Praia, 14 avr (APS) – L’équipe nationale A de football du Cap-Vert, contrairement à celles de la plupart des pays africains dont le Sénégal, est totalement prise en charge par la Fédération cap verdienne, qui paie transport, primes, hébergement et prend en charges les salaires du staff technique, a appris l’APS.

« Nous essayons de changer la donne, mais la situation ne bouge pas encore ou du moins nous n’avons réussi jusque-là qu’à faire prendre en charge 70 pour cent du transport lors de notre déplacement au Mozambique pour la dernière journée des qualifications de la CAN 2022 », a ajouté le président de la Fédération capverdienne de football, Mario Semedo.

Après avoir battu 3-1 les Lions Indomptables du Cameroun à domicile pour la 5-ème journée des éliminatoires de la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN), l’équipe nationale cap-verdienne, surnommée les Requins Bleus, avait besoin d’un résultat positif à Maputo lors de la 6-ème et dernière journée.

Un vol privé s’étant avéré nécessaire, les autorités capverdiennes ont consenti à prendre en charge 70 pour cent du coût de transport, a indiqué le président Semedo.

« C’est une première victoire, nous allons continuer à expliquer pour convaincre que l’équipe nationale va au-delà du football, puisqu’en plus d’être le liant entre les différentes parties de l’archipel, c’est la courroie de transmission entre le pays profond et l’importante diaspora », a insisté le président de la FCF.

Il fait observer que certains Capverdiens de la diaspora ne ratent aucune occasion de suivre les Requins Bleus partout dans leurs déplacements en compétitions officielles.

L’équipe capverdienne a pris part aux coupes d’Afrique des nations 2013 et 2015.

Conduite par l’ancien international Bubista, vainqueur de la Coupe Cabral 2000 contre le Sénégal, elle a fait son retour à la CAN pour l’édition de 2022 en janvier prochain, au Cameroun.

Mario Semedo et son comité exécutif espèrent que les autorités capverdiennes « vont entendre (leurs) cris du cœur parce que les charges sont tellement importantes et les besoins énormes ».

Il précise que « c’est grâce aux fonds Forward de la Fifa et aux retombées du sponsoring » que sont financés les équipes nationales, les salaires, les primes et les besoins du développement à la base.

Il rappelle que l’insularité de son pays rend difficiles les déplacements.

« Dans chaque île, il faut organiser les championnats régionaux et à la fin de chaque saison, la Fédération tient le championnat national entre les champions régionaux dans une île », a-t-il expliqué.

Il a rappelé que lors de la saison 2019-2020, la Fédération capverdienne de football avait décaissé 400.000 euros (plus de 263 millions de francs cfa) pour prendre en charge les dépenses.

« C’est beaucoup pour une Fédération comme la nôtre qui doit investir dans le football local pour révéler les talents sans compter les financements nécessaires pour le football féminin, le football des jeunes et les infrastructures », relève le président de la FCF.

L’instance dirigeante va organiser en mai ou juin les championnats nationaux dans une bulle, pour éviter une propagation de la pandémie de Covid-19.

« Nous serons obligés de choisir une île où on va regrouper les champions régionaux, tout le monde ne sera pas présent parce que certains n’ont pas pu boucler les championnats à cause de la maladie », a-t-il relevé.