Johannesburg, 19/09/2023 -(MAP)- Le principal parti d’opposition en Afrique du Sud, l’Alliance démocratique (DA), a plaidé, mardi, pour la création d’un organisme anti-corruption indépendant de l’Autorité nationale des poursuites (NPA), afin d’éviter le retour du phénomène de la «capture de l’État» qui avait marqué l’ère de l’ancien Président Jacob Zuma.
Lors d’une session de questions orales au Parlement, la députée de la DA Glynnis Breytenbach a déclaré que l’Afrique du Sud avait «appris une leçon très coûteuse» sur l’indépendance de la NPA par rapport au gouvernement durant la dernière décennie qui a été marquée par une une corruption généralisée à cause de la «capture de l’État».
«Nous avons tous vu ce qui se passe lorsque le directeur de la NPA est capturé. Nous ne voulons pas retourner à cette situation et répéter les mêmes erreurs», a-t-elle mis en garde.
Elle a rappelé, à cet égard, que les institutions de l’État ont été fragilisées et disloquées pendant de longues années, afin de faciliter le détournement des fonds du contribuable au profit de certains responsables et d’acteurs du secteur privé.
Ainsi, Mme Breytenbach a estimé que l’agence anti-corruption devrait être complètement indépendante afin de garantir une mise en œuvre effective des enquêtes et des poursuites contre les responsables impliqués dans des affaires de corruption.
Pour sa part, le député du Congrès national africain (ANC au pouvoir), Qubudile Dyantyi, a déploré qu’aucun calendrier n’ait été prévu pour la création de l’Agence anti-corruption sud-africaine.
De son côté, le directeur général adjoint du ministère de la Justice, Kalay Pillay, a souligné que les études comparatives visant à concevoir un modèle sud-africain d’une agence anti-corruption sont terminées. En revanche, il a noté que des changements législatifs seraient nécessaires pour répondre aux préoccupations concernant l’indépendance de la NPA par rapport au ministre de la Justice.
Dans un rapport de 5.000 pages, la Commission judiciaire d’enquête sur la capture d’État a révélé en 2022 comment presque tous les bras de l’État ont été étouffés et laissés en faillite par les dirigeants de l’ANC, qui gouverne le pays depuis la fin du régime de la minorité blanche en 1994.
Le rapport souligne ainsi que la corruption était devenue systémique dans toutes les administrations de l’État et impliquait de hauts responsables de l’ANC, dont l’ex-président Jacob Zuma.