Ouagadougou, 28/04/2024 (MAP) – Le gouvernement du Burkina Faso a rejeté les « accusations infondées » sur l’exécution présumée en février d’au moins 223 civils par l’armée dans le nord du pays, portées par l’organisation Human Rights Watch (HRW), dans un rapport publié jeudi.
Dans ledit rapport, relayé par certains médias internationaux, HRW indique que l’armée burkinabè a délibérément massacré 223 civils dans les villages de Nodin et Soro, le 24 février 2024.
Dans sa tentative de donner du crédit à ses accusations péremptoires, Human Rights Watch affirme avoir « mené des entretiens téléphoniques avec 23 personnes, dont 14 témoins des tueries, trois activistes de la société civile locale et trois membres d’organisations internationales « , souligne dans un communiqué publié samedi soir le porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo.
« Le gouvernement du Burkina Faso rejette et condamne fermement de telles accusations infondées », précise le communiqué.
« Les tueries de Nodin et de Soro ont donné lieu à l’ouverture d’une enquête judiciaire », ajoute le porte-parole qui s’étonne que « pendant que cette enquête est en cours pour élucider les faits et identifier leurs auteurs, HRW ait pu, par une imagination débordante, identifier +les coupables+ et prononcer son verdict ».
Le communiqué relève que « la campagne médiatique orchestrée autour de ces accusations démontre à souhait le dessein inavoué de ces auteurs qui est de jeter le discrédit sur nos forces combattantes engagées sur le champ d’honneur, au péril de leur vie, dans la sécurisation du territoire ainsi que la protection des populations et de leurs biens contre les attaques terroristes ».
Les forces armées ne peuvent être « dans le même temps auteurs d’actes ignobles tels ceux allégués envers ces mêmes populations », poursuit-il.
« Toutes les allégations de violations et d’abus de droits humains rapportées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme font systématiquement l’objet d’enquêtes » suivies par le gouvernement et le Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, fait noter le porte-parole du gouvernement.
Les autorités du Burkina Faso ont suspendu pour deux semaines la BBC et Voice of America (VOA) pour avoir relayé le rapport de HRW.
Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des violences terroristes attribuées à des mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait quelque 20.000 morts et plus de deux millions de déplacés internes.