Lomé, 15 avr. (ATOP) – L’Association professionnelle des magistrats du Togo (APMT) a tenu son assemblée générale ordinaire sous le thème « La Corruption au sein de la Magistrature », le samedi 13 avril à la Cour d’Appel de Lomé.
Les travaux ont permis aux participants d’adopter les rapports moral et financier et de suivre une communication sur le thème retenu. Cette présentation a donné l’occasion aux magistrats de s’enrichir leurs connaissances, mais aussi de discuter des voies et moyens devant rendre la magistrature plus crédible et plus rassurante pour les populations et pour les investisseurs afin de sortir ainsi le Togo de l’ornière.
Parlant de leur rôle dans la cité, le président de l’APMT, Pawélé Sogoyou a indiqué que le juge a, depuis la nuit des temps, été investi de pouvoirs considérables et redoutables. « Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler qu’il peut détacher un enfant de sa famille, priver un citoyen de sa liberté d’aller et venir, l’atteindre sérieusement dans son patrimoine ou dans son honneur etc.. », a-t-il expliqué. Il a poursuivi en disant que la justice remplissait son rôle de régulateur de la vie sociale équilibrée du temps colonial jusqu’à la période de la crise sociopolitique et économique des années 1990 qu’a connu le Togo. « Aujourd’hui, il faut dire qu’elle est devenue lente avec l’explosion du contentieux, parfois investie par des démarches et rendue par certains juges corrompus. Nous avons dans notre corps des magistrats de très hautes qualités et de moralité irréprochable qui font leur travail avec abnégation et professionnalisme, mais à côté de ces genres de magistrats, il existe malheureusement, d’autres qui s’illustrent de façon très critiquable par leur travail et qui ternissent ainsi l’image du corps », a-t-il ajouté.
En terme de résolutions, le juge Sogoyou, a fait savoir que des réflexions seront muries pour protéger le fonctionnaire de justice contre les tentatives de gains illicites et des dispositions seront prises pour créer et restaurer la confiance et la crédibilité au sein de l’institution judiciaire, ainsi que pour éviter la marchandisation des décisions de justice et combattre la lenteur au sein de cette institution.
Le président de l’Association nationale des magistrats (ANM), Sronvi Yaovi a, pour sa part, noté que pour relever les défis assignés au corps judiciaire, il faut que tous les fonctionnaires de ce corps parlent d’une même voix. « J’estime pour ma part que rien ne justifie aujourd’hui l’émiettement, la division, ni la multitude des syndicats et associations au sein de notre corps. J’en appelle donc à leur fusion en une entité unique devant les regrouper, pour une meilleure défense de leurs droits et intérêts », a souhaité M. Sronvi. ATOP/AR/OAF