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La Côte d’Ivoire, “sur une bonne lancée” pour l’éradication de la rage (Directeur des services vétérinaires)


  7 Août      54        Santé (15361),

 

Abidjan, 07 août 2022 (AIP)- La Côte d’Ivoire a engagé, depuis 2016, une vaste campagne de sensibilisation doublée d’études scientifiques ayant abouti à une stratégie nationale de lutte contre la rage, une maladie virale qui tue à 100/%.

Interrogé par l’AIP, le Directeur des services vétérinaires du ministère des Ressources animales et halieutiques de Côte d’Ivoire, Dr Kallo Vessaly, fait le point sur l’état des lieux, les réflexions, actions menées, résultats obtenus, difficultés, enjeux et perspectives da la bataille contre la rage en Côte d’ivoire.

Qu’est-ce que la rage et quel est l’état des lieux de sa prégnance en Côte d’Ivoire ?

La rage est une maladie qui se transmet de l’animal à l’homme et vice-versa, dans le cas contraire c’est un homme contaminé qui le transmet à un animal, un cas extrêmement rare.

Un homme qui a le virus perd la forme. S’il mord un animal, il peut le transmettre par sa salive qui contient le virus.

Cette maladie est donc une zoonose, comme on le dit dans notre jargon.

La rage est d’abord un problème sociétal, avec un volet médical et un volet d’engagement de la société. Même si vous avez tous les moyens, le matériel qu’il faut, le nombre de doses, les chiens ne vont pas venir eux-mêmes. Ce sont les hommes qui doivent y amener les chiens. Si les hommes ne comprennent pas l’importance de la vaccination contre la rage, quels que soient les moyens que vous mettrez à disposition, la lutte dépend d’eux même parce que la lutte révèle l’implication de plusieurs secteurs.

Il faut veiller à ce que le chien ne se balade pas, qu’il ait à manger. Quand les chiens sortent pour se balader dans la rue, c’est parce qu’ils ont faim. Ils tournent autour des poubelles, autour des maquis, dans des environnements non appropriés où il peut avoir des restes alimentaires.

A cette occasion, ils ont l’occasion de se rencontrer et de se contaminer entre eux.

La transmission entre chiens peut être réduite si l’environnement est propice, s’il y a un bon niveau sanitaire, un volet environnemental, un volet d’implication des collectivités selon la loi 250 (2005) en matière de toutes compétences, devrait construire les fourrières animales, veiller à l’application de la non divagation des animaux dans l’espace de leur collectivité territoriale.

Lutter contre la rage comprend plusieurs aspects à prendre en compte : la responsabilité dédiée au propriétaire, celle du gestionnaire de la collectivité et l’Etat à travers les secteurs de la santé humaine qui doivent faire des politiques adaptées pour pouvoir éliminer la rage.

Le chien peut vivre jusqu’à 14 ans et cela dépend de la manière dont vous l’entretenez. Les chiens de rue c’est deux ans. Ils se promènent, sont parasités, portent des maladies qui les tuent vite.

Mais quand il est bien traité et bien nourri, il peut atteindre 14 ans. On peut lutter contre la rage si on continue de sensibiliser, d’alerter tout le monde, si on continue de produire des évidences. On pourra alors atteindre les objectifs en couverture, réduire les coûts.

C’est notre travail de techniciens de mettre en place une stratégie nationale et renforcer les capacités des acteurs.

Et qu’a-t-on fait à chaque pallier de cette échelle des niveaux d’intervention ?

On avait, en 2016, des données sanitaires exactes du système de surveillance de la rage au niveau animal et au niveau humain.

Au niveau animal, on a 291 postes en activité sur le plan national. Au niveau de la santé même, c’est l’Institut national d’hygiène publique (INHP) qui est chargé de la surveillance sur toute l’étendue du territoire national. Mais à côté de l’INHP, quand vous faites la maladie, ce sont les services des maladies infectieuses qui font la prise en charge des cas particuliers.

Au niveau des vétérinaires, ce sont les postes pour les cliniques vétérinaires qui font la prise en charge des animaux suspects ou des animaux morts. Quand un animal mord, il est suspecté d’être contaminé par la rage. Pendant 15 jours, s’il sort indemne, ça veut dire que la morsure n’était pas contaminée.

La personne mordue peut arrêter son traitement, de l’un des deux traitements de quatre ou cinq doses.

Si on arrête, cela fait économiser chaque mois 8000 francs, après 15 jours. Si on contacte que le chien est en bon état, on arrête le traitement. Soit, vous avez dépensé 16 000 FCFA, soit 8000 donc vous avez une économie de 16 000 FCFA, sans compter le transport.

Il y avait un système de surveillance qui ne fonctionnait pas très bien dans la communication entre les deux parties. Et puis on ne va pas dans les ménages pour chercher les morsures. Ce sont les malades qui viennent vers nous, dans nos centres, qui sont recensés.

Les chiens qui ont été conduits aux services vétérinaires, eux aussi sont enregistrés dans les données officielles qui représentent un peu le sommet de l’iceberg.

C’est dans notre culture : les gens ne vont pas à l’hôpital pour une morsure de chien. Dans les villages, quand quelqu’un doit faire 80 km, aller en ville, payer le transport, trouver un hébergement, c’est compliqué.

Il y a toutes ces problématiques sociales qui font que les données officielles sont différentes, en Afrique, où les données officielles sont environ de 10 %, loin de la réalité, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de santé (OMS).

Les gens ne sont pas enregistrés et c’est quand c’est grave qu’ils vont à l’hôpital et même les intellectuels sont concernés pour régler cette problématique. C’est tout cela qui a mené à la mise en place du projet GAVI d’élimination de la rage.

Ce projet devait évaluer le fardeau réel de la rage en Côte d’ivoire. Qu’en-est-il de ses résultats ?

Pour estimer le fardeau de la rage, vous devez connaître le nombre de morts de la rage, le nombre de chiens non vaccinés. Vous ne pouvez pas connaître le nombre de chiens morts sans le ministère de la santé, vous ne pouvez pas connaître le nombre de chiens mordeurs sans le ministère des ressources animales.

Vous ne pouvez pas comprendre la perception de la population quand on dit « quelqu’un a la rage », et qu’il y en a qui ne savent pas réellement qu’on ne peut pas soigner la rage.

Il y a des gens qui pensent qu’avec la poudre des poils du chien qu’on brûle, on peut la soigner. La rage tue, on ne peut pas soigner la rage.

C’est pour cela que le service médical vit. C’est un métier multi-pluri-disciplinaire. Vous ne pouvez pas percevoir la rage si vous n’avez pas le nombre de chiens mordeurs, le nombre de victimes et le nombre de morts.

C’est-à-dire le point des collectes elles-mêmes, pour connaître la population. Il faut aller dans les ménages et pour ceux qui parlent mieux avec la population ce sont les sociologues, donc il faut utiliser le sociologue pour collecter des informations dans les ménages. Il faut avoir les vétérinaires pour collecter les informations dans les centres de santé, et les médecins pour collecter les informations auprès des victimes de morsure.

Ces informations ont permis déjà d’estimer les ratios hommes- chiens en Côte d’ivoire. On s’est rendu compte qu’en moyenne il y’a un chien pour 21 personnes, à l’issue d’une enquête dans 8 000 ménages, 4 000 dans le milieu rural et 4 000 dans le milieu urbain. Et on a compris tout de suite qu’on avait 1,5 million de chiens en Côte d’Ivoire.

Ensuite on a réalisé que les chiens du milieu urbain étaient vaccinés à hauteur de 30 % et en milieu rural à moins de 5 % vaccinés. Les chiens ne sont presque pas du tout vaccinés en milieu rural.

Or, pour lutter efficacement contre la rage, il faut un taux de 70 % minimum de la couverture maladie et la plupart des morts sont victimes en milieu rural. Cela explique que leurs chiens ne sont pas vaccinés.

On s’est rendu compte que dans les ménages, il y avait une morsure pour 1000 habitants, donc au lieu du chiffre précédent de 48 000 morsures, selon les enregistrements de l’Institut national d’hygiène publique (INHP), qui ressortent entre 13 000 et 14 000 par an.

Au nveau du nombre de morts humaines, ce ne sont plus 20 par an, mas entre 300 et 500 morts.

Les victimes sont en moyenne des enfants de moins de 14 ans à plus de 50%. Les enfants meurent parce qu’ils sont plus proches des chiens.

Il faut adresser la communication vers les enfants, et les femmes.

Avez-vous évalué le coût de la rage ?

Il y’a une méthode de la Banque mondiale qui permet d’évaluer le coût par rapport au nombre d’années de vie.

Quand vous prenez une victime qui meurt de façon précoce à 14 ans alors que l’espérance de vie est à d’environ 56-60 ans vous voyez le nombre d’années de vie qu’on a perdus alors que c’est quelqu’un qui pouvait être productif pour un pays par rapport au PIB.

En Côte d’ivoire, cela fait une perte de près de 20 milliards par ans, pourtant la lutte contre la rage coûte de deux milliards de FCFA par an.

L’étude nous a permis d’estimer ce qu’il faut vraiment pour la lutte contre la rage : on connaît maintenant le nombre de victimes, on sait en réalité le stock de vaccin qu’il faut commander chaque année.

Les années passées, on pouvait faire des ruptures de stock parce qu’on n’avait pas vraiment estimé combien de chiens il fallait vacciner chaque année.

On sait qu’il faut vacciner au moins un (1) million de chiens pendant cinq ans pour espérer éliminer la rage.

La lutte c’est deux milliards par an contre 19 milliards pour lutter contre la rage en 12 ans c’est à dire de 2018 à 2030 Cela équivaut au prix annuel de la rage et donc si vous faites un ratio de 19 milliards divisés par 2 milliards, cela fait 9,5.

En clair, cela veut dire que pour 1 FCFA investi vous gagnez 9,5 FCFA et donc, au-delà de l’aspect sanitaire, lutter contre la rage est un projet bancable.

Normalement l’argent devra t intéresser certaines personnes parce que si tu investis 1 F tu gagnes 9 F et puis tu sauves 500 enfants chaque année, cela n’a pas de coût.

Ça, ce sont vraiment les acquis de ce projet contre la rage.

Alors, concrètement, que faites-vous ou que faire d’ici 2030 ?

Au 21ème siècle, plus personne ne devrait mourir de la rage parce que c’est le premier vaccin créé par Louis Pasteur, qui a révolutionné la médecine moderne en vaccination, depuis plus de 100 ans. Alors qu’il y a un vaccin chez l’animal et un vaccin chez l’homme, c’est la société qui n’a pas décidé d’éliminer la maladie.

Nous, notre rôle c’est de ressortir ces évidence-là, pour dire qu’on peut lutter contre la rage et voilà ce que ça fait chaque année, voilà les gains pour notre pays, moins de personnes vont mourir, et puis c’est un investissement qui fait gagner de l’argent et cet argent peut servir à créer des hôpitaux, d’autres choses.

En 2016, la Côte d’ivoire était à l’échelle 1.4 du SARE, un outil mondial d’évaluation des pays élaboré par l’Alliance mondiale de lutte contre la rage.

Et après une campagne menée à San-Pedro et à Bouaé, nous sommes passés, en deux ans, en 2018 à 2.6. Aujourd’hui nous devons être à 3 ponts. Nous avons établi que chaque campagne coûte 2,4 dollars américains (environ 1500 FCFA) et qu’l peut baisser 500 FCFA.

On ne le fait pas seul, mais avec les experts de l’Alliance.

En Afrique de l’ouest, la Côte d’Ivoire est le pays le plus avancé dans la lutte contre la rage et c’est l’impact direct de ce projet qui a intégré tout le monde.

Les acteurs se sont entendus pour avancer dans la lutte mais aujourd’hui je pense qu’on n’a pas encore fait une évaluation exhaustive de toutes les données recueillies.

Mais si on fait une campagne avec l’implication des gens, on s’est rendu compte qu’une campagne de vaccination peut coûter 2,4 dollars avec tout ce qu’l faut.

Quand par exemple les parents hébergent les vaccinateurs dans les villages cela réduit les coûts.

Donc si on veut vacciner un million de chiens ça nous coûtera 1,5 milliards au lieu de deux milliards si on passe une bonne communication avec les parties prenantes.

Aujourd’hui nous expérimentons un projet « Bloc chain » pour une communication spontanée, en temps réel. Donc on est en train d’essayer avec les suisses un outil électronique pour que quand le médecin reçoit un patient, en même temps, le message arrive dans le smartphone qui est dans le même département que lui.

Et quand il lui fait une injection, nous aussi recevons le message et quand on constate que le chien n’a rien, on valide parce qu’il y a des papiers physiques qui ne remontent pas toute la chaine.

Donc il y avait cette insuffisance de communication et en plus des avantages du « Bloc chain », on peut mieux gérer les stocks de vaccination.

Cette technologie permet de sécuriser les informations via internet comme le « Bitcoin » pour la crypto-monnaie et qui peut être transféré dans le domaine médical

Avec ce centre suisse, nous sommes en train de transposer ces échanges d’informations en temps réel qu’on va expérimenter encore à Bouaké et à San Pedro avant d’aller sur toute l’étendue du territoire national

Ce projet a commencé cela fait plus d’un an mais a malheureusement été interrompu par la COViD.

Désormais, nous allons engager la vitesse de croisière avec aussi un changement du protocole 4 doses ou 5 doses à travers le protocole intra dermique de trois (3) doses en une semaine et avec un traitement rapide et peu couteux.

Avant, on t’injectait tous le flacon de 5 ml, mais aujourd’hui on n’a besoin que de 0,2 ml sous la peau, donc le reste des doses (0,8) peut servir pour quatre autres malades.

Donc avec le même flacon, on peut traiter cinq malades.

On l’a expérimenté à Bouaké à San Pedro avec l’intra dermique et les malades mordus par des chiens positifs, qui ont été suivis, sont vivants, aujourd’hui encore, deux ans après.

Et il est recommandé à tous les pays pauvres de mettre en œuvre ce protocole et depuis l’année dernière, la Côte d’ivoire l’a d’adopté officiellement après l’étape expérimentale conformément aux recommandations de l’OMS datant de 2018 qui réduit le coût de la prise en charge.

Toujours est-il qu’l se posera le problème de la gestion des flacons parce que si à Abidjan on peut utiliser un flacon mais qu’l n’y a que deux malades à San Pedro, le reste du flacon est perdu.

Il faut souligner que l’un des grands acquis s’inscrit en termes de renforcement de capacité, de formation de formateurs. La Côte d’Ivoire compte près de 800 formateurs.

A part l’Afrique du sud qui est devant nous en Afrique, nous sommes le deuxième pays qui a le plus de formateurs en rage. Mieux, en matière de formation d’agents qui font la prise en charge dans les hôpitaux, on est premier dans le monde et pour une fois on dépasse les États-Unis d’Amérique.

On ne communique pas suffisamment là-dessus mais cela marque l’effort qui a été fait depuis 2016.

On est le premier jusqu’à présent, les autres ne nous ont pas encore dépassés. On est le premier à initier et à mettre en œuvre chaque année la formation de nos agents selon les outils modernes en matière de prise en charge des agents vaccinateurs, en matière de formation des agents vaccinateurs des chiens et des personnels formés.

Dans tous les modules de l’Alliance mondiale on se classe parmi les trois premiers.

Mais le plus gros défi maintenant qui nous reste à gravir c’est la vaccination de la population canine à hauteur de 70 %. Mais on veut aller au-delà. Cette année on devait avoir vacciné plus de 100 000 chiens et ça progresse avec l’OMS qui nous accompagne l’année prochaine encore avec plus de 100 000 chiens comme objectif.

Notre stratégie, c’est d’évoluer. On est parti avec plus de 20 000. On vise 100 000 et l’année prochaine on va aller à plus de 250 000 pour, et au bout de trois à quatre ans, avec la vitesse de croisière, atteindre un million.

Tout de même, existe-t-il une nouvelle politique basée sur une Stratégie nationale. Comment se fait sa mise en œuvre depuis son élaboration ?

C’est vrai qu’il existe aujourd’hui une nouvelle politique de développement de l’élevage. Auparavant la politique de développement de l’élevage ne prenait pas en compte le volet santé publique vétérinaire mais le gouvernement a adopté en février 2022 une stratégie nationale dont le pont 5 concerne la rage. Il y’a cette volonté politique qui est marquée.

Et le document stratégique lui-même suit la rage. Il a été signé par les ministres de la santé et des ressources animales. C’est un grand pas important. Maintenant c’est le volet financier qui doit l’accompagner pour mettre en œuvre la stratégie.

Tous les documents de cette stratégie de la lutte contre la rage sont l’un des mieux adressés en termes de réflexion.

Mais il y a un autre niveau concernant la stratégie de communication.

Il existe des procédures opérationnelles pour mettre en œuvre la lutte contre la rage qui est aussi adopté et validé. C’est l’une des maladies les plus documentées et qui a fait l’objet d’études scientifiques.

Il y’a sept publications avec des revue par des pairs scientifiques qui sont déjà publiés dans des revues internationales. C’est l’une des rares malade qui dispose, à toutes les étapes, des études pour évoluer dans le combat.

Il reste maintenant l’argent.

Pour nous, l’état de la lutte contre la rage évolue bien parce que quand on regarde, à l’échelle continental, il n’y a que deux pays qui ont fait l’évaluation et nous sommes au niveau 2.4 donc c’est déjà bon. C’est déjà un grand pas. Pour une fois, nous sommes devant les pays maghrébins dans la lutte contre la rage avec les gros efforts qui ont été fait aussi bien par l’Etat, la recherche de scientifique et la société civile.

Tous les outils pour mieux lutter contre la rage sont déjà élaborés pour évoluer en Côte d’Ivoire.

La stratégie a été incluse dans la politique nationale du développement rural donc cela montre une très bonne volonté, mais celle-ci doit être accompagnée par des moyens financiers à côté de l’OMS qui nous accompagne avec des vaccins, ainsi que les partenaires techniques et financiers

Pour tout cela, la Côte d’Ivoire a été choisie en Afrique pour le cours international de lutte contre la rage qui a regroupé huit pays. Les participants ont été formés à la lutte contre la rage par toutes les expertises mondiales.

Donc la Côte d’Ivoire est bien vue dans la lutte contre la rage non pas par plaisir mais parce qu’il y a des faits concrets qui montrent l’évolution de la Côte d’Ivoire.

Si donc aujourd’hui tout est réuni, que reste-t-il à faire ?

Aujourd’hui, il reste juste un petit coup de pouce pour le financement et nous nous battons pour ça. Le ministre des ressources animales, qui adore les animaux, est personnellement impliqué dans la lutte et cela nous encourage énormément.

Au niveau de la santé, nous continuons le plaidoyer auprès du ministre du budget pour montrer que la rage est un gros problème de santé publique, que c’est une maladie dont on ne guérit pas, et que ce sont nos enfants qui meurent de la rage par ignorance et par irresponsabilité des adultes.

On a eu, l’année dernière, dans la commune huppée de Cocody, des cas de rage. Il y en a eu d’autres et partout, c’est votre enfant qui peut être griffé ou mordu.

Même quand l’enfant prévient ses parents qu’il a été griffé par un chien, ces derniers banalisent le cas alors que la griffure peut être la voie d’entrée du virus. Donc tout le monde peut être victime d’une maladie évitable.

Tout est là pour éviter la rage, seulement c’est le cri de cœur que je lance aux collectivités qui selon le décret portant transfert de compétences devraient avoir aussi des initiatives. Pour les campagnes de vaccination contre la rage, quand vous regardez le nombre de communes, si chaque commune investit un million dans la lutte, on sera sur le chemin. Si les collectivités jouent leur part avec entre un million et 1,5 million, on va réussir à éliminer la rage

Avec tous les outils, toute la réflexion, c’est vraiment un appel à tous les propriétaires des chiens pour qu’ils décident de vacciner leurs animaux avec 500 FCFA, chaque année.

L’OMS est prête à nous accompagner pour avoir des vaccins, discuter avec les laboratoires pour un prix abordable de 500 FCFA pour aller vers le milieu rural et éventuellement faire des vaccins gratuits. Si tous ceux qui sont en milieu urbain paient, on pourra se déployer dans les villages où les populations sont vulnérables, n’ont pas la liquidité, aiment leurs chiens mais ne savent pas, n’ont pas de services vétérinaires.

Tout le monde est d’accord pour éliminer la rage à l’horizon 2030 et en vérité, cette maladie ne devrait plus tuer en ce 21ème siècle.

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