MAP ARC33 : Nécessité de renforcer la coopération africaine pour développer une agriculture durable MAP CAN de futsal: « La finale sera difficile face à l’Angola qui va jouer sans pression » (Hicham Dguig) MAP Transformation rurale inclusive en Afrique : Focus sur le rôle de la mécanisation et de la numérisation (Table ronde) MAP Le Maroc, invité d’honneur de la Semaine des Géomètres Experts du Mali MAP Le Togo adopte une nouvelle Constitution AIP MASA 2024 : la CEDEAO octroie deux prix pour encourager la créativité artistique de la jeunesse dans l’espace régional AIP Wêrê wêrê Liking invite les acteurs de théâtre africains à jouer en Amérique Latine AIP L’Africa sport d’Abidjan bat ISCA (1-0) et prend une bonne option pour la ligue 1 APS SENEGAL-SPORT / Les qualités d’un sportif de haut niveau au menu d’une conférence à Saint-Louis APS SENEGAL-COLLECTIVITES-CRISE / Les travailleurs invités à faire des propositions soutenables de résolution de la crise (ministre)

Afrique du Sud : Tollé à cause des attaques de pitbulls


  1 Décembre      48        Société (45067),

 

Johannesburg, 01/12/2022 -(MAP)- Les attaques meurtrières de pitbulls ont suscité ces dernières semaines une vive inquiétude et un tollé en Afrique du Sud. Plusieurs ONG en appellent au gouvernement pour arrêter les massacres et interdire l’élevage de ces chiens féroces.

Plusieurs incidents ont été rapportés ces derniers temps dans différentes régions du pays où des enfants et même des adultes ont été cruellement mutilés et tués par des pitbulls, une espèce de chiens dotée d’une forte musculature et d’un air très vif et agressif.

La vague d’émotion qui a accompagné ces drames a poussé de nombreux Sud-africains à exiger une interdiction pure et simple de l’élevage de cette espèce comme animal de compagnie.

Dans la foulée de ces appels incessants, la Fondation Sizwe Kupelo, qui s’active dans le domaine de la protection des droits des enfants, a lancé une pétition en ligne exhortant le gouvernement à agir vite pour interdire les pitbulls comme animaux domestiques, afin «d’empêcher de nouvelles attaques et des morts inutiles».

Signée en quelques semaines par plus de 120.000 personnes, cette pétition n’appelle pas en fait à tuer ces chiens, mais plutôt de castrer les mâles et stériliser les femelles pour empêcher toute nouvelle reproduction.

La fondation réclame également que l’élevage d’autres races fortes comme le rottweiler, le berger allemand et le boerboel soit strictement réglementé, alors que les propriétaires de ces chiens doivent suivre une formation de base avant de pouvoir les garder.

Suite à ces incidents regrettables, de nombreux Sud-africains ont pointé du doigt l’absence d’une réaction rapide de la part du gouvernement pour arrêter les drames causés par ces animaux imprévisibles.

«Chaque année, des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants sont tués dans des attaques de pitbulls enragés, alors que ceux qui survivent restent mutilés et défigurés à jamais», notent-ils.

Ils ont alors appelé les autorités à emboîter le pas à des pays comme la Finlande, le Danemark, le Royaume-Uni, le Portugal et la Russie qui ont, soit interdit complètement, soit imposé des restrictions sévères sur la possession ou l’importation de cette race de chiens.

Cependant, d’autres encore se sont opposés à ces appels d’interdiction jugés «inutiles». Le porte-parole de la Fédération sud-africaine de pitbulls, Lehanda Rheeder, a déclaré que cette décision n’aura pas l’impact escompté.

Il a préconisé que le gouvernement doit, en revanche, appliquer des lois sur la possession, l’élevage et le sauvetage de tout chien de race puissante, y compris le pitbull terrier, arguant que le caractère agressif de ces chiens provient souvent du traitement violent qu’ils reçoivent de la part de leurs propriétaires.

«Si vous interdisez la race, vous ne vous débarrasserez pas des combats de chiens. Ce sont les propriétaires qui forgent les instincts agressifs chez ces chiens en les maltraitant, en les privant de nourriture et en les exposant à la violence dès leur jeune âge afin de participer aux combats», a-t-il expliqué.

Les éleveurs de chiens ont pareillement exprimé leurs inquiétudes vis-à-vis des appels croissants à l’interdiction des pitbulls. Thabang, un éleveur basé à Soweto, quartier historique de Johannesburg, estime qu’«il ne devrait pas être puni pour les erreurs commises par d’autres propriétaires de chiens».

Les experts, quant à eux, affirment que les pitbulls sont affamés, enfermés, torturés et drogués pour participer à des combats de chiens où les enjeux financiers sont très élevés et la mort inévitable pour les chiens qui perdent.

Alors que le débat public se poursuit et prend de l’ampleur, des représentants du gouvernement ont rencontré des éleveurs pour essayer de comprendre les raisons de l’exacerbation des attaques meurtrières des pitbulls.

Le porte-parole du ministère de l’Agriculture et du développement rural, Reggie Ngcobo, a indiqué que cette réunion vise à obtenir des informations sur les comportements observés et le type de nourriture donné à ces chiens.

«Nous transmettrons par la suite ces données à nos services vétérinaires, afin qu’ils puissent faire les tests nécessaires et nous donner les preuves scientifiques qui seront utilisées pour déterminer s’il est nécessaire de modifier la législation actuelle», a-t-il poursuivi.

En attendant que le gouvernement mette fin à ces attaques, les propriétaires d’au moins 50 pitbulls ont volontairement remis leurs chiens aux autorités, décidément convaincus que le caractère imprévisible de cette race pose un vrai risque à la sécurité publique.

Ilias Khalafi

Dans la même catégorie