que les systèmes au sein de la police sont faibles et incapables de répondre aux défis de la criminalité auxquels les Sud-africains sont confrontés. «Ces tendances persistantes ne sont qu’un reflet des problèmes de capacité profondément enracinés auxquels notre police est confrontée dans différentes communautés», relève M. Newham.
Lors d’une conférence de presse, le ministre de la Police, Senzo Mchunu, a déclaré que la criminalité constitue l’un des défis les plus graves auxquels est confronté le pays.
L’Afrique du Sud est l’un des pays les plus dangereux au monde. La criminalité continue de s’y aggraver, avec un taux de meurtres, attaques à main armée, enlèvements, viols et autres crimes supérieur à la majorité des autres pays du monde