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Afrique du Sud: Pour ses 113 ans, l’ANC toujours hanté par son revers électoral


  8 Janvier      7        Politique (27535),

 

Johannesburg, 08/01/2025 (MAP) – Le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud depuis la fin du régime ségrégationniste de l’apartheid en 1994, célèbre, ce mercredi, son 113è anniversaire, dans un contexte d’incertitude sur son avenir politique après son déclin électoral.

Les résultats des élections générales du 29 mai 2024 dressent un sombre tableau de la désillusion croissante des électeurs de l’ANC, qui a connu sa pire performance électorale à ce jour, perdant, pour la première fois depuis 30 ans, le contrôle exclusif de trois provinces et sa majorité au Parlement en n’obtenant que 40% des suffrages exprimés.

Affaibli lors de ce scrutin, l’ANC était contraint de nouer des alliances avec neuf autres partis politiques d’obédiences différentes pour former un gouvernement de coalition. Ce fut un tournant qui allait remodeler la politique sud-africaine.

Force est de constater que depuis les élections de 1994, l’ANC a été confronté à une série de revers électoraux. Il a d’abord perdu le Cap au profit du principal parti de l’opposition «l’Alliance démocratique» (DA) en 2006, puis le Cap occidental au profit du même parti politique trois ans plus tard.

En 2016, le parti historique a perdu le contrôle des trois métropoles du Gauteng, alors qu’en 2024, il a perdu sa majorité dans les principales provinces du KwaZulu-Natal, du Cap Nord et du Gauteng qui comprend les villes de Pretoria et Johannesburg.

De l’avis de nombreux analystes, le parti devrait profiter du rassemblement prévu au stade Mandela Park, au Cap, pour réfléchir attentivement à la manière dont il peut retrouver sa gloire d’antan.

-. L’ANC est-il capable d’inverser sa trajectoire descendante ?

Dans une déclaration à la MAP, l’analyste politique Goodenough Mashego a indiqué qu’à l’heure où le parti historique célèbre son 113e anniversaire, il doit rassurer ses partisans sur sa capacité à inverser sa trajectoire descendante. «Le parti vient de connaître le 29 mai sa pire performance électorale et ce sera donc une période d’introspection», a-t-il souligné, notant que l’ANC se doit de prouver, à travers des actions, qu’il peut regagner du soutien pour rester le parti dominant de la politique sud-africaine.

M. Mashego a de même déclaré que la volonté de l’ANC de retrouver son ancienne gloire sera testée lors des élections locales de 2026.

Un autre analyste, Dirk Kotze, croit savoir que les revers électoraux de l’ANC devraient figurer en bonne place des discussions accompagnant ces célébrations. «L’ANC doit d’abord fournir une justification claire à sa décision de former un gouvernement d’unité nationale», a-t-il confié à la MAP, arguant que l’alliance du parti historique avec son dauphin de toujours et principal parti de l’opposition, l’Alliance démocratique, a suscité un profond malaise au sein de la classe politique, y compris au sein de l’ANC lui-même.

En effet, plusieurs alliés historiques de l’ANC, dont le parti communiste sud-africain «SACP», se sont opposés à la proximité de l’ANC avec la DA. Ils préféraient que le Congrès National Africain coopère plutôt avec les Combattants pour la liberté économique «EFF» et d’autres partis noirs de la gauche.

Comme mesure de rétorsion, le SACP a même décidé, lors de son congrès de décembre dernier, de participer aux élections locales de 2026 séparément de l’ANC.

Mis en place sans consultation populaire ni sensibilisation des électeurs, le gouvernement de coalition a propulsé l’Alliance démocratique, l’ennemi idéologique de l’ANC, dans les couloirs du pouvoir. De nombreux membres du parti, qui ont résisté à cette coalition ANC-DA, ont été obligés d’avaler la pilule amère.

-. Un déclin dû à des facteurs politiques, économiques et sociaux

Mais, la chute du Congrès National Africain n’est pas que d’ordre politique. Elle s’explique surtout par des facteurs économiques et sociaux : un taux de chômage record (33%), une criminalité rampante, une corruption endémique, la capture de l’Etat durant les deux mandats de l’ex-président Jacob Zuma, des délestages électriques et des inégalités criardes.

L’approche hésitante du parti en matière de transformation économique n’a pas permis d’assurer la libération économique des Noirs et encore moins de relever le «triple défi» qu’il avait identifié comme crucial.

Déjà en 2015, le Secrétaire général de l’époque, Gwede Mantashe, aujourd’hui président national du parti, avait diagnostiqué que «les étalages grossiers de richesse et d’arrogance font partie des problèmes auxquels l’ANC est confronté», soulignant la «distance sociale croissante entre les dirigeants et le peuple» qu’ils sont censés servir.

Près d’une décennie plus tard, ce «fossé social» s’est manifesté de manière encore flagrante dans les urnes. Le résultat n’était pas seulement une distanciation sociale créée par les électeurs, mais bien un divorce à part entière, un «bain de sang politique».

Décidément, face à sa chute libre et la perte de confiance de ses partisans, l’ANC semble ne plus avoir le choix, alors que la trajectoire électorale pointe vers une tendance à la baisse. Le renouveau et la transformation du parti de Nelson Mandela, dont le Président Cyril Ramaphosa s’est toujours vanté, deviennent une nécessité absolue.

Dès lors, le 113è anniversaire de l’ANC n’est pas seulement un énième rituel politique, mais un moment décisif pour le parti historique et pour de nombreux Sud-africains en quête d’un avenir meilleur.

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