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Augmentation de 50,4% des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire du 1er janvier au 31 mars 2023 au Niger (HCDH)


  14 Juillet      23        Droits de l'Homme (704), Société (47328),

 

Niamey, 14 juillet (ANP)- Dans un point de presse animé, ce vendredi 14 juillet 2023, par le représentant du haut-commissariat des Nations-Unies aux Droits de l’Homme au Niger (HCDH), Omer Kebiwou KALAMEU a relevé une augmentation de 50,4% de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire pour la période du 1er janvier au 31 mars 2023 au Niger.

Ces données ont été fournies par la note du HCDH  sur les tendances de la situation des droits de l’homme et du droit international humanitaire, couvrant la période du 1er janvier au 31 mars 2023 au Niger.

En effet, explique la note, le HCDH Niger a enregistré 529 victimes (contre 351 victimes pour la période précédente) d’atteintes aux droits de l’homme et violations du droit international humanitaire, soit une augmentation de 50.4% comparé à la précédente période.

Cette deuxième Note trimestrielle s’inscrit dans le cadre du mandat du HCDH contenu dans l’Accord de siège du 09 décembre 2019 avec la République du Niger : « observer la situation des droits de l’homme en vue d’assister le Gouvernement en ce qui concerne le développement et la mise en œuvre des stratégies, programmes et mesures visant à promouvoir et protéger les droits de l’homme dans le pays ».

Tout comme la première Note, indique M. Omer Kebiwou KALAMEU, représentant du HCDH au Niger, elle a été partagée avec les autorités du Niger afin qu’elles puissent ‘’prendre les actions et mesures préventives et de protection nécessaire pour répondre aux cas de violations et d’atteintes aux droits de l’homme enregistrés’’.

Selon lui, toutes les victimes sont ‘’des civils’’. Il s’agit, détaille M. Omer, des cas de ‘’meurtres (65), d’enlèvements (243), de violences physiques et psychologiques (blessés par armes à feu ou par armes blanches (56) et des survivantes de violences sexuelles et basées sur le genre (5), de vols de bétail (160 cas), et de destructions de biens.

Ces cas ont eu lieu dans les régions de Diffa, Dosso, Maradi, Tahoua et Tillabéri et sont attribuables aux GANEs du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM), de l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS), de Boko Haram, et à des individus armés non identifiés. Les régions de Tillabéri et de Diffa restent les plus affectées par les incursions armées et les enlèvements. Le Bureau a pu noter que la plupart de ces atteintes ont été commises dans la zone des trois frontières entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, où les éléments du GSIM et de l’EIGS sont actifs, d’après les sources sécuritaires.

Le bassin du lac Tchad demeure en proie aux attaques de Boko Haram. Des individus armés non identifiés sont également actifs le long de la frontière avec le Nigéria (régions de Diffa et de Maradi)’’.

Le Bureau, poursuit-il,  a observé que les droits de l’enfant restent ‘’gravement compromis par l’insécurité. Au cours de la période en revue, au moins un garçon a été tué dans la région de Tillabéri et 36 autres ont été enlevés par les GANES dans la région de Diffa’’.

L’insécurité continue d’entraver l’exercice et la jouissance du droit à l’éducation. A ce jour, 873 écoles sont fermées affectant 73,864 élèves (dont 35,890 filles) dont 68,857 dans la région de Tillabéri ; 2,902 dans la région de Tahoua, 1,640 dans la région de Diffa et 485 dans la région de Maradi ; contre 21,000 élèves affectés en octobre 2022.

De plus, le Bureau a relevé l’incendie d’une dizaine d’écoles dans le département de Tillabéri par les GANES qui ont continué d’interdire l’enseignement « occidental ». En outre, les enseignants ont continué de faire l’objet de persécutions par les GANES dans la région de Tillabéri’’.

Au cours de la période en revue, le Bureau HCDH Niger a noté qu’en dépit des ‘’efforts des autorités judiciaires pour lutter contre la surpopulation carcérale dans les prisons, les cas de détentions préventives de longue durée et sans jugement constituent, le problème majeur et récurrent au niveau de certaines prisons’’.

Aussi, entre le 1er janvier et le 31 mars 2023, selon le représentant du haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, le Bureau a observé que la situation des migrants dans la région d’Agadez est devenue ‘’préoccupante tant pour le gouvernement, qui ne dispose pas de capacités suffisantes pour faire face aux nouveaux défis, que pour les parties prenantes externes, en l’occurrence les agences du système des Nations Unies, y compris celles qui sont membres du Réseau des Nations Unies sur la Migration, les Organisations de la Société Civile œuvrant dans le domaine de la promotion et de la protection des droits de l’homme des migrants, les ONG internationales, qui se distinguent par leur faible niveau de représentation à Assamaka’’.

En effet, explique-t-il, des milliers de migrants expulsés d’Algérie et abandonnés dans le désert, dans la localité d’Assamaka (15 kms du point zéro à la frontière de l’Algérie et 500 kms au nord-ouest de la région d’Agadez), au nord du Niger sont bloqués, sans accès à un abri, à des soins de santé, à la protection et aux produits de première nécessité.

Au cours de cette même période, renseigne la note trimestrielle, le Niger a poursuivi ses ‘’efforts de mise en œuvre de ses obligations internationales en matière des droits de l’homme. Entre autres : le Conseil des ministres a adopté le projet de décret portant approbation du plan d’opérationnalisation de la mise en œuvre des recommandations des mécanismes internationaux et régionaux des droits de l’homme dont l’EPU élaboré avec l’appui du HCDH.

Lors du troisième cycle de l’Examen Périodique Universel en 2021, le Niger a enregistré 254 recommandations, dont il a accepté 248. Le Gouvernement, à travers le ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, a pris un arrêté le 16 février 2023 formalisant la prise en charge des enfants en famille d’accueil au Niger.

En matière de formation du personnel judiciaire pour renforcer les capacités de la justice en ressources humaines, et améliorer ses performances, 47 nouveaux magistrats (44 hommes et 3 femmes), 44 inspecteurs et 88 contrôleurs de l’administration pénitentiaire sont sortis de l’École de formation judiciaire du Niger (EFJN).

‘’Le Niger dispose aujourd’hui d’un projet de code pénal novateur. Les principales avancées du code pénal proposé concernent entre autres : l’abolition de la peine de mort ; le renforcement de la lutte contre l’impunité et la corruption ; et l’enrichissement illicite’’ conclut le représentant du HCDH au Niger.

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